Ce que la redoutable efficacité vietnamienne face au Coronavirus pourrait nous apprendre pour faire face à une potentielle 2eme vague (et ce dont nous ne voulons surtout pas…)

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Le Vietnam n’a enregistré qu’un peu plus de 300 cas de Covid-19 sur son sol et pas un seul décès. Comment le gouvernement vietnamien a-t-il pris en charge l’épidémie ?

Avec Stéphane Gayet, Charles Reviens 18 mai 2020

 

Atlantico.fr : Malgré une longue frontière avec la Chine et une population de 97 millions de personnes, le Vietnam n’a enregistré qu’un peu plus de 300 cas de Covid-19 sur son sol et pas un seul décès. Que pensez-vous de ce résultat ?

Charles Reviens : Il faut commencer par regarder les derniers chiffres de comparaison internationale publiés par exemple par l’université Johns Hopkins et repris dans le tableau ci-après entre la France et le Vietnam.

L’écart est considérable : alors que la population vietnamienne est 43 % supérieure à la population française, il y 562 fois plus de cas détectés en France et même 800 (!) fois plus si l’on rapporte les cas à la population des deux pays. La situation est encore plus différente en ce qui concerne les décès liés au covid-19 puisque la France a le 4ème nombre de morts le plus élevé du monde (derrière les USA, la Grande-Bretagne et l’Italie) alors que le Vietnam n’indique AUCUN mort pour 95 millions de Vietnamiens.

Une récente contribution d’Atlantico analysait les résultats vietnamiens en comparaison avec la France mais plus généralement avec l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord. Plusieurs éléments peuvent être mis en avant sur ce point.

Il y a d’abord la sensibilité des pouvoirs publics vietnamiens à la question des crises sanitaires puisque le pays a dû faire face au SARS, à la grippe aviaire, à la rougeole, à la dengue ou au MERS Cov.

Ensuite, et alors que les premières cas de covid-19 ont été identifiés à peu près en même temps qu’en France (23 janvier 2020), un comité de crise est en place dès fin janvier avec une stratégie couplant une certaine radicalité dans la réaction face à l’inconnu à l’adaptation quasiment en temps réel à la situation et aux ressources du pays.

En matière de quarantaine, le Vietnam n’a pas mis en œuvre le confinement général et indifférencié « à l’occidentale » comme en France entre le 17 mars et le 11 mai, à l’exception de la fermeture des écoles entre janvier et mai 2020. Des mesures de bouclage et d’interdiction de déplacement ont été prises très vite pour certains périmètres avec interdiction de sortie de ces périmètres pendant au moins deux semaines sans cas nouveaux (75 000 bouclées personnes au total). Il en a été de même pour les relations avec les pays étrangers et notamment la Chine ; fermeture des 1 000 kilomètres de frontières sino-vietnamiennes, suspension du trafic aérien avec la Chine, placement en quarantaine de quinze jours des personnes revenant de l’étranger.

En ce qui concerne les tests, le Vietnam a mis en œuvre une stratégie de ciblage « low cost » conduisant à une volumétrie de tests très inférieure à celle de la Corée du Sud (trois fois moins de tests pour une population double) ou de Singapour. Le Vietnam a en revanche disposé de tests sérologiques dès début février 2020 et a ciblé son dépistage sur les personnes ayant les scores de contamination les plus élevés (clusters de contamination, personnes retour de l’étranger, proches de ces personnes), que ces personnes soient ou non symptomatiques. Le pays commence seulement aujourd’hui des tests à grande échelle.

Tout ceci se pays dans un pays doté d’un parti unique et anthropologiquement résilient (les Chinois, Français et Américains ont séculairement été incapable de dominer durablement le Vietnam).

La caractère précoce et en surréaction de la crise sanitaire a permis d’obtenir des résultats spectaculaires en matière d’endiguement, de nombre de cas et de décès. Grâce à ces bons résultat, le Vietnam a pu remettre en marche son système scolaire et son système économique retourne à la normale.

Comment le gouvernement vietnamien a-t-il pris en charge l’épidémie ? En quoi diffère-t-elle de la gestion française ?

Stéphane Gayet : On ne peut pas comprendre le Vietnam de 2020 sans se pencher sur son passé semi-récent.

Un peu d’histoire pour mieux appréhender le contexte vietnamien d’aujourd’hui

Stéphane Gayet : En vietnamien (langue monosyllabique), le nom du pays s’écrit en deux mots « Viêt Nam » ; il signifie « le pays des Viets du Sud » (les Viets constituent une ethnie majoritaire : il existe plus de 50 ethnies vietnamiennes). On s’accorde généralement pour reconnaître à ce grand peuple des qualités de courage, d’ardeur au travail et de discrétion.

Les conquêtes coloniales guerrières de la France, commencées sous Napoléon III, lui avaient rapporté à la deuxième moitié du XIXe siècle, un vaste empire colonial asiatique appelé l’Indochine française. Sur le plan purement géographique, l’Indochine est le nom de la péninsule asiatique qui s’étend entre l’Inde et la Chine : Birmanie (Myanmar), péninsule malaisienne, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam. Quant à l’Indochine française ou Union indochinoise, elle s’étendait bien au-delà des frontières actuelles du Vietnam.

En 1940, la France est très affaiblie par la deuxième guerre mondiale et en juillet 1941, le Japon, allié de l’Allemagne, envahit l’Indochine, tandis que les communistes vietnamiens fondent la Ligue pour l’indépendance du Vietnam, le Viêt Minh. Celui-ci combat la domination française et japonaise. Le 2 septembre 1945, Ho Chi Minh proclame l’indépendance de la République démocratique du Vietnam. Mais les accords de Potsdam permettent à la France de renforcer son occupation militaire de l’Indochine. En novembre 1946, les indépendantistes vietnamiens assassinent une vingtaine de Français à Haïphong (au Nord, pas très loin de Hanoï) et l’armée française riposte violemment. Cela déclenche le soulèvement du Viêt Minh à Hanoï le 19 décembre : c’est le début de la guerre d’Indochine. Mais les Français vont de défaite en défaite, cédant peu à peu du terrain. En mai 1954, ils perdent lamentablement la bataille particulièrement meurtrière de Diên Biên Phu (camp militaire français installé depuis 1953 au Nord du pays), face à l’habile stratégie vietnamienne. Cette défaite accélère la déroute de la France qui capitule en 1954. Cette guerre d’Indochine prend officiellement fin le 21 juillet 1954 lors de la signature des accords de Genève qui divisent le Vietnam en deux parties : le Viêt Nam du Nord communiste pro-soviétique et le Viêt Nam du Sud républicain pro-occidental. Cependant, une dictature s’instaure au Sud, sous la férule de Ngô Dinh Diêm et un mouvement insurrectionnel d’opposition se crée, le Front national de libération du Vietnam du Sud (FNL). En 1963, une rébellion communiste éclate au Sud, activement soutenue par le Nord. Elle va déboucher sur une nouvelle guerre appelée « Guerre du Vietnam » dans laquelle vont s’impliquer d’une part, les États-Unis – qui ont des intérêts économiques dans la région – et leurs alliés, d’autre part, l’URSS et dans une moindre mesure la Chine. Mais à partir de 1970, les états-Unis décident d’abandonner et commencent à retirer leurs troupes, ce qu’ils achèvent en 1973 (accords de paix). La guerre se poursuit néanmoins entre Vietnamiens et s’achève en 1975 avec la chute de Saïgon. Les pertes vietnamiennes s’élèvent à un peu moins de 4 millions de morts (civils et militaires), sans compter les mutilés et handicapés. Le Vietnam est réunifié et en 1976 est fondée la République socialiste du Vietnam. Le pays renoue des relations diplomatiques avec les États-Unis en 1995. Aujourd’hui, le Vietnam se libéralise et se modernise peu à peu. Sa population se rapproche doucement des 100 millions d’habitants, alors que sa superficie est seulement un peu supérieure à la moitié de celle de la France. Le niveau de vie moyen reste encore assez bas. Les principales activités sont la culture (dont le riz), l’élevage, l’industrie alimentaire, l’artisanat, le commerce et le tourisme. Le peuple est majoritairement bouddhiste avec différents courants et imprégné de confucianisme.

Comment le Vietnam a-t-il géré l’épidémie de CoVid-19 et sa comparaison avec la France

Stéphane Gayet : Le gouvernement vietnamien a géré la crise sanitaire avec lucidité, compétence, promptitude, engagement et fermeté. Il n’y a pas de secret : il faut agir vite et bien ; pendant ce temps, nous multiplions les instances et les déclarations ; on se prend pour de grands intellectuels sachants qui savent mieux que tout le monde, mais on cultive un peu l’inefficacité. La comparaison avec la France est affligeante : nous avons accumulé les maladresses, les faux-pas et les erreurs. Il n’est pas exagéré de dire que notre gestion tient plus de l’amateurisme que du professionnalisme, hélas. C’est tout notre système de santé qui est humilié. D’une part les experts cooptés n’en sont généralement pas vraiment, d’autre part on ne prend pas en compte leur avis si cela ne nous convient pas.

Le succès du Vietnam repose sur cinq piliers.

Stéphane Gayet : Premièrement, une prise au sérieux précoce du danger épidémique, conduisant à des actions énergiques et sans délai. On peut supposer que le gouvernement vietnamien a été conseillé par de vrais experts compétents et expérimentés. Le danger représenté par la CoVid-19 est devenu très rapidement la priorité des priorités. En France, on a beaucoup discuté, nuancé le risque, tergiversé et finalement, on a laissé passer les élections municipales qui étaient considérées comme prioritaires.

Deuxièmement, un investissement suffisant et rapide pour lutter efficacement contre l’épidémie menaçante. Il a consisté en l’achat de tests virologiques et de masques en nombre colossal.

Le Vietnam a même été le champion des tests virologiques (avec l’Islande) : le gouvernement a investi massivement dans la détection des sujets infectés. Au contraire, en France, ils ont été réalisés de façon particulièrement réglementée et en pratique assez parcimonieuse. Tenez-vous bien : une infirmière qui travaille dans un service de malades CoVid-19 d’un hôpital public, à laquelle on commence par dire que le masque protecteur FFP2 n’est pas nécessaire pour faire des soins (le masque chirurgical protège mal, c’est une réalité), puis qui contracte et développe une CoVid-19 authentifiée par un test virologique demandé et effectué par l’hôpital lui-même, se voit adresser par courrier une facture de 30 euros concernant ce test virologique. Voilà où en est la France.

Le Vietnam a commencé à développer des tests virologiques, presque immédiatement après que trois personnes revenant en janvier de Wuhan, en Chine – le point de départ de la maladie –, aient été diagnostiquées comme infectées. On a effectué des tests virologiques de façon croissante : on a commencé par tester les personnes dont on savait qu’elles avaient voyagé, puis on a testé les contacts proches de ces personnes, et enfin, on a testé toute personne présentant des symptômes et signes de type CoVid-19. Ensuite, on a pratiqué des tests à grande échelle, dans les principaux points chauds et les endroits à risque élevé, comme les marchés de la ville de Hanoï. En tout, cela représente de l’ordre de 300 000 personnes testées (soit environ la population de la ville de Nantes).

C’est donc un plan de détection ciblé et non pas un dépistage de masse : le fait de concentrer les ressources en tests virologiques sur les personnes proches des premiers malades et d’isoler celles qui présentent des symptômes et signes, a permis de casser l’épidémie à sa source ; car les personnes infectées – où qu’elles soient dans le pays – étaient immédiatement placées en isolement pendant 14 jours et aux frais de l’état (l’auto-isolement à domicile n’est pas admis au Vietnam, car il est considéré comme non fiable). Cette politique de tests virologiques ciblés et d’isolements tout aussi ciblés a bel et bien porté ses fruits.

Troisièmement, la fermeté. Au Vietnam, le gouvernement gouverne sans louvoyer, sans se perdre dans des explications filandreuses et casuistiques. Les décisions sont prises, grâce au conseil avisé de vrais experts qui peuvent être étrangers, et grâce également aux recommandations internationales. Les décisions prises, elles sont appliquées et des sanctions parfois lourdes sont imposées et appliquées.

Quatrièmement, la communication. Cette communication a été honnête au Vietnam : on a largement expliqué la réalité du danger épidémique et les conséquences sanitaires et économiques d’une épidémie grave. Les messages d’incitation à la prévention et à la vigilance sont plutôt agréables et non infantilisants. Avec une communication cohérente et faite pour des adultes, ça passe nettement mieux. Encore faut-il que les messages soient clairs, nets et précis. Mais quand on commence comme en France par dire que le masque n’est pas vraiment nécessaire, qu’il faut se frictionner les mains avec un gel hydroalcoolique toutes les heures et que la distance de sécurité est d’un mètre, on est vraiment mal parti. À dire vrai, après des semaines de messages inappropriés, ils commencent enfin en France à devenir pertinents.

Cinquièmement, une relation de confiance réciproque entre le gouvernement et le peuple. Au Vietnam, le peuple a fait confiance au gouvernement quant aux règles édictées et de ce fait, l’observance a été bonne. Jusqu’à 62 % des personnes interrogées ayant répondu au sondage, disent que leur gouvernement a bien agi en réponse à la pandémie de CoVid-19, selon la plus grande enquête publique sur le sujet, menée par le Dalia Research basé à Berlin : la confiance des Vietnamiens en l’action du gouvernement pour lutter contre la pandémie est la plus élevée du Monde.

Bien sûr, il y avait en plus la menace de sanctions, mais tout de même ; cette confiance semble hélas absente (ou perdue) dans notre pays, on peut même dire qu’il existe une fracture entre la classe dirigeante et le peuple. Pourtant, cette relation de confiance est indispensable à la bonne exécution des règles.

Longtemps considéré comme un pays pauvre, le Vietnam a été félicité par l’Organisation mondiale de la santé ou OMS, pour sa réaction face à l’épidémie de coronavirus. Pourtant, classé au 47e rang des puissances mondiales, ce pays n’a pas du tout les moyens de Singapour ou de la Corée du Sud.

Cette vidéo de 9′ 36 » a été captée à Saïgon le 25 avril 2020, au centre-ville, dans un quartier commercial et hôtelier. On y voit marcher beaucoup de personnes. Si l’on excepte l’introduction qui est hors contexte, pendant les neuf minutes restantes, toutes les personnes nettement visibles portent un masque bien ajusté, sauf un Vietnamien qui le porte sous le nez, un autre qui n’en porte pas et un homme qui ressemble à un touriste occidental, qui n’en porte pas non plus. On voit également un Vietnamien qui distribue (gratuitement) des masques aux automobilistes qui passent au ralenti devant lui.

Est-il nécessaire d’insister sur le fait que le port d’un masque efficace et bien ajusté, est l’une des mesures essentielles de prévention sinon la première ? Pendant ce temps, en France, on désinfecte les locaux et les véhicules de transport en commun, mesure qui paraît en total décalage avec la réalité du risque environnemental, s’agissant d’un virus respiratoire fragile.

Malgré des différences culturelles et structurelles profondes, la « surréaction » vietnamienne face au coronavirus peut-elle inspirer la France dans le traitement de l’épidémie dans le cas d’une deuxième vague ?

Charles Reviens : Il faut d’abord qualifier la notion de deuxième vague qui fait l’objet en France de commentaires aussi nombreux que divergents. On peut éventuellement la définir comme la résurgence de nouveaux cas de covid après la fin du déconfinement, de la quarantaine ou du lockdow. On constate dans certains pays (Allemagne, Corée du Sud) l’apparition de nouveaux cas. L’enjeu est non pas l’existence – inéluctable de ces nouveaux cas mais leur volumétrie plus ou moins grande : vaguelette ou retour d’une nouvelle vague massive conduisant à une remise en cause du déconfinement et une déstabilisation supplémentaire de la société et de l’économie.

La revue de la gestion vietnamienne appelle deux observation. La première est qu’une raison majeure du succès du Vietnam tient à l’anticipation exceptionnelle mise en œuvre dans ce pays et d’ailleurs de façon générale en Extrême-Orient. Comme dit l’adage “après l’heure ce n’est plus l’heure”, donc il est totalement impossible pour un pays d’Europe de l’Ouest d’approcher de quelques manière que ce soit les résultats objectivement impressionnants du Vietnam.

Mais on peut aussi regarder l’exemple vietnamien en ce qu’il nous enseigne face à la situation actuelle et à ce titre l’approche combinant détection des cas en temps réel, confinement voire bouclage d’un cluster territorial de contamination, enfin dépistage exhaustif des personnes du cluster et des personnes en contact avec elles, semble une bonne source d’inspiration. C’est d’ailleurs ce que fait la Corée du Sud.
Il faut enfin avoir conscience du fait que le problème que doit traiter un pays comme la France ne concerne plus la seule gestion du covid mais une vision globale de la situation sanitaire et le fait de limiter aux maximum les dégâts faits à l’économie et au fonctionnement normal de la société.

À quelles difficultés sur le plan politique et sanitaire devrions-nous nous attendre dans la mise en place en France d’un protocole sanitaire de style vietnamien ?

Stéphane Gayet : Cela paraît tout à fait impensable. Certes, au Vietnam, on a affaire à un régime socialiste à parti unique ; c’est un régime autoritaire, mais pas totalitaire. Le pays se libéralise et se modernise petit à petit. Des progrès indéniables sont faits. Mais il n’en reste pas moins vrai que le gouvernement vietnamien est ferme. Et surtout la confiance, la confiance. Elle n’existe plus du tout en France, le peuple est en rupture totale avec le gouvernement et les élites technocratiques pour lesquelles il n’a plus aucune considération. C’est très préoccupant, car cette défiance qui s’installe à tous les niveaux est hautement contreproductive pour le pays.

Au Vietnam, on distribue des masques gratuitement et on met les personnes supposées contagieuses gratuitement en quarantaine pendant 15 jours (certes, sans confort). Alors qu’en France, on ne protège pas bien les infirmières et on leur adresse une facture après réalisation du test virologique, lorsqu’elles ont été contaminées sur leur lieu de travail.

Les Vietnamiens sont nettement plus disciplinés et responsables (adultes tout simplement) que les Français qui sont des contestataires dans l’âme.

Pour répondre à la question posée, un protocole sanitaire de type vietnamien est voué à l’échec en France. Le gouvernement n’a ni l’autorité, ni le crédit pour l’imposer. La multiplication des maladresses, des faux-pas et des erreurs en France à propos de la CoVid-19, a été telle que le peuple n’a plus du tout confiance en ce qu’on lui demande. L’économie est profondément sinistrée et les Français ne demandent qu’une chose : que les activités reprennent.

Alors qu’au Vietnam, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a décrété le confinement général du pays du 1er au 15 avril 2020 : 15 jours de confinement général, très respecté et très efficace. En France, ce furent 55 jours, peu respectés et peu efficaces, c’est-à-dire une période presque quatre fois plus longue. Toutes ces données sont éloquentes, le constat est quand même assez lamentable de notre côté.

Charles Reviens : Comme vu précédemment, il y a nécessairement dans la gestion vietnamienne de la crise sanitaire des leçons importantes à tirer au regard de résultats qui peuvent d’ailleurs paraître incroyables avec AUCUN décès déclaré. Bien entendu il faudrait prendre en compte les particularités d’un pays comme la France.

Toute crise sanitaire a en France vocation a initié un débat démocratique et des querelles idéologiques, à l’instar des critiques féroces mais inéluctables sont avait fait l’objet Roselyne Bachelot dans sa gestion de la grippe H1N1 il y a dix ans. La question de la fermeture des frontières est également très clivante en France alors que le parti communiste vietnamien ne s’est pas posé beaucoup de question en la matière et cela dès fin janvier 2020. On peut toutefois remarquer que la parti unique vietnamien a confiné moins de 100 000 personnes contre la totalité de la population à peu près partout en Europe de l’Ouest.

La crise sanitaire a également posé en France la question de l’organisation politico-administrative nationale, par exemple de l’importance des procédures, de la réglementation et des autorisations administratives de toutes sortes. Les modalités de mise a disposition des moyens de protection individuelle (masques), de dépistage (tests) et des protocoles thérapeutiques ont mis en lumière des pratiques françaises conduisant à des temps de réaction particulièrement longs, une situation totalement orthogonale à l’ultra-réaction et l’ultra-réactivité du Vietnam.

Source : Atlantico

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