Détenu depuis trois ans, il reçoit les PV des gendarmes

Un Gardannais dont la voiture a été saisie a quasiment perdu son permis… en prison

20180517_1_2_8_1_0_obj17466761_1Un habitant de Gardanne, détenu depuis 2015, reçoit les PV d’excès de vitesse des gendarmes qui ont hérité de sa voiture. J.R.

Malik Kessaci, un habitant de Gardanne, croule sous les amendes pour excès de vitesse et il n’a plus que deux points sur son permis de conduire. Pourtant, il est incarcéré depuis le 10 juin 2015… et sa voiture, une Citroën DS 4, est saisie depuis la même date par la justice !

« Madame la juge. Quelle heureuse surprise à la réception de cette contravention. Un instant, j’ai cru que vous aviez remis en liberté Malik Kessaci sans m’en avertir. Je ne vous en aurais pas voulu… », ironisait déjà, en février 2017, Me Jean-Louis Keïta, en écrivant au magistrat instructeur. Un an et demi plus tard, rien n’a bougé. Sauf les points sur le permis de conduire de Malik Kessaci qui se réduisent comme peau de chagrin.

« Mon client a été interpellé, dans sa voiture, dans le cadre d’une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, explique Me Keïta. Il a été condamné en juin dernier à sept ans de prison. Entre-temps, son véhicule saisi a été attribué aux Domaines puis affecté à un service enquêteur. » En l’occurrence, pour la Citroën de Malik Kessaci, ce sont les gendarmes de la SR de Marseille qui ont le privilège de rouler avec. Très vite apparemment…

Une histoire similaire avec la police

Dès qu’il a pu localiser les nouveaux bénéficiaires du véhicule, l’avocat aixois a donc pris à nouveau la plume. Le 21 novembre dernier, il écrivait au colonel Ferrand, commandant le groupement de gendarmes des Bouches du Rhône, ainsi qu’à l’officier du ministère public, à Rennes.

Le premier, pour l’informer de la situation de son client et « l’inviter à effectuer le changement de carte grise tout en procédant au paiement des contraventions. » Le second, pour « le prier d’adresser désormais le paiement des amendes à la gendarmerie. » Personne n’a jamais daigné répondre. Pis, alors qu’ils sont parfaitement informés de la situation, les gendarmes continuent les excès de vitesse… qui sont toujours imputés au détenu !

« Nous sommes impuissants à ce jour malgré nos courriers et appels, se désole la soeur de Malik. Dernièrement, nous avons même reçu une saisie sur compte. » « L’actuel propriétaire peut contester les infractions en écrivant au ministère public qui se retournera vers la gendarmerie« , bottent en touche les gendarmes. Sauf que le ministère public (l’État, donc, il faut tout de même le préciser) fait la sourde oreille.

D’autant, que le cas de Malik n’est pas isolé. Le 2 août 2016, Le Parisien relatait une histoire similaire, mais cette fois avec les policiers de la PJ qui conduisaient, un peu trop vite, la BMW d’un trafiquant de Lunel arrêté en 2013. Écroué à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, le détenu avait appris, en prison, qu’il avait perdu son permis…

Source : La Provence

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