La Terreur sanitaire s’installe en France : prison ferme pour violation des règles sanitaires

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par Karine Bechet-Golovko.

Plus que du Covid, les gens doivent avoir peur, désormais, de leur gouvernement. La justice et la police, malheureusement, deviennent le bras armé de ce système déviant, à vocation totalitaire, qui ouvertement lutte contre l’homme et non contre un virus. L’incarcération pour violation des règles de confinement n’est pas uniquement théorique : des gens, pour être allé au magasin ou être sorti prendre l’air, doivent passer 2 voire 3 mois en prison. Ils en sortiront brisés. Cette Terreur sanitaire remplit in fine deux objectifs : écraser psychiquement les résistants au nouveau dogme mortifère et faire peur au reste de la population.

L’on aurait pu penser que l’inscription d’un étrange délit de violation des règles confinement avec la mise en place d’un régime liberticide sous excuse sanitaire, au pays de Diderot, du libéralisme, des droits de l’homme, que ces excès normatifs sortis d’esprits malades resteraient lettre morte. Notre culture aurait dû nous sauver de cette barbarie.

Il est triste de constater que la corruption des esprits est encore plus grave que celle des corps à l’heure covidienne, et même les corps de l’État ont sombré, encore une fois, rongés de l’intérieur depuis longtemps, le vernis a craqué, ils se sont effondrés. Il ne reste plus rien de la culture politique française.

Les procès-verbaux pleuvent sur les « dissidents », ceux qui ont mal rempli leur autorisation de sortie, ceux qui ne sont pas rentrés à l’heure, ceux qui ont le masque trop baissé et risqueraient de respirer alors que les confinements s’enchaînent, pour finalement que le gouvernement ne déclare que prendre l’air est très bon pour la santé.

Mais la justice, elle, si l’on peut encore l’appeler ainsi, suit son chemin, elle condamne les prises d’air non autorisées ramassées dans les rues de notre beau pays par une police, qui semble être focalisée sur le terrorisme sanitaire.

Le 20 novembre 2020, à Dunkerque, la police renforce les contrôles, interpelle ceux qui n’ont pas une autorisation de sortie dans les règles et derrière la justice condamne les dangereux récidivistes. Qui sont-ils ? L’un, 22 ans, trafiquant de drogue notoire, condamné à deux mois de prison ferme… pour ne pas avoir d’attestation de déplacement valable. Les interpellations sanitaires, vont-elles maintenant servir à compenser l’inefficacité de la politique pénale laxiste ? Ce jeune homme avait eu déjà 12 condamnations. Non, il paraît que ce sera une exception, car la dissidence sanitaire est autrement dangereuse que le trafic de drogue pour le nouvel ordre public :

« La condamnation à une peine de prison est une exception qui s’adresse aux cas les plus compliqués et aux casiers les plus lourds », précise au Monde le procureur de Dunkerque, Sébastien Piève.

Le second est en effet un cas également grave :

« Hakim S., un autre Dunkerquois âgé de 29 ans, a été arrêté le 12 novembre après un quatrième contrôle pour violation du confinement en quelques jours. Lui aussi a été placé en détention le lendemain, à l’issue de sa comparution selon la procédure de plaider-coupable. Il avait déjà été condamné à trois mois de prison ferme lors du premier confinement, en avril, pour les mêmes faits. Cette fois il a été condamné à deux mois ferme ».

Lui aussi est récidiviste – il enfreint régulièrement les règles sanitaires. Ça ressemblerait à du terrorisme sanitaire que l’on s’y méprendrait …

Et qu’ont fait les autres plus récemment ?

25 ans, interpellé par les policiers d’Agde ce 9 mars, on ne traîne plus, comparution immédiate, trois mois de prison ferme pour avoir violé le couvre-feu en étant en voiture après 18 h … et  avoir « donné des explications fantaisistes ». Il avait déjà été verbalisé 3 fois, un dangereux récidiviste, il ne semble pas y avoir de délinquants plus dangereux ces derniers temps. Et le procureur confirme :

« Le parquet de Béziers continuera à faire preuve de fermeté à l’encontre des personnes ayant décidé de violer délibérément et de manière réitérée les règles sanitaires ayant pour objet de lutter contre la pandémie », affirmait le procureur Raphaël Balland.

Le pire, tenez-vous bien, est à venir. Il est des salauds, des vrais, alors que le pays tremble, que dis-je, que le monde tremble de peur, qui osent vouloir fêter leur anniversaire et qui en plus osent aller au magasin pour cela. Ils mériteraient vraiment un camp de rééducation, mais la France étant une démocratie, ils seront simplement incarcérés :

« L’un des mis en cause est contrôlé par les gendarmes à Lure alors qu’il se rend dans un supermarché. C’est le jour de son anniversaire qu’il entend fêter avec un ami. Problème : l’horaire figurant sur son attestation de déplacement est erroné. Les militaires estiment que le document n’est pas conforme ».

Comme c’est un coutumier du fait, déféré devant la justice, qui sans états d’âme puisqu’elle n’en a pas, le condamne à deux mois de prison ferme.

Le second, c’est encore pire, il ose souffrir de la solitude en restant enfermé chez lui – alors que le bonheur intégral de ne plus avoir à se déplacer, à pouvoir tout faire de son canapé, à ne plus avoir la peine de vivre lui est accordée, il ose en souffrir – c’est indécent. Un véritable déviant. Condamné lui aussi ce 25 mars à deux mois de prison ferme. L’on ne plaisante pas avec l’ordre public et le procureur ni le juge n’ont le temps de l’humanisme, voire simplement du bon sens – de toute manière, ce serait beaucoup trop dangereux en ce moment pour leur carrière et leurs nuits de sommeil :

« Le procureur de la République a pointé une difficulté à respecter le cadre légal pour l’un, une défiance à l’égard des gendarmes et de l’institution judiciaire pour l’autre. Le magistrat a demandé, pour chacun d’eux, des peines de deux mois de prison ferme. Des réquisitions suivies par le tribunal ».

La défiance se paie, elle se paie cher ! Car qui sait jusqu’où l’on pourrait aller sinon …

L’on appréciera, dans tous ces cas, la parfaite retenue des médias, de ces journalistes qui doivent préserver l’illusion d’informer, sans rien dénoncer, sans jamais oser une critique, voire une réflexion qui pourrait interroger le bien-fondé de ces pratiques. Rien. Une accumulation de mots sortis d’encéphalogrammes plats, une légitimation sous couvert de neutralité. Ainsi, les médias, avec la police et la justice, sont devenus un des piliers de ce nouveau régime liberticide. Et comme les corps de l’État, ils ont chus.

Et la prison, pour des personnes qui ne sont pas des délinquants, est un excellent moyen pour littéralement broyer leur personnalité, leur résistance. Citation du rapport de l’ONU sur l’effet du surpeuplement des prisons :

« La détention sape la dignité humaine, amoindrit la santé physique et mentale des détenus et compromet leurs perspectives de réinsertion ».

Or, les prisons françaises sont surpeuplées et les chiffres de mars 2021 montrent une aggravation de la situation :

« Il y avait 62 673 détenus au 1er janvier. La hausse a été de 1 129 personnes entre janvier et février. Avec 60 783 places opérationnelles dans les 188 prisons de France, la densité carcérale globale s’établit au 1er février à 105%, contre 103,4% le mois précédent. Cette densité est de 122,7% dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les prisonniers en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines ».

Ce qui a valu à la France une condamnation par la CEDH en raison des conditions inhumaines de détention. Et les conditions de vie y sont vraiment déplorables :

« Au 1er février, 740 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas par terre. Ce nombre, qui permet de mesurer la surpopulation, est en hausse depuis plusieurs mois (422 matelas posés au sol le 1er juillet, 587 le 1er octobre et 688 le 1er janvier) ».

Donc, l’on condamne à de la prison ferme des « délinquants sanitaires », alors que les consignes avaient été données de favoriser les libérations anticipées de véritables délinquants pour éviter la contamination en prison, dont l’on ne parle plus miraculeusement.

La seule explication logique, car il serait trop facile de toujours tout mettre sur le dos d’une incompétence chronique, est que de cette manière la Terreur sanitaire peut être organisée en écrasant les plus indisciplinés et en faisant peur à ceux qui oseraient la désobéissance. Aucune dictature ne peut tenir sans terreur, la dictature sanitaire ne fait pas exception.

Karine Bechet-Golovko

source : http://russiepolitics.blogspot.com

Source : Reseau International

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