Incroyable, les agents pénitentiaires devront payer de leur poche le carburant des véhicules

Les agents pénitentiaires de la région Hauts-de-France ont été informés par leur direction que des paiements liés au carburant devaient être effectués par leur carte personnelle.

(©Illustration/Adobe Stock)

Par Romain Bénard Publié le 15 Sep 22 à 12:13 

Les agents pénitentiaires sont en colère. Alors que le groupe Total a appliqué une remise de 20 centimes supplémentaires en complément de celle des 30 centimes mise en place par l’État depuis le 1er septembre 2022, de nombreuses stations connaissent des problèmes d’approvisionnement ou des ruptures de stock. Une situation qui a des conséquences sur l’activité pénitentiaire.

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Une note de service de la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille a ainsi été transmise par mail aux agents en milieu de semaine. La direction demande que « les agents avancent avec leur moyen de paiement personnel le coût du réapprovisionnement des véhicules de l’administration en carburant », en mentionnant que cette décision est « la seule solution alternative et temporaire ».

Incompréhension dans la région

« C’est complètement ahurissant et intolérable de devoir avancer les frais », confie un agent de l’Oise. Habituellement, une carte professionnelle Total est utilisée pour acheter du carburant dans les stations du groupe. Avec les difficultés de rationnement et d’approvisionnement rencontrées ces derniers jours, les équipes d’escortes judiciaires devront se rendre dans d’autres stations pour se servir. Et payer de leur poche. 

Certains véhicules ont un grand réservoire avec des pleins à 200 euros. « Les agents parcourent des milliers de kilomètres chaque semaine pour des transferts entre les établissements et les tribunaux », explique Julien Stievenard, délégué régional Hauts-de-France FO Justice.

« Ils font des transferts de Lille à Paris ou encore Marseille. L’agent qui descend à Marseille devra payer 400 euros de sa poche avec un salaire de 1500 euros », ajoute-t-il. L’addition des trajets pourrait être salée, « alors que certains font le plein tous les jours, voire deux fois par jour ».

Des retards dans les paiements ?

De son côté, le Département du budget et des finances de l’administration pénitentiaire estime un délai de remboursement de 8 à 10 jours. Certains agents pénitentiaires ont du mal à y croire : « c’est de la fumisterie », confie le syndicat Force ouvrière Justice, qui rappelle que « d’autres frais de remboursement sont en attente depuis plusieurs mois ».

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Le syndicat estime que ce délai de remboursement des frais de carburant pourrait s’établir au-delà de deux mois minimum. Contactée, la direction n’a pas pu répondre à nos sollicitations.

Source : Actu.fr

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