Le multimédia omniprésent dans la formation des gendarmes

Dans la salle de vidéo, les élèves apprennent à gérer une situation sur  simulateur. Mais ce n'est pas un jeu.

Dans la salle de vidéo, les élèves apprennent à gérer une situation sur simulateur. Mais ce n’est pas un jeu. © Ouest-France

L’école de gendarmerie de Châteaulin (Vendredi), la seule de Bretagne, fête ses 15 ans. Aujourd’hui, le multimédia touche toutes les parties de la formation.

« J’étais formateur ici, il y a 5 ans. J’y reviens aujourd’hui, explique l’adjudant Le Grand. Tout le volet multimédia n’était pas aussi au point. Du coup, les gendarmes sont immédiatement opérationnels quand ils arrivent dans leur affectation. »

Immédiatement, cela veut dire faire face à des situations aussi inattendues que terribles. « On appelle la gendarmerie pour une dispute familiale, à 23 h. Vous partez à deux minimum. À l’arrivée, des enfants hurlent, une femme a le visage en sang. Il faut savoir donner confiance, agir avec méthode et calme très rapidement. Et communiquer des informations fiables. »

Pour cela, les élèves gendarmes suivent une formation de 12 mois en trois phases : d’abord 16 semaines de formation militaire et tactique. « Les jeunes qui arrivent sont tout étonnés de devoir être habillés en treillis. Ils oublient que le gendarme est avant tout un militaire. » Vient ensuite la formation de soldats de la loi, 20 semaines pour devenir un agent de la force publique et un agent de police judiciaire.

Enfin, six semaines où ils apprennent à être « acteur de la sécurité publique », avant de rejoindre leur future affectation. Là, dix semaines se passent avant l’examen final, où les élèves gendarmes sont classés.

Brigade virtuelle

Et le multimédia dans tout cela ? Il est omniprésent, « même si tout part du terrain. Au retour des exercices, des séquences vidéos leur permettent de prendre du recul et d’avoir une vision d’ensemble de leurs actions ». La « brigade virtuelle » est à ce sujet très instructive.

Un local d’accueil du public d’une gendarmerie départementale est reconstitué, truffé de caméras, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. L’élève-gendarme reçoit du public, un « plastron » (personnel qui joue un rôle) « et ce peut être n’importe qui : un agriculteur, un enfant, une femme maltraitée, une affaire de crime comme une affaire de vol de téléphone ».

Dans une salle voisine, les élèves de la classe voient la scène en direct sur un écran. Ils commentent la réaction de leur collègue en compagnie d’un formateur. Et analysent son comportement, « en fonction du code de déontologie qui regroupe des règles existants depuis 2002 », explique le capitaine Grelet, officier pédagogique.

Acquérir des automatismes

Mais le multimédia, c’est également les banques de données accessibles sur l’intranet de la Gendarmerie Nationale. « En direct, l’on peut savoir si telle ou telle voiture a été volée, si telle ou telle personne est fichée. Connaître les logiciels internes, c’est capital aujourd’hui. » Même chose pour les procédures. Elles sont rédigées sur ordinateur. « L’essentiel, commente le capitaine Grelet, c’est qu’ils acquièrent ici des automatismes, une base solide qui leur permettra d’agir dans n’importe quelle situation ».

L’école de Châteaulin, basée à Ty-Vougeret, en Dineault, née en 1999, peut accueillir 840 élèves gendarmes, et 200 personnels, dont une cinquantaine de formateurs, sur 200 hectares.

Philippe ATTARD.

Source : Ouest-France

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