L’armée de terre s’équipe avec les mini-drones de Thales

Drones

Léger (15 kilos), le mini-drone se transporte dans un sac à dos et se déplie en douze minutes avant son lancement sur une petite rampe transportable. – Aviation Design

La Direction générale de l’armement commande un premier lot de Spy’Ranger, un mini-drone de reconnaissance conçu par Thales et deux PME françaises. Un marché de près de 100 millions d’euros à terme.

Thales, Aviation Design et Merio constituent le trio gagnant à l’issue d’un appel d’offres lancé en avril 2015 par la Direction générale de l’armement (DGA) pour remplacer l’actuel système de mini-drones de reconnaissance de l’armée de terre par une génération plus performante. Utilisés depuis les conflits en Afghanistan, les petits drones portatifs de reconnaissance et de surveillance, qui permettent d’éclairer la progression d’un groupement tactique, de surveiller les abords d’un camp ou d’aller en reconnaissance, sont devenus des outils indispensables de l’armée de terre sur tous les théâtres d’opération.

A l’issue d’essais en vol des différents systèmes proposés, le Spy’Ranger mis au point par Thales a remporté la mise en maniabilité, autonomie et performances. Léger (15 kilos), le mini-drone se transporte dans un sac à dos et se déplie en douze minutes avant son lancement sur une petite rampe transportable. Aviation Design a tout fait pour que le montage soit le plus simple possible. Une fois lancé, le mini-drone peut voler jusqu’à 30 kilomètres de la station sol et voler pendant 2h30, soit deux fois plus que les drones actuels des troupes françaises (les Drac).

Un saut technologique

L’oeil de l’appareil a été conçu par la PME Merio, qui a mis au point une charge utile gyrostabilisée, qui permet, de jour comme de nuit, d’envoyer un flux de vidéos haute définition. Thales, l’intégrateur et l’architecte de la station sol et des liaisons de données, a sécurisé les transmissions de manière à éviter toute prise de contrôle de l’appareil.

Autre atout, le Spy’Ranger peut voler à plusieurs centaines de mètres d’altitude et donc se placer en position d’observation sans être vu du sol. Enfin, il est électrique et donc silencieux. « Spy’Ranger remettra l’armée française au niveau du meilleur standard en termes d’autonomie, d’élongation et de capacité de reconnaissance », explique-t-on à la DGA.

Un besoin de 210 mini-drones

Chez Thales, on estime que ce mini-drone devrait largement s’exporter et des contacts sont déjà avancés notamment au Moyen-Orient. Les besoins de l’armée de terre française sont évalués à 70 systèmes de mini-drones, chaque système contenant trois mini-drones et une liaison sol. Dans l’immédiat, la DGA vient de commander un premier lot de 35 systèmes à livrer entre 2018 et la fin 2019.

Elle ne souhaite pas communiquer sur le montant du contrat. Mais l’enveloppe consacrée est évaluée à moins d’une centaine de millions pour les 70 systèmes, avec le maintien en opération pendant dix ans et la formation. Dans l’immédiat, la DGA a budgété un tiers de ce montant. Pour Thales qui avait perdu l’an passé la compétition face à Sagem (groupe Safran) pour équiper l’armée française de drones tactiques (ceux qui peuvent aller à plusieurs centaines de kilomètres), cette victoire est une consolation. Dans ce secteur, Thales produit le Watchkeeper, en service dans l’armée britannique, que le groupe cherche à exporter dans d’autres pays.

Anne Bauer
Source : Les Echos

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