Gendarmes… au féminin pluriel

En septembre, la section de recherche de Nancy accueillera un nouveau commandant en second. Cette femme sera la 5e à rejoindre la section. Preuve que la gendarmerie nationale s’ouvre de plus en plus à la gent féminine.

Pour devenir enquêtrice, Laure B. a d’abord obtenu un master de droit avant de réussir le concours le concours d’officier de gendarmerie.  Photo Pierre MATHIS

Pour devenir enquêtrice, Laure B. a d’abord obtenu un master de droit avant de réussir le concours le concours d’officier de gendarmerie. Photo Pierre MATHIS

Etre gendarme, ça m’a toujours attirée. Je n’ai pas d’explication, c’est un métier que l’on ressent comme une vocation », explique Pauline M. chef secrétaire à la section de recherche de la gendarmerie de Nancy. « C’est un métier où il faut être très polyvalent. Je gère le côté logistique, les ressources humaines, la gestion financière, je traite des données sensibles, etc. Notre travail, c’est d’être au service du personnel opérationnel de la gendarmerie. On doit faciliter le quotidien de nos collègues », détaille la jeune femme d’origine alsacienne.

Dès septembre, la section de recherche de Nancy comptera au total cinq femmes parmi ses 24 membres, soit presque 21 %, de ses effectifs. La moyenne nationale se situe autour de 20 %.

« Le métier se féminise. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, même s‘il reste principalement masculin. C’est important qu’il y ait une ouverture à ce niveau-là », déclare le commandant de l’unité, avant d’ajouter : « Dans certaines sections, l’intégration des femmes a pu être compliquée car on leur demande d’avoir le même niveau physique que les hommes puisque la sécurité collective passe par l’individu. Cela n’empêche pas d’avoir des femmes pompiers ou faisant partie du GIGN par exemple. À la section de recherche, ce que l’on demande à nos membres, c’est plutôt d’avoir une grande résistance au stress et à la fatigue. »

Cette résistance, le lieutenant Laure B. semble déjà l’avoir. À 26 ans, elle est enquêtrice. La jeune femme dirige la division d’atteinte aux personnes qui comprend une section stupéfiants et une section homicides et mœurs. « Cela me plaît vraiment. C’est un métier mixte. Je ne suis pas qu’au bureau. Je touche à l’humain, au management, à l’enquête. Rien n’est jamais pareil. »

Lutter contre les discriminations

L’envie d’être gendarme lui est venue lors de sa formation en droit. Après avoir obtenu son master, elle a décidé de passer le concours des officiers de gendarmerie. Cela lui a ouvert la voie vers son poste actuel. « Il y avait peu de femmes dans promotion mais on sent que la gendarmerie essaye de se féminiser. Je n’ai pas eu de problème d’intégration, je n’ai pas subi de remarques sexistes ou de refus d’autorité. »

En 2014, la gendarmerie nationale a mis en place l’outil Stop Discri. Celui-ci permet à n’importe quel employé de la gendarmerie de signaler, via un logiciel, une situation de harcèlement ou de discrimination dont il est victime ou témoin. Cela permet de passer au-dessus de la hiérarchie et de contacter directement l’inspection générale de la gendarmerie. « Des référents égalité professionnelle et diversité ont aussi été mis en place dans chaque groupement. Ils font de la prévention et ont un rôle d’écoute et d’alerte. », ajoute Cécile D. chef d’escadron à Metz.

Maya DIAB

Source : L’Est Républicain

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