La CNIL veut bloquer l’évolution du FNAEG
Vingt ans après sa création, le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques regroupe 2,9 millions de profils génétiques ainsi que 480.000 traces non identifiées à ce jour.
Le ministère de la Justice souhaite élargir la possibilité d’identifier une personne via le FNAEG grâce à tout segment d’ADN, codant ou non-codant. Il sera aussi possible d’étendre le champ des recherches en parentèle.
Or, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés pointe « des risques graves pour la vie privée et la protection des personnes pouvant être ciblées sur la base de correspondances génétiques partielles ou de similarités morphologiques ».
Plutôt que d’interdire la conservation des empreintes d’ADN codant, un amendement va être déposé pour demander l’interdiction de conserver dans le FNAEG les informations qui permettent de déceler les caractéristiques génétiques d’une personne, et notamment son origine ethnique, à l’exception de celles relatives à son sexe.
Il est utile de rappeler que plus le FNAEG utilise de segments d’ADN pour établir des empreintes génétiques, plus il renforce sa fiabilité et réduit les risques de comparaison positive entre deux empreintes qui n’appartiendraient pourtant pas à la même personne.
Mais ce qui inquiète la CNIL, ce n’est malheureusement pas la fiabilité du FNAEG et l’identification des auteurs, mais plutôt qu’on puisse potentiellement savoir que telle trace, retrouvée sur telle scène de crime, appartient à un individu de telle ou telle origine ethnique..
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