Covid 19 en direct du Québec

coronavirusSi le COVID 19 avait la parole, il aurait tenu, au peuple québécois, à peu près ce langage 

« Je suis une peste, « une vacherie » comme certains responsables de tes services de santé l’on déclaré. C’est vrai, je suis même méchant. Mais soyons clair, je ne représente aucun des quatre cavaliers de l’Apocalypse. Je suis simplement issu de l’insouciance humaine produite par des hommes qui se prennent pour des « apprentis-sorciers ».

Je sais que tu es un peuple fier d’être une Nation. Cependant, même si tu n’es pas encore un pays, tu profites grandement de la mondialisation. Ainsi, tu n’hésites pas à partir, avec ta famille et tes amis, sur les rivages du sud en Floride, au Mexique, à Cuba, au Costa Rica, en République Dominicaine pour te dorer au soleil. Tu visites l’Europe à la recherche de la culture de tes ancêtres. Tu manges des fraises, kiwis, avocats, bananes et autres fruits et légumes venus d’ailleurs tout au long de l’année à en oublier même, en été et en automne, les produits locaux de tes propres voisins agriculteurs qui se battent, eux aussi, pour survivre.

Tu es un fervent disciple de la surconsommation de produits domestiques et de loisirs en provenance de l’étranger quitte à mettre tes finances personnelles en péril.

Veux-tu vraiment devenir souverain avec ce comportement ?

Alors, moi aussi, COVID-19, j’ai eu envie de voyager, de parcourir le monde et de venir te voir. Pour te retrouver, je suis parti en avion ou en bateau de croisière – peut être les deux, je ne sais plus. Je me démultiplie si vite ! J’ai demandé à mon amie « la grande faucheuse », celle qui a toujours faim, de m’accompagner. Nous avons donc débarqué, sans crier gare, un soir de plein hiver, au Québec, pour observer tes comportements avant de rentrer en contact avec toi.  Et nous avons décidé avec mon amie, de pénétrer le secteur qui te tient le plus à cœur : la famille. Pour commencer, nous avons frappé à la porte de ton maillon le plus faible : tes aînés, quelque peu délaissés dans de grandes bâtisses et sous le contrôle d’un personnel bien dévoué, certes, mais mal payé et mal protégé.

« La grande faucheuse » s’en est donné à cœur joie.

Mais devant l’arrivée des bottes cirées et du tintamarre des machines respiratoires, nous avons décidé, mon ami et moi COVID-19, d’abandonner peu à peu ce segment et de nous ressourcer auprès du maillon fort de tes amours : tes enfants. C’est ton gouvernement qui a provoqué ce choix puisqu’il a décidé de rouvrir les Maternelles et écoles primaires en début mai. Cela va peut-être nous faciliter la tâche.

Cependant, sachant que cette jeunesse possède des atouts contre nous grâce à un meilleur système immunitaire que les aînés, nous allons créer le désordre dans sa logistique de transport de façon à provoquer une terreur mentale. Ainsi, nous allons attaquer un des symboles forts même de l’éducation en Amérique du nord : les bus jaunes du transport scolaire et leurs chauffeurs. Eux aussi sont peu considérés, peu respectés, mal payés, mal protégés malgré la lourde responsabilité qui pèse sur leurs épaules : enfants et machines. Qui plus est, plus de 50% d’entre eux ont plus de 60 ans. Trouveras-tu une réponse à ce futur désordre ? Sans doute, mais il te faudra du temps pour trouver une relève, car tes gestionnaires de risques ne sont pas champions en anticipation. Tout est tellement sous contrôle !

Heureusement, ta bienveillance légendaire et ton esprit de solidarité t’aideront à trouver quelques solutions pendant mon séjour chez toi, en espérant que tes qualités reconnues ne soient pas altérées par de nouveaux comportements « désagréables » qui surviennent souvent face à l’adversité.

Mais tu le sais bien, nous avons d’autres flèches dans notre carcan de misère. Nous les décocherons sur d’autres cibles avant que tu trouves une arme fatale contre nous. Mais ne comptes pas sur moi pour te donner le lieu et le jour de mes embuscades. C’est « Top secret ». Nous sommes en guerre non ?

Pour conclure, retiens simplement que ce sont les hommes qui sont responsables de leur propre malheur.

Et crois-moi, il existe, pour ton pays, des dangers sournois bien plus dangereux que moi.

 

Patrice Sautereau du Part – avril 2020

Correspondant VPF Québec – Canada

Source : Volontaires Pour la France

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