Glyphosate : l’une des plus influentes études garantes de la sûreté de l’herbicide rétractée, 25 ans après sa publication
Une étude de 2000 qui concluait à la sûreté du célèbre herbicide, largement citée depuis lors, vient d’être officiellement désavouée par la revue qui l’avait publiée. Les scientifiques signataires sont suspectés d’avoir endossé un texte préparé par des cadres de Monsanto.

Une personne brandit une pancarte lors d’un rassemblement, pour protester contre l’autorisation de l’herbicide à base de glyphosate, à Rennes, le 12 octobre 2023. DAMIEN MEYER/AFP
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Un quart de siècle après sa publication, l’un des articles de recherche les plus influents jamais publiés sur le potentiel cancérogène du glyphosate a été rétracté pour « plusieurs problèmes critiques (…) portant atteinte à [son] intégrité académique et à ses conclusions ». Dans une notice de rétractation du vendredi 28 novembre, la revue Regulatory Toxicology and Pharmacology a annoncé que l’étude, datée d’avril 2000 et qui concluait à la sûreté du célèbre herbicide, est retirée de ses archives. Ce désaveu intervient vingt-cinq ans après sa publication, et huit ans après les révélations de milliers de documents internes de la firme Monsanto rendus publics par la justice américaine (les « Monsanto Papers »), indiquant que les réels auteurs de l’article ne seraient pas ses signataires – Gary M. Williams (New York Medical College), Robert Kroes (Ritox, université d’Utrecht, Pays-Bas) et Ian C. Munro (Intertek Cantox, Canada) –, mais plutôt des cadres de la société.
Lire aussi l’archive de 2017 | Article réservé à nos abonnés « Monsanto papers », désinformation organisée autour du glyphosate Cette pratique, baptisée « ghostwriting » (littéralement « écriture fantôme »), est considérée comme une forme de fraude scientifique. Elle consiste, pour certaines firmes, à rémunérer des chercheurs afin qu’ils acceptent de signer des articles de recherche dont ils ne sont pas les auteurs. La motivation est simple : lorsqu’une étude s’avère favorable à un pesticide ou à un médicament, elle apparaît bien plus crédible si elle n’est pas signée par des scientifiques de la société qui
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