Avec les gendarmes dans les coulisses du  » 17  »

Au CORG, le lieutenant Vincent Damervalle veille sur une équipe de quatorze personnes. Compte tenu des récentes mesures de sécurité prises, celles-ci préservent leur anonymat. - Au CORG, le lieutenant Vincent Damervalle veille sur une équipe de quatorze personnes. Compte tenu des récentes mesures de sécurité prises, celles-ci préservent leur anonymat.

Au CORG, le lieutenant Vincent Damervalle veille sur une équipe de quatorze personnes. Compte tenu des récentes mesures de sécurité prises, celles-ci préservent leur anonymat.

Au centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie, quatorze opérateurs se succèdent jour et nuit pour prendre en compte les appels au “ 17 ”.

Ambiance feutrée dans les combles de la caserne Raby, avenue de Grammont à Tours. C’est là qu’est installé le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie, qu’un acronyme désigne en quatre lettres : CORG. Ce mercredi matin-là, deux opérateurs sont au bout du fil. Il est 10 h, le service a enregistré 57 appels depuis minuit.

Dès que le « 17 » est composé quelque part en Indre-et-Loire, l’un d’entre eux décroche et prend en compte l’appel. Une unité qui fonctionne 24 heures sur 24 et tous les jours de l’année, sans exception. Une particularité qui implique des dispositions particulières.

En effet, ne travaillent dans cette unité que des gendarmes (onze hommes et trois femmes) ayant acquis « l’expérience du terrain », comme le souligne d’emblée le lieutenant Damervalle.

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Toujours plus de violences intrafamiliales

Ils présentent également des qualités d’écoute et de psychologie et une bonne dose de sang-froid et de patience. Une nécessité.

Face à leur téléphone et à leur ordinateur, les opérateurs « gèrent les interventions », procèdent à la conservation des données (« Tout est enregistré » pour mieux comprendre un appel et ses « éléments d’ambiance », pour rattraper les plaisantins, les auteurs d’appels malveillants et dans le cadre d’enquêtes judiciaires) et informent leur hiérarchie en temps réel.

Accidents, violences intrafamiliales, personnes suicidaires en situation de crise… Chaque appel est différent. Tous sont cependant traités de la même manière : l’opérateur doit analyser le besoin réel et le degré d’urgence. Une fiche de renseignements est remplie sur laquelle le numéro apparaît obligatoirement (un accord a été signé avec tous les opérateurs), puis les coordonnées. Une localisation se déclenche alors. Elle permet, de visu, d’alerter la patrouille de gendarmerie située à proximité du lieu d’intervention. De jour comme de nuit. Outre le téléphone, le CORG dispose d’un système radio crypté.

Certains événements, comme « un poids lourd en feu sur l’autoroute un vendredi soir », (début octobre 2013, NDLR), peuvent avoir un impact qui dépasse les limites du département. D’où la nécessité de travailler de concert avec la hiérarchie, les autorités. « Tout est fait pour gagner du temps et être efficient », insiste le lieutenant Damervalle. L’un des opérateurs renchérit : « Sur un accident, vous perdez une minute, c’est dramatique ».

Du haut de leur service niché sous les toits, les opérateurs du CORG voient également évoluer la société au bout du fil. Ils ont ainsi constaté ces dix-huit derniers mois une augmentation des appels liés aux violences intrafamiliales, souvent sur fond d’alcool. Et dans le même laps de temps, celle des enfants-témoins qui « signalent que quelque chose ne va pas. Ils osent appeler ».

Au CORG, des hommes et des femmes expérimentés sont là pour répondre aux SOS. D’où qu’ils viennent.

repères

Un service assuré en continu

> Le CORG d’Indre-et-Loire compte 14 opérateurs (10 gendarmes et 4 gradés).
> La moyenne d’âge y est de 49 ans.
> Le CORG est opérationnel 24 heures sur 24 et 365 jours par an.
> Le CORG du groupement de gendarmerie d’Indre-et-Loire se situe dans le milieu de tableau des CORG, autour de la 40e place en terme de personnels, de territoire couvert et d’appels reçus.
> Les appels proviennent de la zone gendarmerie (98 % du département et 62 % de la population), mais aussi des bornes d’appel situées sur la rocade en zone gendarmerie, du numéro direct du service et des appels déviés (quand les appelants cherchent à joindre la brigade de gendarmerie dont ils dépendent hors horaires d’ouverture).
> En 2014, 96.000 appels ont été enregistrés. Un chiffre identique à celui de 2013. Soit une moyenne de 8.000 appels par mois, soit quelque 260 appels par jour.
> Le pic des appels et des interventions s’étale de mai à août, compte tenu des manifestations festives en plein air, des jours fériés, de la fréquentation plus importante sur les routes, etc.
> Le 17 est un numéro gratuit, mais qui doit être utilisé à bon escient. Il faut composer le 15 en cas de problème médical, le 18 pour alerter les sapeurs-pompiers, et enfin, le 3237 pour obtenir les coordonnées de la pharmacie de garde.

Source : La Nouvelle Republique

 

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