Coronavirus. Les policiers « ne sont pas en risque » lors des contrôles selon Christophe Castaner

Alors que des CRS de Lyon ont refusé mercredi 17 mars d’effectuer des contrôles sans protection (masques, gants) contre le coronavirus, le ministre de l’Intérieur assure ce jeudi que les policiers « ne sont pas en risque » face au Covid-19 et qu’« ils ne peuvent se prévaloir » du « droit de retrait ».

Un policier effectue un contrôle routier à Lille, le 17 mars.
Un policier effectue un contrôle routier à Lille, le 17 mars. | SEBASTIEN COURDJI / EPA/MAXPPP
Christophe Castaner a affirmé jeudi 19 mars que les policiers ne sont pas en risque face au Covid-19, tout en reconnaissant des dysfonctionnements, alors que certains, comme une CRS autoroutière près de Lyon, refusent d’effectuer les contrôles sans protection.

Nous ne sommes pas dans la situation des personnels de santé qui sont confrontés directement à des malades, a martelé Christophe Castaner sur Europe 1.

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Se référant au Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS), le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il est inutile et même contradictoire en termes de santé de porter un masque en permanence dans la rue.

Je veux passer un message de confiance et rassurer les personnels : non ils ne sont pas en risque. Le risque, c’est plutôt de mal porter et de porter de façon continue le masque, a-t-il dit.

Ce qui compte, c’est que (les policiers) puissent avoir ces gestes barrières, et qu’en cas de confrontation à une personne qui a les signes du Covid-19 ou qui indique qu’elle a le Covid-19, ils puissent se saisir des masques, qu’ils doivent avoir en proximité, a-t-il dit.

Le ministre a toutefois reconnu des dysfonctionnements. Nous avons eu des dysfonctionnements, ils peuvent arriver et notamment sur le gel hydroalcoolique, a-t-il dit, en assurant que tous les services étaient mobilisés pour remettre à niveau cet équipement-là.

Refus des contrôles à Lyon

Des syndicats ont invité ces derniers jours les policiers à exercer leur droit de retrait pour qu’ils puissent obtenir et utiliser des masques, des gants et autres moyens de protection face à l’épidémie de coronavirus.

À la CRS ARAA (Autoroutière Rhône Alpes Auvergne), qui compte 200 policiers et effectue les contrôles dans un rayon allant de Villefranche-sur-Saône (Rhône) au sud de Vienne (Isère), les équipes de mercredi après-midi et de la nuit ont refusé de faire ces contrôles. Tout en continuant à assurer le tout-venant, notamment en cas d’accident.

Nous ne pouvons pas aller sur la voie publique au contact des personnes infectées et être infectés nous-mêmes, explique Didier Mangione, secrétaire régional d’Unité SGP Police FO. On nous interdit de porter des masques pour éviter d’affoler la population , affirme-t-il.

Christophe Emery, le référent local du syndicat, demande à pouvoir utiliser les 1 200 masques périmés qu’ils ont en stock, affirmant que seul l’élastique est défectueux.

5 300 policiers confinés

Le droit de retrait n’est possible que si le fonctionnaire est exposé à un danger grave et imminent ou un équipement défectueux et que l’employeur ne prend aucune mesure pour y remédier, a déclaré le ministre de l’Intérieur.

S’agissant des policiers, ils ne peuvent s’en prévaloir dès lors qu’il s’agit d’accomplir leur mission puisqu’elle est par nature dangereuse, ils le savent, selon lui.

Je veux leur dire […] nous sommes là, ils ne sont pas en risque, il faut qu’ils fassent attention aux gestes barrières, a asséné Christophe Castaner en indiquant aux policiers notamment de ne pas prendre les attestations (de déplacement) en main.

Selon Alternative Police, près de 5 300 policiers seraient confinés, plus de 4 000 indisponibles pour cause de télétravail ou garde d’enfants et 70 infectés.

Source : Ouest-France

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