CLERMONT L’ex-commandant de gendarmerie accusé de violences

Ancien commandant de la compagnie de Clermont, dans l’Oise, Bastien Ozenda comparaît jeudi 16  avril pour avoir violenté un gardé à vue.


Bastien Ozenda, en 2010 à Clermont.
Bastien Ozenda, en 2010 à Clermont.

Des gendarmes au palais de justice de Beauvais : la scène est banale. Quotidiennement, ils arpentent la salle des pas perdus, procédant au déferrement de quelque délinquant ou témoignant lors d’un procès.

Une rencontre entre un procureur de la République et un commandant de compagnie : c’est également monnaie courante. Le second est pour ainsi dire le bras armé du premier.

Accusé par un délinquant, accablé par son son adjoint

Pourtant, quand Bastien Ozenda, 42 ans, l’ancien commandant de la compagnie de gendarmerie de Clermont-de-l’Oise fera face au procureur Jean-Philippe Vicentini, demain jeudi, à 13 heures, au tribunal correctionnel de Beauvais, la confrontation sera extraordinaire.

Le haut gradé est en effet accusé d’avoir commis des violences sur une personne gardée à vue, le 4 décembre 2011, à Saint-Just-en-Chaussée. Trois individus d’environ 25 ans avaient fait du grabuge en sortie de boîte de nuit, d’abord dans la rue, puis dans une boulangerie où ils avaient blessé un client, ensuite dans la brigade locale. Ils seront condamnés en janvier 2012.

La prévention exacte est « violences par personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT » Là encore, cette accusation n’a rien d’inédit. Régulièrement, des individus mis en cause font état de pressions insupportables, voire de méthodes violentes, qu’ils mettent sur le compte de la police ou de la gendarmerie. La grande différence dans cette affaire, c’est que des hommes de la compagnie ont accepté de témoigner contre leur ancien chef, et surtout, d’après nos informations, l’adjoint qui était immédiatement placé sous sa responsabilité.

On devrait assister demain à un grand déballage, dont la maison bleue n’est guère coutumière. M. Ozenda s’estimerait victime d’une cabale. Il devrait insister sur la mauvaise appréciation dont il avait affublé son adjoint, quelques jours avant les faits.

Depuis, les deux hommes ont été mutés. M. Ozenda a obtenu une promotion, passant du grade de capitaine à celui de chef d’escadron au tableau d’avancement du 18 février 2014. En fin d’année dernière, il a rejoint le secrétariat de la zone de défense de Paris. Au sein du département défense-sécurité, il est chef du bureau transport-circulation.

Toute condamnation, même symbolique, pourrait sonner le glas de sa carrière.

TONY POULAIN

 

 

 

 

 

 

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