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«Médailles de la honte» : l’Intérieur décore des policiers suspectés de violences illégitimes

5d3069e3488c7b6c1f8b4567© Valery HACHE Source: AFP

Geneviève Legay au sol après une charge policière à Nice commandé par le commissaire Rabah Souchi le 23 mars 2019 (image d’illustration).

Plus de 9 000 policiers se voient honorés de la médaille de sécurité intérieure. Parmi eux figurent des noms qui n’ont pas laissé Mediapart indifférent : ceux des commissaires qui ont commandé des opérations controversées à Nantes et à Nice.

Des policiers mis en cause dans des violences figurent sur une liste des plus de 9 000 membres des forces de sécurité qui doivent recevoir une médaille de l’Intérieur, selon les informations de Mediapart confirmées par l’AFP.

Après cette révélation du média d’investigation en ligne, le ministère de l’Intérieur a réagi sur son site internet en prévenant : «Si l’un des médaillés est reconnu responsable d’actes contraires à la déontologie ou de faute et sanctionné à ce titre, ou condamné par la justice, la médaille de la sécurité intérieure lui sera retirée. Les enquêtes disciplinaires ou judiciaires s’effectuent de manière indépendante, à charge et à décharge, et il n’appartient pas à des tiers de désigner nommément des personnels pour des faits qui ne sont pas définitivement établis.»

Dans son article publié le 17 juillet, Mediapart a révélé qu’au moins cinq agents «impliqués dans des enquêtes concernant des violences policières» ont été distingués de la médaille de la sécurité intérieure pour leur engagement dans des opérations d’ordre public, principalement dans le cadre de la mobilisation des Gilets jaunes. Parmi les médaillés figurent également deux commissaires mis en cause dans l’enquête sur les violences subies par Geneviève Legay, une manifestante de 73 ans blessée à Nice le 23 mars lors d’une charge de police contre un rassemblement interdit de Gilets jaunes (le commissaire Rabah Souchi et sa compagne, Hélène Pedoya, commissaire en chef de la sûreté départementale).

Deux officiers dont les noms figurent dans les enquêtes sur un usage illégitime de la force à l’encontre de Gilets jaunes dans un fast-food à Paris, et sur le décès d’une octogénaire de Marseille, Zineb Redouane, sont également distingués par la médaille de bronze de la sécurité intérieure.

Mediapart, qui fustige des «médailles de la honte», inclut dans sa sélection le commissaire divisionnaire Grégoire Chassaing, qui encadrait la charge policière controversée survenue en bord de Loire, la nuit de la fête de la musique à Nantes, le 21 juin. Un jeune homme, Steve Maia Caniço, qui participait au rassemblement festif, a disparu. Ses proches sont convaincus qu’il est tombé dans le fleuve en raison de l’intervention des policiers.

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Le ministère de l’Intérieur a confirmé dans un communiqué que 9 162 noms avaient été retenus dans le cadre d’une «promotion exceptionnelle» de la médaille de la sécurité intérieure, intitulée «Engagement exceptionnel des forces de sécurité intérieure 2018-2019». L’arrêté a été signé le 16 juin et doit être publié courant juillet au bulletin officiel du ministère de l’Intérieur, est-il précisé.

 

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Source : RT France

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