Huit mois ferme sans mandat de dépôt pour un gilet jaune interpellé samedi à Nancy

photo-d-illustration-jerome-humbrecht-1546495842Photo d’illustration Jérôme HUMBRECHT

Quand le procureur, au terme de ses réquisitions, a réclamé deux ans ferme, avec mandat de dépôt, Sébastien, trentenaire au casier vierge, est devenu pâle comme un cierge. Présentes pour assister à cette comparution immédiate au tribunal de Nancy, sa famille et sa compagne ont, elles, fondu en larmes.

L’homme a été interpellé ce samedi place de la République, à Nancy, lors du rassemblement des gilets jaunes. Planqué dans son blouson, un « dispositif explosif chemisé en aluminium », dixit la police. En clair, un énorme pétard artisanal. Dans son sac à dos, un autre engin à poudre du même type mais aussi une gazeuse, un couteau suisse ou encore un masque à gaz.

Sébastien est poursuivi pour une kyrielle d’infractions : la plus communément reprochée aux gilets jaunes – participation à un attroupement – mais aussi port d’arme, transport d’explosif en vue de préparer une destruction, rébellion et violences sur policier. Car son interpellation a été visiblement ardue. Au cours de celle-ci, Sébastien aurait en effet porté un coup de poing à un policier de la BAC (brigade anti-criminalité).

« Ces pétards, c’était seulement pour faire du bruit », avance le prévenu. Le président n’en est pas persuadé, qui relève les photos, vidéos et autres textos dénichés dans un portable. « Des photos de clous et de rivets, des articles de journaux relatant des blessures de policiers lors de manifs de gilets jaunes ou encore des messages terriblement inquiétants ». Comme celui-ci, qui fait froid dans le dos : « Ils se voilent la face. La violence est un passage obligé pour effacer ce système »…

« Vous êtes entré dans une spirale invraisemblable qui vous a fait perdre le sens des réalités », relève le président. « Ce mouvement des gilets jaunes, plutôt pacifiste au départ, n’a cessé de se durcir », relève Me Vautrin, avocate du policier. « Le but, désormais, est de casser du flic… ». Conseil de Sébastien, Me Jaumary-Lapeyre conseille au tribunal d’« apprécier avec sérénité, pas avec l’effervescence que les médias transportent et qui brouille les esprits ». L’avocate estime que son client a « dérapé » mais « est inséré ». « Il ne doit pas être un bouc émissaire ». Jugement : 8 mois ferme, sans mandat de dépôt.

Source : L’Est Républicain

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