Gilets jaunes : un Nordiste jugé pour “dégradations”… alors qu’il n’avait pas manifesté

maxstockworld381565-4034581Image d’illustration. / © Matthieu Botte / Max PPP

Originaire de Lille, l’étudiant de 21 ans a été relaxé ce lundi 18 février. Il avait été placé en garde à vue en décembre, soupçonné de vouloir participer à des dégradations pendant une manifestation de « gilets jaunes ». Sauf qu’il n’avait même pas prévu de s’y rendre.

Théo*, étudiant lillois de 21 ans, a été interpellé dans les Hauts-de-Seine le 8 décembre, jour où une manifestation de « gilets jaunes » était organisée. Il était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations » et « transport sans motif d’arme de catégorie D ». Problème : le jeune homme n’a pas mis un pied à la manifestation et il n’a jamais souhaité le faire.

Lors de son audience, le 29 janvier, l’avocat du lillois, Me Courteille, fustige « une affaire construite sur la présomption de culpabilité, où l’on estime que les prévenus comptaient se rendre à la mobilisation des « gilets jaunes », sans avoir cherché une seule seconde à le démontrer », rapporte Le Monde.

L’étudiant comparaissant aux côtés de l’un de ses amis, Arthur T., originaire de Bretagne. Les deux hommes ont été appréhendés à la suite d’un contrôle routier à Villeneuve-la-Garenne lors duquel les policiers ont aperçu « une bonbonne de peinture chromée et une barre de fer », relate la présidente du tribunal citée par nos confrères. Objet qui, selon les forces de l’ordre, aurait pu servir à commettre des « dégradations ».

Sauf que pour l’avocat du Lillois, il ne s’agit pas d’une simple barre de fer mais d’une biellette de direction (pièce automobile). Elle a été considérée par une arme de catégorie D par les policiers, permettant le placement en garde-à-vue des deux hommes.

« Une victoire complète »

Auditionné par la police, Théo explique être venu passer la nuit à Paris avec son ami. Quand ils ont été arrêtés, les étudiants cherchaient une boulangerie et assurent n’avoir jamais voulu se rendre à la manifestation des « gilets jaunes ». Leurs versions concordent, mais ils doivent tout de même comparaître devant le tribunal le 29 janvier.

La décision a été rendue ce lundi 18 février : les prévenus ont tous deux été relaxés et ont reçu une indemnisation de 500 euros par l’État. L’avocat du Nordiste évoque une « victoire complète », d’autant plus que « le tribunal a reconnu qu’on leur a fait indûment engager des frais pour leur défense et imposé cette épreuve difficile ».

Lors de sa plaidoirie rapportée par Le Monde, Me Courteille lançait ironiquement que « la seule infraction tenable » contre son client aurait pu être « celle de ne pas avoir de gilet jaune dans le véhicule ».

* Le prénom a été modifié

Source : France TV Info

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