Ensisheim L’otage libéré à la maison centrale

Le GIGN arrive à la centrale. Photo L'Alsace/Jean-Marie Schreiber

Le psychologue qui était retenu en otage à la maison centrale d’Ensisheim depuis la mi-journée a été libéré sans violence, vient-on d’apprendre. Le preneur d’otage, un détenu de 27 ans, a été maîtrisé, selon les premières informations dont nous disposons. Les forces de l’ordre avaient fait venir sur place l’épouse du jeune homme ainsi que son avocat, ce qui aurait permis de débloquer la situation, qui durait depuis plusieurs heures.

Au total, le un détenu multirécidiviste a pris en otage durant sept heures un psychologue à la maison centrale, pour médiatiser ses démêlés avec l’administration pénitentiaire.
«Je détiens actuellement le psychologue et je tiens une lame sous sa gorge. Je sais que je vais encore prendre mais je veux que mon affaire soit médiatisée», avait annoncé Mickaël Gilgenmann, 27 ans, dans un appel téléphonique aux Dernières Nouvelles d’Alsace depuis cette prison réservée aux longues peines.
Le jeune homme, équipé «d’une arme bricolée à partir de lames de rasoir» selon le procureur adjoint de Colmar Jean-Jacques Gauthier, s’était retranché peu avant 11H00 avec le psychologue avec lequel il venait d’entamer un entretien dans un bureau de la prison.
Aux DNA, il a confié vouloir être autorisé à aller sur la tombe de son père, décédé en mai, et se plaignait notamment des conditions dans lesquelles il avait pu assister à ses obsèques.
Arrivé en milieu d’après-midi à bord de deux hélicoptères, le Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a pris le relais des négociations.
«En très peu de temps, la situation a basculé» et l’homme «a choisi d’arrêter la prise d’otage», a annoncé le préfet du Haut-Rhin, Pascal Lelarge. Le préfet a également salué le comportement «absolument formidable» de l’otage. «Il a gardé son sang-froid pendant ces nombreuses heures, difficiles pour lui».

« Un jour le drame arrivera »

Multirécidiviste, le preneur d’otage avait initialement été condamné à de petites peines pour des faits de violence, vol et cambriolage.
«C’est quelqu’un qui a été plusieurs fois condamné. Il a un passé judiciaire important, assez lourd, et il semble avoir des difficultés familiales et personnelles assez notables», a souligné Jean-Jacques Gauthier.
Après avoir mené une rébellion au centre de détention de Montmédy (Meuse), il avait subi un transfert disciplinaire à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle), où il avait pris, en janvier 2014, une psychologue en otage à l’aide d’une brosse à dent taillée en pointe, pour réclamer son transfert à Ensisheim. Quelques mois plus tard, il avait pris deux gardiens de la prison de Metz-Queuleu en otages. Ce qui lui avait valu quatre ans de prison supplémentaires en juin 2014.
«En l’espace de six ans, c’est la troisième prise d’otage à Ensisheim», a déploré Christophe Schmitt, délégué FO pénitentiaire.
«On est en face d’un détenu qui avait revendiqué son incarcération à Ensisheim et l’a obtenue», a remarqué le délégué syndical, qui confie «en avoir ras-la-casquette qu’un détenu qui commence à s’agiter obtienne ce qu’il veut: ça les conforte et ils continuent».
Si jusqu’ici les prises d’otages se sont toujours finies sans effusion de sang, «un jour le drame arrivera», a-t-il prévenu.
Le personnel pénitentiaire d’Ensisheim «espère des sanctions et un transfèrement immédiat» du preneur d’otage vers un autre établissement, a renchéri de son côté Sylvaine Rabiniaux, déléguée syndicale SPS à la maison centrale d’Ensisheim.

Source et reportage de 31 photos : L’Alsace.fr

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