Déconfinement à rallonge : Comment éviter l’hyperinflation ?

inflationDepuis quelques semaines, la BCE et le gouvernement nous annoncent des plans d’aides colossaux. 550 milliards d’euros pour la BCE, 100 milliards d’euros en France, sans compter la garantie de 300 milliards pour inciter les banques à prêter de l’argent. Dans les autres pays européens, les sommes débloquées sont tout aussi impressionnantes : 50 milliards d’euros en Italie, 100 milliards en Espagne, 1100 milliards en Allemagne ! De bonnes nouvelles ? De toute façon, la situation impose ces mesures, faute de quoi de nombreuses familles n’auraient même plus le minimum pour vivre en période de confinement, entre les indépendants, les travailleurs au chômage…

Sauf que voila : ces sommes sont issues de la fabrication artificielle de monnaie, la « planche à billets », comme on dit familièrement. Ces liquidités créées de toute pièce vont abonder considérablement la masse monétaire. Et en face, la production ne suivra pas, en tout cas ne suivra pas tout de suite, même après le déconfinement, le temps que les usines redémarrent, que la machine économique se remette en place. Surtout que le déconfinement est prévu pour s’étendre dans la durée, ralentissant ainsi la reprise… Nous allons donc nous trouver en plein dans la situation typique génératrice de l’inflation : masse monétaire pléthorique pour une production qui ne suit pas…

Les plus de cinquante ans s’en souviennent, la France a connu un épisode semblable, quoique bien moins grave, au lendemain de la victoire de Mitterrand en 1981 : on avait augmenté le SMIC, les minimas sociaux, les interventions de l’état, bref on avait gonflé artificiellement la masse monétaire, espérant soutenir la croissance par la demande. Sauf que la relance de la production ne se décrète pas du jour au lendemain, cela relève au moins du moyen terme, six mois à un an. Entre temps, les gens avaient plus d’argent entre leurs mains, et on a pallié à la pénurie relative par des importations : le franc a dévissé, l’inflation a flambé. Au bout d’un an de cette politique, avec des revenus nominaux bien supérieurs, les Français avaient pourtant subi une perte considérable de pouvoir d’achat. Au point qu’en 1983, le gouvernement Mauroy dut décréter l’interdiction de sortir du territoire Français avec plus de 2000 francs par personne pour arrêter l’hémorragie… C’est exactement ce qui risque de se produire dans quelques semaines, si les gouvernements ne privilégient pas les entreprises, ne mettent pas tout en œuvre pour faciliter leur redémarrage rapide. Cela demande du volontarisme, mais aussi du doigté, du savoir-faire, pour agir dans le bon timing.

Croyez-vous encore aux capacités de ce gouvernement pour œuvrer avec le sang froid, le bon sens et la précision nécessaire ? Pour le moment, il est constamment à contre temps, à la remorque des événements, en train de colmater les brèches qu’il ne voit jamais venir. Il faudra donc probablement se préparer au pire, une fois de plus…

 

Olivier PIACENTINI

Volontaire d’Honneur

Source : Volontaires Pour la France

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