Le fameux recul Russe

Par WD

L’abandon de certaines villes par les forces russes a été interprété comme un aveu de faiblesse. Les otanukrainiens ont vendu cette affaire comme une percée de leur part donc une victoire militaire. Ils accomplissent « La reconquête ». Propagande oblige. Les aficionados de l’équipe russe ont vu là une stratégie de grand chemin. Pour notre part, nous l’avons déjà dit, nous pressentons là une mauvaise appréhension en amont de la capacité de nuisance des américains par l’état major Russe.

Si les otanukrainiens ne sont pas avares dans le sacrifice humain, les russes, eux, veulent minimiser les pertes humaines. Ils se rappellent de Stalingrad et du pharamineux coût humain lors de la « Grande guerre patriotique ». D’autant que pour eux, la guerre ne se fait pas que sur le terrain militaire. Ils jouent sur le recentrage géopolitique mondial, le déphasage économique, la redistributions des cartes financières, le jeu des alliances. La notion spirituelle et l’attachement à certaines valeurs traditionnelles ne sont pas en reste dans ce conflit devenu mondial.

Ceux qui ont une formation militaire savent que pour attaquer ou défendre une ville le coût financier et humain est exorbitant. Pour la prise de contrôle d’un immeuble, Molotov préconisait une grenade par pièce. Ça en fait des grenades par quartier !

Pour l’assaillant, prendre une ville est en plus chronophage. Du temps des sièges médiévaux, la durée du blocus dépendait de la capacité de l’assiégé à résister à la faim. Si le seigneur des lieux avait bien anticipé cette épreuve, ses stocks d’eau, de nourriture, d’armes et de capacité de défense avec une bonne gestion humaine et logistique, sa communauté pouvait résister des mois voire des années.

La notion de siège présuppose que l’assiégeant n’est opposé qu’à la ville convoitée. Aucune attaque extérieure ne peut survenir. Dans le contexte moderne cette vision est obsolète. Par ailleurs, la population d’une ville ne fait plus corps comme elle le faisait jadis autour de leur seigneur. De nos jours, la population est fragmentée en de multiples monceaux hostiles les uns aux autres. C’est donc la porte ouverte à la félonie, la suspicion et tous les affres de ce contexte. Dans le cas Ukrainiens, la population est prise en otage et sert de bouclier. Ce n’est pas très chevaleresque.

Nous l’avons dit, la conquête d’une ville est très périlleuse. Il faut contrôler les zones des approches, la transition campagne/zone bâtie, puis la zone périphérique (ZUP, pavillons, zones industrielle et commerciales impliquant de nombreux nœuds de communication) pour arriver enfin au cœur de la ville qui du fait de la densité des rues et des bâtiments donne l’avantage aux défenseurs. De plus, une zone urbaine est un milieu tridimensionnel complexe et contraignant qui englobe la surface et le souterrain. Les américains avaient trouvé la solution : bombarder les villes pour les raser de la carte. Et les civils dans tout ça ? Quels civils ? Ils en ont cure. Ils vitrifient les uns, phosphorent les autres pour atteindre le sous-sol, rien ne les arrête, surtout pas la morale ou autres balivernes de Genève ou du droit international. Qui peut les mener à un Nuremberg.2 pour crimes contre l’humanité ? Ils sont juges et partis.

Les stratèges simplifient l’affaire de la conquête urbaine en un principe général : Il faut s’emparer des points-clés. Ils préconisent le déplacement avec un appui interne et/ou externe. Il faut coordonner le feu et les mouvements avec le souci permanent du soutien logistique. Pour des villes secondaires sans intérêt particulier le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Nous le voyons, les Russes se contentent d’annihiler les infrastructures stratégiques. Ils détruisent systématiquement tout le matériel militaire délivré par les alliés de l’Ukraine. Ils épuisent et pulvérisent les forces humaines Ukrainiennes qui pour combler la perte deviennent internationales. Les Russes jouent la montre. Ils attendent certes l’hiver, mais aussi l’effondrement technique de l’adversaire. Ce ne serait tarder.

En attendant, Northrop Grumman vient de dévoiler le B-21, le premier avion de 6ème génération « furtive ». Il semble plus prometteur que le F35 dit « le fer à repasser » qui est une catastrophe technique et opérationnelle. Par ailleurs, les forces de l’OTAN se condensent dans l’ouest de l’Ukraine. Il est évident que ce n’est pas pour faire de la parade. La testostérone ne palabre pas, elle est là pour mener à bien sa future mission. Elle attend simplement le feu vert qui devient imminent. Le retrait à l’Est des troupes russes semble avoir anticipé le nouveau tournant Otanien dans ce théâtre opérationnel militaire. On peut parler ainsi de retraite stratégique, en effet. Toujours, l’Ukraine ou plutôt sa population sera rasée de la carte. La Pologne et la Roumanie veulent récupérer leurs territoires historiques qui constituent l’Ouest de l’Ukraine. Ces deux pays réussiront-ils ? Ils jouent simplement le devenir de leurs nations respectives. Ont-ils oublié comme les pays Baltes leur histoire qui ne donne pas en leur faveur souverainiste ?

Sommes-nous parti pour 10 ans de guerre comme pour le Vietnam à l’époque ? En projetant les effets secondaires et tertiaires de ce conflit civilisationnel, nous percevons une nouvelle guerre de 100 ans. Les enjeux sont trop énormes. Ils sont d’ordre civilisationnel. Aucun camp ne peut se rétracter. Ce sera la victoire ou la mort, rien de moins. L’Europe ou plutôt les populations européennes sont à 1000 lieux de comprendre ce qui va leur arriver dans quelques mois. Ils sont trop atrophiés du bulbe, trop conditionnés par les médias aux ordres, trop dégénérés par le consumérisme, trop concentrés sur leur petite zone de confort futile et temporaire, trop individualistes pour réagir sainement. Ils n’ont plus un seul relent instinctif.

Pour les réveillés et les lucides, bougez vous le cul pour vous fédérer localement et entamer votre résistance si vous ne voulez pas disparaître dans la broyeuse étasunienne contrôlée par notre élite européenne payée pour cela.

WD

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