“Attentat” dans une permanence LREM : une rescapée du Bataclan répond aux propos de Castaner
Christophe Castaner le 23 juillet 2019 à l’Assemblée nationale (© Stephane de Sakutin / AFP)
« Bonjour, @CCastaner, ayant été au Bataclan et ayant donc survécu à un véritable attentat, je vous invite à faire attention aux mots que vous employez, aux gens que vous blessez et surtout à démissionner. Vous êtes indigne de votre fonction et vous devriez avoir honte. Merci. » Ce message d’une rescapée des attentats du 13 novembre 2015, publié le jeudi 1er août est une réponse directe aux propos tenus la veille par Christophe Castaner.
Le mot “attentat” ne passe pas
En déplacement à Perpignan, le ministre de l’intérieur avait employé, mercredi 31 juillet, le mot « attentat » pour qualifier les dégradations infligées samedi, dans la permanence du député La République en marche (LREM), Romain Grau. Six hommes cagoulés et vêtus de noir avaient brisé la vitre du local dans lequel se trouvait l’élu et l’un d’eux avait déversé de l’essence sur une chaise avant d’y mettre le feu, détaille Le Figaro.
Le principe de l’attentat, c’est de préparer l’acte, avait déclaré Castaner lors d’une conférence presse. Là, on a des gens qui sont venus avec des bidons d’essence. Ils s’étaient équipes et ont tenté notamment d’attenter à la vie d’un parlementaire présent dans la permanence. »
Cette déclaration du ministre de l’intérieur – dont le mutisme sur l’affaire de la disparition de Steve Maia Caniço à Nantes n’est d’ailleurs pas passé inaperçu – a également suscité une vague d’indignation parmi ses opposants politiques, de tous bords. « Ce ne sont pas des attentats. (…) On voit bien (que Christophe Castaner) essaie de justifier lui-même un mot qui résonne autrement dans l’imaginaire collectif », a déclaré jeudi le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu. A gauche, Ian Brossat a affirmé qu’il est impossible d’« (assimiler) une vitre de permanence cassée à un attentat ». Quant à La France insoumise, par la voie de sa fédération rennaise, elle a reconnu dans l’emploi de ce terme l’« injonction émotionnelle disproportionnée d’un pouvoir répressif et autoritaire ».
Source : Les Inrocks
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