Le général Soubelet candidat aux législatives

Le général Bertrand Soubelet, en 2016, lors de la sortie de son livre "Tout ce qu'il ne faut pas dire" (Photo M. GUYOT/ESSOR)

Le général Bertrand Soubelet, en 2016, lors de la sortie de son livre « Tout ce qu’il ne faut pas dire » (Photo M. GUYOT/ESSOR)

Nous avons eu la confirmation de l’information par l’intéressé lui-même: le général de corps d’armée (2S) Bertrand Soubelet sera candidat aux prochaine élections législatives.

L’ancien directeur des opérations et de l’emploi (DOE) de la Gendarmerie, se présentera dans la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine, qui regroupe Issy-les-Moulineaux, le sud de Boulogne-Billancourt et Vanves.

Le choix de ce lieu s’est fait naturellement puisqu’il y «habite depuis une vingtaine d’années».

Après avoir rencontré Emmanuel Macron, le général Soubelet attend désormais d’être investi par «En marche».

«C’est probable, mais il n’y a rien d’officiel. Je ne veux pas aller plus vite que la musique: c’est la commission d’investiture qui doit décider», tempère-t-il.

Cette circonscription est le fief du centriste André Santini (UDI), maire d’Issy-les-Moulineaux depuis 1980 et député de la circonscription depuis 1988 -à part deux interruptions de trois ans au total.

S’il rejoint le mouvement «En marche», c’est parce que son dirigeant «se situe au delà des clivages, qu’il ne fait pas de la politique comme les autres».

Les mois à venir seront denses pour le général Soubelet puisque, en plus de la campagne électorale, il devra assurer la promotion de son prochain ouvrage.

Un nouveau livre du général Soubelet le 4 avril

Le 4 avril, un an après «Tout ce qu’il ne faut pas dire», publié chez Plon, sortira en effet son deuxième livre, dont le titre est pour l’instant tenu secret.

Il sera publié par les éditions de l’Observatoire, tout juste fondées par Muriel Beyer, spécialisée dans les best-sellers politiques, et qui a quitté le 8 décembre 2016 la direction éditoriale de Plon, avec Bertrand Soubelet dans ses bagages.

Dans son prochain livre, le général compte traiter de tout ce qu’il n’a «pu aborder la fois précédente car je ne voulais pas trahir ma fonction, et notamment  les faillites des gouvernement successifs sur un certain nombre de politiques publiques concernant l’immigration, la laïcité ou l’Islam».

Lui qui a été soupçonné de rouler pour l’extrême droite lors de la parution de «Tout ce qu’il ne faut pas dire», précise qu’il abordera ces thèmes «à (sa) manière», «car j’en ai marre de l’hypocrisie et de la bien-pensance».

Le positionnement du général Soubelet est délicat à appréhender car il aborde des thèmes clivants et que la présentation de ses interventions est souvent bien moins mesurée que les propos qu’il tient effectivement.

“Rien n’a changé”

En 2016, son livre, qui s’est vendu à 110.000 exemplaires selon les derniers chiffres, avait été vu par certains comme un prélude à une carrière politique, plutôt à la droite de l’échiquier politique.

Nous lui avions posé directement la question. «Cela n’a aucun sens», nous avait-il répondu, précisant qu’il critiquait «les milieux politiques à n’en plus finir, ce n’est pas pour aller ensuite faire la même chose, c’est impossible. Tant que l’on fait de la politique politicienne dans ce pays, ce sera sans moi. Vous savez, j’ai déjà été approché, et je leur ai gentiment dit que je n’étais ni de droite, ni de gauche ».

Aujourd’hui, il estime que «rien n’a changé dans sa manière de penser» mais qu’il est poussé par l’envie de «servir (son) pays d’une manière différente puisque j’en ai été empêché par le pouvoir politique».

Sanctionné pour sa liberté de ton

A l’été 2014, le général Soubelet avait dû quitter son poste de DOE, c’est à dire le numéro 3 de l’Institution, pour prendre le commandement de la gendarmerie d’outre-mer.

Selon lui, cette affectation constituait une sanction pour sa liberté de ton lors de son audition, le 18 décembre 2013 à l’Assemblée nationale, par la commission de lutte contre l’insécurité, présidée par le député (PS) du Val-d’Oise Jean-Pierre Blazy.

Il avait ensuite publié en avril 2016  «Tout ce qu’il ne faut pas dire», alors qu’il était en activité et avait multiplié les interventions médiatiques.

Le  directeur général de l’époque, le général d’armée Denis Favier avait regretté cette initiative en  estimant que «vendre une polémique, instrumentaliser la Gendarmerie et ceux qui la servent, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire».

Trois semaines après la sortie en librairie, et alors qu’il multipliait les interventions médiatiques, le général Soubelet s’était donc retrouvé sans affectation ou mission pendant quelques mois, avant de demander à être placé dans la deuxième section des officiers généraux, c’est à dire la fin du service actif, ce qui fut fait au 1er octobre 2016.

Matthieu GUYOT

Source : L’Essor

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