Brest. Fortes odeurs de cannabis : le mystère résolu rue Saint-Marc

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À l’origine des nuisances olfactives déplorées par les riverains du bas de la rue Saint-Marc, une plante baptisée Crucianella-Stylosa… (Le Télégramme/Sarah Morio)

Humant, depuis des semaines, des odeurs de cannabis de plus en plus persistantes, les riverains du bas de la rue Saint-Marc, à Brest, commençaient à se regarder en chien de faïence. Le « coupable » a finalement été débusqué. Il s’appelle Crucianella stylosa…

Depuis près d’un an, riverains et commerçants du bas de la rue Saint-Marc, en plein centre-ville de Brest, se plaignent de fortes odeurs de « beuh ». Des nuisances olfactives de plus en plus prégnantes laissant penser à la présence de cultures de cannabis dans le secteur. De quoi amuser passants et automobilistes. Beaucoup moins certains résidents pointés du doigt. Des jeunes du quartier « au look peu conventionnel », reconnaît l’un d’eux, ont été alpagués à plusieurs reprises par des habitués du coin. Parfois avec humour et petit regard complice. Plus souvent avec agacement, les sommant d’arrêter leur jardinage sauvage. « Une double peine », explique ce trentenaire. « On n’a rien à se reprocher et on est suspecté alors que, nous aussi, on les subit ses flagrances. Pour peu qu’il ait plu et qu’il y ait ensuite un rayon de soleil, on ne peut plus ouvrir nos fenêtres, c’est une horreur »…

Contrôles de police

Et si ces odeurs intrigantes ont généré des fantasmes, elles ont aussi attiré des convoitises. « Des portes d’immeuble ont été fracturées. Plusieurs fois, la nuit, on a entendu des va-et-vient dans la cage d’escalier. Sans être parano, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement »… Ayant reçu plusieurs appels, la brigade des stupéfiants a pris l’affaire très au sérieux et mené une minutieuse enquête. « Nous avons reçu la visite de policiers avec un chien. Et nos voisins aussi » confirme ce riverain. Mais les investigations n’ont rien donné. Et pour cause. Si les odeurs sont bien réelles, elles ne proviennent pas de plants de cannabis, mais de Crucianella stylosa ou Phuopsis stylosa…

Une plante du Moyen Orient en cause

Plantes vivaces ornementales de la famille des Rubiacées, elles ont l’avantage d’être tapissantes, résistantes et à croissance rapide. Idéal donc pour végétaliser en milieu urbain. D’où le choix des jardiniers de la ville d’en semer aux pieds des arbres, entre les places de parkings, face à l’hôtel Kyriad, le sol y étant sec et rustique. Ce qu’ils ignoraient en revanche, c’est que ces plantes originaires du Moyen Orient, formant de nombreuses petites fleurs roses, sont aussi connues pour leurs caractéristiques odorantes exaltant un parfum de marijuana. Une forte odeur, mais pas de THC. Appelée, la collectivité affirme « ne pas vouloir occasionner de difficultés » et promet « d’étudier leur remplacement avec d’autres types de plantes, si des riverains se manifestent à la mairie ».

Source :  Le Télégramme

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