Aujourd’hui deux articles qui ont un rapport direct ou indirect avec l’Ukraine.
Par le général Dominique Delawarde
Bonjour à tous,
Aujourd’hui deux articles qui ont un rapport direct ou indirect avec l’Ukraine.
Le premier est de votre serviteur DD sous le titre: FMI – Évolutions attendues des grands équilibres économiques mondiaux en 2022
Il me semble important dans la mesure où c’est probablement la résilience économique et sociale des principaux acteurs de ce conflit qui désignera le vainqueur, en fin de partie.
Le second est publié par « Le courrier des Stratèges » sous la plume de Jean Goychman. Son titre : Ukraine: qui se bat contre qui ?
Il montre qu’au delà des apparences, le bras de fer et les enjeux débordent largement des frontières de l’Ukraine.
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Évolutions attendues des grands équilibres économiques mondiaux en 2022
Par DD le 13 octobre 2022
Le Fond Monétaire International (FMI) vient de publier ses dernières prévisions datées du 11 octobre 2022. https://www.imf.org/external/datamapper/NGDPD@WEO/USA/EU/GBR/CHN/IND/BRA/RUS/SSD/ZAF/ESP/KAZ/UZB/KGZ
On peut imaginer qu’elles tiennent compte de la nouvelle situation créée par le bras de fer USA-OTAN versus Russie qui se déroule sur le théâtre ukrainien, mais aussi ailleurs, tant sur le plan militaire que sur le plan économique.
Avant d’exposer ci après les comparaisons entre les deux blocs qui se révèlent clairement aujourd’hui: les tenants du monde unipolaire sous hégémonie US-OTAN et les partisans d’une multipolarité coordonnée par l’ONU, deux remarques préalables doivent être faites :
1 – Le FMI est très largement sous influence occidentale. Pour ceux qui ont observé de manière régulière et sur la durée ses prévisions, force est de constater qu’elles sont toujours plutôt optimistes pour les occidentaux (pays du G7 ou de l’OTAN) et plutôt pessimistes pour leurs challengers (Chine, Inde, Russie par exemple). Seuls les bilans de fin d’année viennent corriger les prévisions dans un sens généralement plus favorable à ces trois grands pays (Chine, Inde Russie).
2 – Les dernières prévisions publiées par le FMI dataient d’avril 2022. Lorsqu’on fait la comparaison entre les prévisions d’avril 2022 et celle d’Octobre 2022, on constate des évolutions parfois très sensibles liées à la situation internationale que nous connaissons.
Ces évolutions, et particulièrement celles faites en dollars/PPA, sur une courte période de 6 mois sont toutes en défaveur des occidentaux et en faveur de leurs challengers eurasiatiques (y compris en faveur de la Russie).
En clair, même le FMI est obligé de constater que les équilibres mondiaux sont en cours de bascule et que ce mouvement de bascule s’accélère. On peut débattre de tout sauf des chiffres ….
Ce constat du FMI est évidemment repris par les journaux spécialisés et contredit absolument la brillante déclaration du ministre français de l’économie du 1er mars 2022 sur France 24.
« Nous allons provoquer l’effondrement de la Russie » https://www.youtube.com/watch?v=Ntzacqlm-Ac
Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. https://www.youtube.com/watch?v=qXCh984CQZw
“L’Europe glisse dans la récession, la Russie en sort”: des données récentes montrent que l’économie russe se renforce progressivement, écrit The Economist.
Alors que l’Europe vacille au bord d’une profonde récession, la situation économique de la Russie s’améliore. Les indicateurs de Goldman Sachs montrent que l’activité en Russie est légèrement supérieure à celle des principaux pays européens. En termes de dollars, les importations mensuelles de marchandises en Russie sont maintenant presque supérieures à la moyenne de l’année dernière. Les nouvelles prévisions publiées par le FMI le 11 octobre montrent une amélioration des perspectives économiques pour la Russie cette année”
Un premier tableau ci après compare les PIB des pays membres du G7 à ceux des pays BRICS selon les dernières prévisions du FMI d’octobre 2022. (En jaune, les PIB globaux en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).
Prévisions FMI d’octobre 2022 pour le G7 Prévisions FMI d’octobre 2022 pour les BRICS
Pays | PIB en milliards de $ nominal | PIB en milliards de $ PPA | Pays | PIB en milliards de $ nominal | PIB en milliards de $ PPA |
USA | 25 040 | 25 040 | Chine | 20 260 | 30 070 |
Japon | 4 300 | 6 110 | Inde | 3 470 | 11 670 |
Allemagne | 4 030 | 5 320 | Russie | 2 130 | 4 650 |
UK | 3 200 | 3 780 | Brésil | 1 890 | 3 780 |
France | 2 780 | 3 690 | Afrique du Sud | 412 | 950 |
Italie | 2 000 | 3 020 | Indonésie (candidate) | 1 290 | 4 020 |
Canada | 2 220 | 2 240 | Argentine (candidate) | 631 | 1 210 |
Total | 43 570 | 49 200 | 30 083 | 56 350 |
Commentaires sur le tableau ci dessus:
1 – La Chine réduit son retard sur les USA en dollar nominal. Elle accentue son avance en parité de pouvoir d’achat (PPA).
2 – Les BRICS, à la porte desquels les candidats semblent se bousculer (Argentine, Indonésie, Arabie Saoudite entre autres), surclassent le G7 en parité de pouvoir d’achat et creusent désormais l’écart sous le double effet d’une croissance supérieure et d’un élargissement de l’organisation en cours.
3 – Le Royaume Uni auquel on promettait l’enfer s’il quittait l’UE, s’en sort toujours moins mal que la France. Il y a là matière à s’interroger sur la désinformation dont nos médias et nos politiques nous ont abreuvé ces dernières années au sujet du BREXIT.
4 – La France est en 6 ème position mondiale dans la comparaison des PIB en dollar nominal, mais elle glisse en 10 ème position en parité de pouvoir d’achat, largement devancé désormais par l’Inde, la Russie, le Brésil et l’Indonésie, trois actuels membres des BRICS et un candidat à l’adhésion.
5 – Dans les dix premiers pays en PIB/PPA, sept sont aujourd’hui des pays membres des BRICS ou de l’OCS, trois seulement sont des membres du G7 ou de l’OTAN (USA, Japon Allemagne). Deux de ces trois pays (Allemagne et Japon) semblent d’ailleurs les plus touchés par le jusqu’au-boutisme US dans la crise ukrainienne et pourraient rétrograder dans le classement actuel à moyen terme (5 ans).
6 – Si les évolutions se poursuivent au rythme observé entre avril et octobre 2022, la Russie pourrait dépasser la France et le Royaume Uni en dollar nominal à l’horizon 2025, si tant est que le dollar soit toujours la monnaie de référence à cette date. Si l’on considère le PIB/PPA, la Russie surclasse déjà la France et le Royaume Uni et la situation ne va pas aller en s’arrangeant pour ces deux pays, membres éminents et parmi les plus belliqueux mais aussi les plus suicidaires de l’OTAN.
En conclusion, tout va bien pour la Russie. Le temps et l’hiver qui vient vont jouer en sa faveur. Il lui suffit d’attendre pour voir s’affaiblir chaque jour un peu plus, et peut être même, à terme, s’effondrer ses adversaires sous l’effet de leurs propres sanctions, aussi bêtes qu’irresponsables.
Un deuxième tableau ci après compare les PIB des 30 pays membres de l’OTAN à ceux des 9 pays membres de l’OCS selon les dernières prévisions du FMI d’octobre 2022.
Prévisions FMI d’oct 2022 pour les pays de l’OTAN Prévisions FMI d’oct 2022 pour les pays de l’OCS
Pays | PIB en milliards de $ nominal | PIB en milliards de $ PPA | Pays | PIB en milliards de $ nominal | PIB en milliards de $ PPA |
USA | 25 040 | 25 040 | Chine | 20 260 | 30 070 |
Canada | 2 220 | 2 240 | Inde | 3 470 | 11 670 |
UK | 3 200 | 3 780 | Russie | 2 130 | 4 650 |
Allemagne | 4 030 | 5 320 | Iran | 1 970 | 1 600 |
France | 2 780 | 3 690 | Pakistan | 377 | 1 510 |
Italie | 2 000 | 3 020 | Kazakhstan | 225 | 597 |
Espagne | 1 390 | 2 220 | Ouzbékistan | 79 | 334,5 |
Pays Bas | 991 | 1 230 | Tadjikistan | 10 | 47,5 |
22 pays UE | 2 219 | 4 790 | Kirghiztan | 10 | 40 |
Total 30 pays de l’OTAN | 43 870 | 51 330 | Total 9 pays de l’OCS | 28 531 | 50 519 |
Remarques sur les données ci dessus :
1 – Lorsqu’on veut comparer les dépenses de défense entre l’OTAN et l’OCS, seule la comparaison en dollar/PPA est pertinente car les pays de l’OCS payent le salaire de leurs personnels en monnaie nationale et ils n’achètent pas (ou achètent très peu) leurs matériels majeurs en dollar aux pays membres de l’OTAN. Ils se les achètent entre eux ou se les fabriquent eux même.
2 – Si l’OTAN a vu 2 pays (Suède et Finlande) poser leur candidature pour rejoindre l’OTAN, pas moins de quinze pays ont exprimé leur intérêt pour rejoindre l’OCS.
En clair, les pays membres de l’OCS vont creuser l’écart en PIB/PPA par rapport à l’OTAN sous le double effet d’un différentiel de croissance qui leur est favorable et des nombreuses demandes d’adhésion. Les dépenses de défense suivront …..
*
En conclusion, la guerre en Ukraine qui affecte durement les économies occidentales et plus particulièrement européennes et qui semble au contraire favoriser les économies des pays BRICS et OCS et particulièrement celle de la Russie (si l’on en croit l’évolution des prévisions entre avril et octobre 2022) va précipiter la recomposition des grands équilibres économiques mondiaux au profit des BRICS et de l’OCS.
C’est ce qu’ont parfaitement compris les nombreux candidats qui frappent aujourd’hui aux portes des BRICS et de l’OCS et en particuliers les pays du Golfe ( Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis) qui semblent vouloir aujourd’hui changer leur allégeance.
Par leurs provocations, leur jusqu’au-boutisme stupide, et leur politique insupportable de sanctions tous azimuts et tous prétextes, les occidentaux (12 à 15 % de la population mondiale) perdent progressivement le contrôle qu’ils avaient encore hier sur la communauté internationale et vont finir par s’isoler du reste du monde (85 à 88 % de la population mondiale).
La messe n’est pas encore dite mais l’espoir pour les européens de se sortir du pétrin dans lesquels leurs dirigeants et les oligarques non élus de Bruxelle les ont plongé est faible.
Pourquoi ?
Parce que ces dirigeants et ces politiques qui tiennent le haut du pavé en Europe ont été promus hier et sont tenus aujourd’hui par cette diaspora néoconservatrice et mondialiste qui joue sa survie en Ukraine.
Parce que les dirigeants et les politiques répugnent toujours à reconnaître qu’ils se sont trompés, qu’ils ont abandonné la souveraineté de leur pays et se sont comportés en vassaux.
Général Dominique Delawarde
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Ukraine: qui se bat contre qui? par Jean Goychman
De même qu’Alexandre N. , dans son entretien de ce matin, nous obligeait à regarder au-delà du récit habituel de la guerre sur le terrain, Jean Goychman nous montre, ce soir, le dessous des cartes géopolitiques.
Depuis plusieurs mois, une bonne partie de l’actualité au quotidien est consacrée à la guerre en Ukraine. Beaucoup de débats, de tables rondes, d’interviews d’experts (sur quels critères ces derniers sont-ils recrutés?) sont entièrement consacrés aux actions sur le terrain, avec leur inévitable communication de guerre, jadis appelée « propagande »
Le manque d’une vision élargie du champ de bataille
Les opérations militaires, pour spectaculaires qu’elles soient, ne sont que l’un des aspects de ce conflit. De profonds bouleversements de la planète et de son équilibre géopolitique sont en train de se produire, mais ne semblent pas être sujets au même traitement médiatique. Bien sûr, certains événements sont mentionnés dans cette actualité, comme la réunion des pays de l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) qui s’est tenue il y a quelques jours en Ouzbékistan, mais sont présentés d’une façon isolée par rapport au contexte général.
Or, cette guerre est probablement la partie visible de ces profonds bouleversements.
Seuls ceux qui, pour beaucoup de raisons, ne se tiennent pas informés de la marche du monde, peuvent croire qu’un matin de février 2022, la Russie, sur un coup de tête de ses dirigeants, dont la santé mentale est remise en question par certains commentateurs, a décidé d’envahir l’Ukraine.
Pour les autres, plus au fait de la géopolitique des trente dernières années,et qui ont suivi l’extension de la zone OTAN en Europe de l’Est, la tension entre la Russie et l’OTAN était montée progressivement. Les événements de 2014 à Kiev avaient encore aggravé ce désaccord. Mais d’autre événements se sont produits plus récemment qui on joué un rôle important, sinon prépondérant.
La perte d’influence progressive de l’Occident et des Etats-Unis.
Durant la guerre froide de l’après-guerre, le monde était divisé en deux blocs et le côté « Occidental » paraissait être le plus puissant. Cependant, cette supériorité reposait sur la présence d’alliés aux côtés des États-Unis. C’était le rôle de l’OTAN de maintenir cette cohésion occidentale.
La disparition de l’Union Soviétique laissait les États-Unis seuls maître du jeu, ouvrant la voie à un monde monopolaire sous l’hégémonie de ces derniers. Le trio États-Unis, OTAN et dollar leur a permis cette domination quasiment sans partage. Comme le disait de Gaulle :
« La situation de monopole est la meilleure, surtout pour celui qui le détient... »
Ces dernières années furent marquées par une politique étrangère américaine de plus en plus belliqueuse et de moins en moins diplomatique. Mais, dans la même période, le reste du monde ne restait pas figé. En 1970, la population occidentale représentait 25% de la population mondiale pour un PIB de 90% du total. Aujourd’hui, les chiffres sont tombés à 12% (Japon compris) et 40% pour le PIB. Cette évolution de la démographie et de l’activité économique est incontournable et influence la géopolitique mondiale.
On ne peut, avec de tels chiffres, imposer un monde monopolaire qui serait dirigé par un pays dont la population ne représente que 4% de la population totale. De plus, peut-on encore parler d’un bloc occidental alors qu’on assiste à une main-mise des États-Unis sur l’Union Européenne via l’OTAN, ramenant les membres de cette dernière à l’état de vassaux ?
Tout ceci semble avoir été pris en compte par la Russie. Vladimir Poutine apparaît aujourd’hui comme le seul adversaire réellement offensif de cet Occident, mais est-ce vraiment le cas ?
Vladimir Poutine est-il vraiment si isolé ?
Depuis la fin de non-recevoir manifestée par l’Union Européenne à l’encontre de la Russie durant les années 2000, celle-ci s’est tournée vers l’Asie. Après le traité de Shangaï signé en 1996, suivi en 2001 de la création de l’OCS, la Russie devint un partenaire important de l’Asie, d’autant plus qu’elle était « à cheval » sur les deux continents. De son coté, la Chine se montre de plus en plus critique vis à vis de l’hégémonie américaine et cherche à étendre son influence sur toute la zone Pacifique. Le Japon demeure en apparence un indéfectible allié des États-Unis, mais les milieux financiers japonais ont gardé en mémoire l’éclatement de la bulle immobilière de Tokyo provoquée en 1988 par les excédents en dollars nourris par le déficit américain. Pour le moment, le Japon regarde avec crainte l’influence montante de la Chine, ce qui le rapproche des États-Unis, mais pour combien de temps ?
Les autres pays d’Asie semblent avoir franchi le pas, si on regarde la participation à la réunion de l’OCS, au cours de laquelle le dirigeant chinois Xi Jinping a souligné que les dirigeants doivent « travailler ensemble à la promotion d’un ordre international qui aille dans une direction plus juste et rationnelle ».
Mais l’Asie est loin d’être la seule à remettre en cause l’hégémonie américaine. L’Amérique du Sud, ayant trop subi la dictature du dollar et les ingérences américaines, des pays comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Bolivie et le Venezuela regardent avec intérêt ce qui est en train de se passer en Asie.
Côté africain également, où l’influence soviétique s’était partiellement exercée il y a quelques décennies, certains pays semblent de plus en plus réceptifs à ce discours. De plus en plus, le partage entre l’Occident et le reste d’un monde en train de se réunifier autour d’une conception multipolaire dont les nouveaux pôles pourraient être les continents. Cela risque d’être accéléré par un retour à l’isolationnisme américain consécutif à un éventuel retour aux affaires de Donald Trump. Cela peut également d’être très néfaste à une Union Européenne qui peine à trouver sa place dans le monde actuel et qui suit tête baissée les directives américaines.
L’effet majeur des sanctions décidées par l’Occident
Il faut reconnaître que, depuis 2015 et la signature des accords de Minsk , ces derniers sont restés lettre morte. Noam Schomski a lui même reconnu que les États-Unis avaient provoqué la Russie et que, s’ils avaient soutenu Volodimir Zelensky afin qu’il applique les accords de Minsk, il n’y aurait pas eu de guerre. Ce qui est sûr, c’est que les deux camps avaient préparé cette guerre et que chacun avait déterminé sa stratégie. L’OTAN et L’Ukraine d’un côté, la Russie de l’autre, avait déroulé leurs plans. Vladimir Poutine est un joueur d’échecs, et sa stratégie s’en ressent. Il pressentait que les sanctions économiques, déjà en vigueur depuis 2014, allaient se renforcer et il a compris le parti qu’il pourrait en tirer en tant que principal fournisseur de pétrole et de gaz de l’Union Européenne.
Mais il avait aussi joué sur le fait que bien d’autres pays seraient touchés par ces sanctions, bien que restant à priori neutres par rapport à ce conflit. Dés lors, le jeu de Vladimir Poutine consista à mettre ces pays de son côté. L’Occident et en particulier les européens, auraient dû tenir compte de ces abstentions massives à l’ONU lorsqu’il s’est agi de condamner la Russie. Emmanuel Macron lui-même, aurait dû tirer les enseignements d’un auditoire presque vide lors de son discours.
Au lieu de cela, rien. Aucune réaction. Les sanctions conduisent l’Union Européenne vers une pénurie d’énergie, peu importe. Plus grave encore, en interdisant l’accès de la Russie au paiements par SWIFT, on lui fournissait le prétexte parfait pour qu’elle exige des paiements en roubles.
Aujourd’hui, le dollar qui jouissait d’un quasi-monopole pour les échanges internationaux, n’est plus utilisé que pour 50% d’entre eux. Et cela n’est pas sans conséquence pour l’économie américaine. La FED, pour tenter d’enrayer l’inflation, augmente ses taux, ce qui affaiblit l’euro car la BCE, compte-tenu de l’endettement des pays de la zone euro, ne peut pas suivre ces augmentations. Les prix à l’importation de la zone euro augmentent considérablement, ce qui génère plus d’inflation et de perte du pouvoir d’achat. Pourtant, on continue comme si de rien n’était.
Le temps travaille pour la Russie et contre l’Occident
Tout cela, les dirigeants russes le savent. Donc ils n’ont aucune raison de négocier ou de passer à l’offensive. Le statu quo actuel semble leur convenir parfaitement. L’Ukraine n’est que le lieu d’un affrontement dont le cadre dépasse largement ses frontières. Le véritable enjeu est celui du maintien ou de la disparition à terme de l’hégémonie américaine. Dans ce combat de titans, personne ne semble se soucier du sort de l’Europe, dont les clignotants rouges s’allument les uns après les autres. Quelle responsabilité pour nos dirigeants qui auront beaucoup de mal à prétendre « qu’ils ne savaient pas ! »
Source : Le Courrier des Stratèges
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