La répression anti-Raoult commence

Depuis plusieurs mois, Didier Raoult gêne l’exécutif, et singulièrement Olivier Véran, avec il entretient des relations exécrables (de notoriété publique). Cette fois, le ministre est visiblement parvenu à convaincre le pouvoir exécutif dans son ensemble de mener une sévère répression contre le scientifique marseillais. Cette réaction autoritaire est un pari bien dangereux…

 

File photo dated March 2, 2020 of Prof. Didier Raoult during a press visit of the Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection, in Marseille, France. Renowned research professor Raoult has reported successful results from a new treatment for Covid-19, with early tests suggesting it can stop the virus from being contagious in just six days. Professor Didier Raoult from infection hospital l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Mediterranee Infection in Marseille, published a video explaining the trials on Monday March 16. While the data have not yet been published, and should therefore be interpreted with caution, this non-randomised, unblinded study showed a strong reduction in viral load with hydroxychloroquine. Photo by Moura/ANDBZ/Abaca/Sipa USA(Sipa via AP Images)

Le phénomène Didier Raoult est désormais une sorte de contre-pouvoir en France. Le savant marseillais, avec son charisme un peu fou, a cristallisé sur son image et sur sa personne toute une aspiration française à un renouvellement des élites. Depuis vendredi, une répression bien téméraire et bien maladroite s’abat sur lui. La rigidité d’Olivier Véran risque de faire des dégâts politiques, et on n’est pas bien sûr que le ministre l’ait compris.

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Didier Raoult, ce contre-pouvoir gênant

Au fil des semaines, l’audience de Didier Raoult est devenue très gênante pour le gouvernement. Il y a désormais l’analyse officielle à Paris, et la parole de Marseille, qui dit l’inverse. Que le gouvernement parle d’urgence sanitaire, et Didier Raoult assure que la situation est moins dramatique qu’on ne le dit. Que le gouvernement ordonne un confinement ou presque à Marseille, et la parole de Didier Raoult est invoquée pour le contester.

Il y a désormais deux France qui se sont dessinées, celle d’Olivier Véran, de Gilead et du Remdesivir, qui décide depuis Paris, de préférence sans consulter personne si ce n’est quelques blouses blanches autorisées. Et il y a la France périphérique, celle de l’hydroxychloroquine et du scepticisme, dont la capitale est à Marseille. Entre ces deux France, le fossé se creuse, très largement sous les coups de pioche d’Olivier Véran et d’un gouvernement déconnecté de la réalité.

Il n’est pas sûr que la manière forte par le ministre pour traiter le dossier Raoult soit totalement frappée du coin du bon sens… car le rapport de force est en réalité incertain.

Pas d’autorisation temporaire pour l’hydroxychloroquine

Vendredi, l’Agence du Médicament a refusé de délivrer un recommandation temporaire d’utilisation (RTU) à l’IHU de Marseille dirigé par Didier Raoult pour l’hydroxychloroquine. Autrement dit, si l’IHU continue à prescrire de l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, elle le fera hors autorisation de mise sur le marché et aux frais du patient. La décision de l’Agence du Médicament a pour effet d’empêcher un remboursement par l’assurance maladie, mais n’empêche pas l’IHU de prescrire.

Dans le même temps, et dans un tweet que nous citons ci-dessus, le gouvernement rembourse le Remdesivir de Gilead, bien plus cher, et dont l’efficacité n’a pas été mieux démontrée que celle de l’hydroxychloroquine.

Ce deux poids deux mesures soulève bien évidemment une tempête politique (dont une réaction musclé de Renaud Muselier) même si l’Agence du Médicament a pris soin de motiver sa décision en sept pages et n’a pas fermé la porte à une recommandation temporaire dans l’hypothèse où l’IHU fournirait des études scientifiques probantes.

Le problème est que l’antagonisme est d’une telle virulence entre les institutions parisiennes et l’institut marseillais que les précautions de l’Agence du Médicament paraissent bien inaudibles.

Le groupe Facebook « Didier Raoult » désactivé ce week-end

Comble de maladresse, Facebook a désactivé ce week-end le groupe de 500.000 membres créé en soutien à Didier Raoult. Aucune explication n’a été donnée par le réseau social américain à cette décision unilatérale, comme à son habitude. Dans le silence de cette désactivation autoritaire, les esprits ne devraient pas tarder à soupçonner le gouvernement d’avoir agi en coulisses pour faire taire des opposants gênants.

En l’état, rien ne le prouve. Mais, dans tous les cas, ce genre de décision à la chinoise ne devrait pas contribuer à apaiser les esprits. Ou comment transformer une controverse scientifique en motif d’explosion politique et de clivage irréconciliable entre les Français.

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Raoult sanctionné par l’Ordre des Médecins ?

La répression contre Didier Raoult ne devrait pas s’arrêter là. Dans une interview donnée à Egora, le président de l’Ordre des Médecins, Patrick Bouet, dont nous citons les propos ci-dessus, annonce une cascade de procédures disciplinaires contre les médecins qui s’expriment dans la presse. Il ne cache guère son intention de sanctionner Didier Raoult et Christian Perrone, qui s’opposent au gouvernement et font valoir leur point de vue urbi et orbi.

On mesure ici le risque supplémentaire pris par l’institution dans cette stratégie du rapport de force. Un Raoult sanctionné par son ordre (faut-il rappeler que cet Ordre fut créé par Vichy ?) deviendrait définitivement le symbole d’une résistance à des décisions prises à Paris sans concertation et sans possibilité de les discuter. Dans ce genre de stratégie, il vaut mieux s’assurer par avance que le rapport de force est en faveur de celui qui sanctionne… sinon la décision disciplinaire ouvre la porte à bien des aventures.

Les pharmaciens débordés par de nouvelles demandes

Pendant que le gouvernement fait une fixette sur l’hydroxychloroquine et transforme consciencieusement, méthodiquement, Didier Raoult en martyr du néo-jacobinisme, les pharmaciens voient des patients débarquer avec des prescriptions de nouvelles molécules dont nous avons donné la liste la semaine dernière. Le phénomène inquiète l’Ordre des Pharmaciens (décidément, le COVID donne du fil à retordre à ces créations de Pétain…), qui souhaite reprendre la main sur la situation. Il serait question de ficher tous les patients indélicats qui feraient usage de molécules non recommandées par le gouvernement. Au train où nous allons, la République ne devrait pas tarder en se transformer en Chine nouvelle, au nom de la démocratie, de la protection et des lumières, bien entendu.

Source : Le Courrier des Stratèges

La vidéo intégrée fait parler une médecin sur le Rivotril qui n’a pas été employé au mois de mars selon les principes habituels de concertation (décision collégiale des soignants, avis famille et patient si c’est possible etc…).

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