Cent gendarmes dans un garage pour une opération coup de poing

La descente de gendarmes a eu lieu dans ce garage.

La descente de gendarmes a eu lieu dans ce garage. – (Photo dr)

Naintré. Après dix mois d’enquête, les gendarmes ont démantelé un “ trafic ” juteux de vente illégale de voitures dans un garage. Deux suspects arrêtés.

Mardi matin, aux aurores, une vaste opération de gendarmerie, pilotée par la compagnie de Châtellerault, a été menée dans un garage de Naintré, Élite Auto 86. Un spécialiste de voitures d’occasion que les autorités soupçonnaient de fraude fiscale, travail dissimulé et vente de véhicules non déclarée. Bilan : deux suspects appréhendés, des perquisitions, des saisies d’argent et 80 voitures. Valeur totale : plus de 400.000 €. L’aboutissement de près d’un an d’investigations.

800 véhicules écoulés, 2 millions d’euros non déclarés

Au départ de cette affaire, un tuyau transmis par la brigade de Naintré. Le Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude) est alerté. La brigade de recherches de Châtellerault est chargée des investigations sur ces soupçons de fraude fiscale. « Nous avons réalisé plusieurs heures d’écoutes téléphoniques, de planques, d’analyse des dossiers et des mouvements de compte qui ont mis en évidence des faits de travail dissimulé (dont deux ou trois employés travaillant sans contrat de travail), abus de biens sociaux et fraude aux prestations sociales », explique le patron de la compagnie de Châtellerault, le commandant Olivier de Boyer Montegut.
Les enquêteurs établissent notamment que le « gérant de droit est un homme de paille qui exerce sous le contrôle de deux géants de fait ».
Après dix mois d’enquête, l’opération coup de poing est décidée pour mardi matin. Avec de gros moyens. Pas moins de 100 militaires et experts sont mobilisés : gendarmes de la BR, du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie), gendarmerie mobile, le PSPG (Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie), deux chiens anti-stups et renifleur de billets et enfin le GIR (Groupe d’intervention régional composé de gendarmes, policiers, douaniers, fonctionnaire des impôts…)
Deux Châtelleraudais, l’homme de paille et un des gérants de fait, âgés de 35 ans, sont interpellés chez eux, au saut du lit, à la plaine d’Ozon et dans l’agglomération. L’un est connu de la justice pour des faits de stupéfiants.
Leurs domiciles sont perquisitionnés (20.600 € et un fusil découverts) ainsi que le garage incriminé où ont été saisis 80 voitures (valeur : 360.000 €), deux jets ski (16.000 €) et un quad (10.000 €). « Des véhicules dont la valeur ne correspond pas au train de vie de personnes titulaires du RSA », souligne la gendarmerie.
Lors de leur garde à vue, les suspects ont également dû s’expliquer sur l’origine des 23.000 € saisis sur des comptes bancaires.
Un travail de fourmi pour éplucher tous les documents saisis commence pour enquêteurs et experts et déterminer l’ampleur du «  trafic  ».
« Ce n’était pas une structure colossale mais le volume de transit, des véhicules plutôt de moyenne gamme achetés aux alentours, était conséquent. »
D’ores et déjà, la gendarmerie estime à 800 le nombre de véhicules vendus illégalement en trois ans, ce qui aurait généré un « chiffre d’affaires non déclaré de 2 millions d’euros entre 2011 (date de l’installation du garage) et 2013. »
A l’issue de leur audition, les deux suspects ont été laissés libres hier matin. Ils devraient être ultérieurement déférés devant le tribunal correctionnel, pour êtres jugés des faits de travail dissimulé, fraude aux prestations sociales et non déclaration partielle d’activité.

Source : La Nouvelle République

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