La gendarmerie cible les comportements routiers

A la peur du gendarme, stratégie de court terme, le groupement du Morbihan préfère des contrôles ciblés pour inciter les automobilistes au respect des règles de bonne conduite.

Pourquoi ? Comment ?

Pourquoi la gendarmerie adopte-t-elle un plan des contrôles routiers ?

Fort des constats qu’elle fait en analysant chaque accident de la route, la gendarmerie veut convaincre les conducteurs que les accidents ne sont pas une fatalité et que les comportements dangereux sont souvent générés par des habitudes.

Le capitaine Arnaud Durussel, chef de l’Escadron départemental de sécurité routière, relève que, dans un département touristique comme le Morbihan, « la plupart des accidents graves ou mortels surviennent dans un rayon de 30 km autour du domicile des personnes impliquées. Les victimes ne sont pas forcément des délinquants routiers, mais bien M. et Mme Toutlemonde. »

Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.

« En 2015, sur les 35 accidents mortels relevés dans le département, l’alcool est en cause dans 34 % des cas, la vitesse dans 31 %, le refus des priorités dans 7 % à égalité avec les stupéfiants ».

Quelle est l’approche de ce plan ?

Il repose sur trois axes : la prévention-communication-répression ; la surveillance renforcée d’axes routiers ciblés ; le déploiement ponctuel et programmé de dispositifs visibles et non visibles, mixant l’intervention de gendarmes en tenue et en civil.

La gendarmerie ne le veut pas uniquement répressif, mais pédagogique. « Ça ne mène à rien de faire un score avec les contraventions », insiste le colonel Erwann Ropars, patron des gendarmes du Morbihan.

« Pas plus que faire tomber le maximum de permis », appuie de son côté Romain Delmon, directeur de cabinet du préfet.

« L’intérêt est bien de faire baisser le nombre d’accidents, donc de blessés et de tués », renchérit le capitaine Durussel, habitué à largumentaire d’autojustification de la part de conducteurs fautifs.

Comment se décline cette stratégie « innovante » ?

La gendarmerie annonce des contrôles ponctuels et programmés sur des axes routiers ciblés, choisis en fonction d’une accidentologie repérée : dangerosité potentielle, fréquentation, saisonnalité, prises de risques.

« Nous ne cherchons pas à prendre les gens par surprise, ni agiter la peur du gendarme, appuie le colonel Ropars. Nos dispositifs sont transparents. Nous annonçons où nous sommes, via la presse, notre page Facebook. Nous sommes aussi sur les réseaux sociaux, dont certains conducteurs se servent pour déjouer nos contrôles. Mais nous prévenons que derrière un gendarme en tenue, on peut aussi trouver un gendarme en civil dans une voiture banalisée. Cela peut surprendre, mais nous en avons le droit. »

Source : Ouest France

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