La gendarmerie veut supprimer deux brigades

A La Trimouille, le départ annoncé des gendarmes a fait l'effet d'une douche froide. - A La Trimouille, le départ annoncé des gendarmes a fait l'effet d'une douche froide. - (Photo cor. Alain Guillon)

A La Trimouille, le départ annoncé des gendarmes a fait l’effet d’une douche froide. – (Photo cor. Alain Guillon)

 

La compagnie de Montmorillon a confirmé hier aux élus la dissolution prochaine de ses brigades d’Availles-Limouzine et de La Trimouille.

Nous l’annoncions dans notre édition de mercredi. Adjoint au commandant de compagnie de Montmorillon, le capitaine Rault l’a confirmé hier aux élus du Montmorillonnais. La gendarmerie s’apprête à dissoudre ses brigades de La Trimouille et d’Availles Limouzine. Les fermetures pourraient intervenir dès l’été 2016. Le secteur de la Trimouille sera alors rattaché à une communauté de brigades regroupant Montmorillon et Saint-Savin. Celle d’Availles-Limouzine entrera dans le périmètre d’intervention d’une communauté de brigades qui associera celles de Lussac et de l’Isle-Jourdain.

 » L’humain n’existe plus … »

Une réunion d’information était organisée à l’attention des élus de ce second de ces secteurs, dans la matinée, à l’Isle-Jourdain (voir ci-dessous). Ceux du premier avaient quant à eux rendez-vous dans l’après-midi au CAR de Montmorillon. Si son projet de restructuration « n’est pas figé », la gendarmerie leur a expliqué que la dissolution des petites brigades était inéluctable « pour maintenir sa capacité opérationnelle. »
Amère pilule, pour Richard Krzyzelewski, maire de la Trimouille, qui voit avec inquiétude s’éloigner une présence essentielle pour le maintien des habitants en secteur rural : « L’humain n’existe plus. Tout est basé sur des budgets. Dans nos campagnes, on ressent à tout niveau ça se passe. La Poste veut partir aussi. On nous parle de maisons de service public. Mais s’il y en a une à Montmorillon, il n’y en aura pas à La Trimouille ! » Il regrette l’absence de représentant de l’État, hier, à Montmorillon : « Les gens ont besoin de réponse. Ils n’en ont pas. Ils n’ont plus confiance en l’État. Nos officiers de gendarmerie sont des gens très responsables. Mais le problème, c’est que nous sommes confrontés à des suppressions progressives de services publics. »
Si sa commune garde ses gendarmes, le maire de Saint-Savin, Jean-Marie Rousse exprime la même inquiétude : « Pour nous, ça ne change rien. Mais l’inquiétude, c’est le départ des services de proximité des communes rurales : hier, le Trésor Public, maintenant les gendarmes… Demain quid de la Poste ? »
Président de la communauté de communes du Pays Montmorillonnais et maire de Montmorillon, Yves Bouloux estime que « si les arguments de fond de la gendarmerie ne sont pas contestables », ces restructurations « ne rassurent pas sur le sort du rural éloigné pour l’avenir. On éloigne les citoyens de la présence du service public. Il ne faut pas faire de nos campagnes profondes des déserts. »

Source : La Nouvelle République

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