Elle est aide-soignante, il est gendarme : ils font confinement séparé pour mieux se protéger

Depuis l’annonce du confinement par Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée à la mi-mars, Audrey et Pierre-Edouard vivent séparés. Un choix difficile mais assumé.

img-20180818-174343-854x708Pour se protéger et protéger leur entourage du coronavirus, Pierre-Edouard et Audrey ont décidé de vivre séparément le temps du confinement. (©DP)

Elle est aide-soignante à l’Ehpad de Beaumont-Hague, lui est gendarme à Saint-Sauveur-le-Vicomte, deux communes situées à une quarantaine de kilomètres l’une de l’autre en Normandie. Et depuis le discours d’Emmanuel Macron, à la mi-mars, et l’annonce du confinement, ils ne se sont pas revus.

Audrey et Pierre-Édouard Naud ont en effet choisi de vivre le confinement séparément, afin de mieux se protéger ainsi que les personnes qu’ils côtoient, dans le cadre de leur exercice professionnel.

Un choix difficile mais assumé, comme l’explique Audrey, maman d’un petit garçon de six ans :

On n’avait pas vraiment le choix. Je travaille en maison de retraite et je ne voulais pas prendre le risque de contaminer les résidents. Mon mari est amené à réaliser des opérations de contrôle des attestations, et à croiser beaucoup de personnes. On a pris cette décision ensemble, dès le départ.

Lui à la caserne, elle chez ses parents

Sur le lieu de travail d’Audrey, les résidents ne reçoivent plus de visite depuis plusieurs semaines déjà, par mesure de précaution. Plusieurs protocoles ont également été mis en place afin de respecter les mesures d’hygiène. Tout le personnel fait attention, même quand il rentre chez lui.

Pour Audrey, difficile alors d’imaginer un autre scénario que l’isolement :

Je m’en serai voulu si j’avais pu présenter un risque pour les personnes âgées que je vois quotidiennement. Les gens ne se rendent pas compte que des couples sont séparés, alors quand je vois certaines personnes prendre la question du confinement avec légèreté… C’est agaçant parfois.

Si Pierre-Edouard dispose d’un logement de fonction à la caserne de Saint-Sauveur-le-Vicomte, où il est confiné tout comme ses collègues, Audrey a pour sa part choisi de retourner chez ses parents, à Sainte-Croix-Hague, la commune d’où elle est originaire.

« C’était plus simple par rapport aux déplacements pour le travail, et aussi pour la garde de mon fils », explique l’aide-soignante.

Mes parents s’occupent de lui pendant que je travaille. Mais, c’est vrai que je n’aurais jamais pensé que la situation durerait aussi longtemps.

Leur maison neuve attendra…

Le couple avait posé une semaine de vacances en avril, afin d’emménager dans la maison qu’ils ont fait construire dans la Hague. Au regard des circonstances, ce ne sera finalement pas possible d’y emménager. D’autant plus que tous deux sont sollicités sur leur lieu de travail quelques jours supplémentaires, oubliant leurs congés.

Cette situation d’éloignement, qu’on pourrait croire être devenue habituelle depuis le temps, reste toutefois difficile à vivre et affecte le moral du couple, reconnaît Audrey. Même si, ayant travaillé dans la gendarmerie nationale, son mari a été amené à partir plusieurs moins en mission dans les DOM-TOM.

Là, ce qui est compliqué, c’est de le savoir à 40 kilomètres et de ne pas le voir. Mais on sait pourquoi on le fait : on a besoin de nous.

À distance, le couple s’envoie beaucoup de SMS, échange quelques photos et coups de fil. Et se disent prêts à continuer autant que nécessaire.

Sur ses jours de repos, Audrey essaye aussi de trouver du temps pour penser à elle, et se reposer. Car il va falloir garder de l’énergie pour tenir sur la durée.

Source : Actu.fr

 

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