Aude : la gendarmerie enquête sur la piste d’essai de Fontjoncouse

Le circuit d’essai de Fontjoncouse, 15 kilomètres de pistes en pleine garrigue, est dans le collimateur des gendarmes de Narbonne. En cause, les autorisations obtenues lors de sa création alors que le circuit a été aménagé en zone Natura 2000.

Le circuit rallye de Fontjoncouse est implanté dans la zone Natura 2000 des Corbières orientales. © F3LR© F3LR Le circuit rallye de Fontjoncouse est implanté dans la zone Natura 2000 des Corbières orientales.

Depuis 10 ans, les plus grandes écuries de rallye viennent à Fontjoncouse pour tester les voitures du championnat du monde et du Dakar. Actuellement, c’est Michelin qui vient tester ses pneus en vue du prochain championnat du monde des rallyes. Seulement voila, la piste se situe dans une zone Natura 2000, où la nature doit être protégée, alors que les voitures et des camions viennent s’entraîner une centaine de jours par an en pleine garrigue.

La gendarmerie de Narbonne enquête

La piste, située en zone Natura 2000, a pourtant obtenu toutes les autorisations lors de sa création. Et c’est sur ces autorisations que les gendarmes enquêtent aujourd’hui. En effet, le maire de Fontjoncouse loue des terres communales à la société qui exploite le circuit et serait dans le collimateur de l’administration.
De son côté, le gérant de « Corbières Développement Compétition », Laurent Rey, qui a créé cette piste il y a dix ans, explique que la zone était déjà classée Natura 2000 à l’époque et que cela ne semblait pas poser de problème puisqu’il a obtenu toutes les autorisations nécessaires.

Une activité en contradiction avec les objectifs de la Zone de Protection Spéciale des Corbières Orientales

Les élus de la zone concernée, et notamment la mairie de Fontjoncouse, ont participé en 2010 à l’élaboration du Document d’Objectifs (DOCOB) du site Natura 2000 « Zone de Protection Spéciale des Corbières Orientales » . Un document officiel dans lequel les élus planchent sur les objectifs de protection de la zone en question. Parmi ces objectifs, au chapitre 4, il s’agit de préserver l’état de tranquillité des espèces d’intérêt communautaire et de leurs habitats. Et un corollaire logique pour y parvenir : « réduire et compenser les impacts négatifs des activités touristiques et industrielles et surtout maîtriser l’accès des véhicules motorisés aux espaces naturels ».

L’environnement en concurrence avec le développement local

Les préconisations de ce document d’objectifs n’ont certes pas force de loi mais on doit concéder qu’un circuit de rallye automobile qui fonctionne 100 jours par an n’est certainement pas la meilleure façon de préserver l’état de tranquillité des espèces et de leurs habitats… ( la circulation des véhicules privés est d’ailleurs interdite dans la zone).
Une étude d’impact commmandée par la préfecture de l’Aude en 2009 et confiée à un cabinet a pourtant conclu que l’activité de la piste de rallye n’avait pas de conséquence négative dans cette zone classée Natura 2000.  D’autant plus que sur les 100 jours d’essais annuels, la moitié se déroulerait en fait sur les routes environnantes. Et du côté de la société qui gère le circuit comme de la mairie de Fontjoncouse, on rappelle que l’activité de la piste de rallye injecterait près de 500 000 € dans l’économie locale.

A Fontjoncouse, Alexandre Grellier et Fred Guibal ont rencontré les défenseurs de la piste.

Le circuit de Fontjoncouse en zone Natura 2000

Source : FR3 Languedoc-Roussillon

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