Alexandre Juving Brunet

Lettre ouverte à mon camarade Alexandre

Je pense à toi qui es en prison depuis le 25 novembre 2022. On te reproche d’avoir créé une fausse monnaie ? Disons plutôt une autre monnaie que l’euro qui nous a ruinés.

Cependant, je ne juge pas le fond. Ce n’est pas mon propos.

Je veux simplement comparer ta situation à celle du meurtrier Mamadou de mon fils Christian. En empruntant le périphérique parisien à contresens, il l’a violemment percuté et tué sur le coup. Il faut croire que l’alcool et la drogue protègent, car lesté de ces deux substances, il en est sorti indemne. Après deux jours de garde à vue où a été mise en évidence son entière responsabilité, il s’est retrouvé libre.

Depuis quinze mois, j’attends la conclusion de son procès. Depuis deux mois, la veuve de mon fils (avec ses trois petits enfants) attend une réponse du Président Macron à qui elle a pu, de vive voix, signaler cette injustice au Noël de l’Élysée. Pourtant l’État, qui se moque sans doute du drame familial, devrait se sentir lésé et réagir promptement, car il a perdu un officier supérieur, sorti de l’École Navale, nanti d’une longue expérience à la mer et dans divers états-majors.

Toi, tu n’as pas tué et selon la loi française, tu es réputé innocent jusqu’à ce que l’on ait prouvé le contraire. Il suffirait d’ailleurs que tu donnes ta parole d’officier de te tenir à la disposition de la Justice pour te remettre en liberté jusqu’à ton procès. Mais que savent de l’honneur tous ces gens-là ?

J’aimerais, mon cher « bazar » et ami, que ma lettre t’apporte quelque réconfort en te montrant que je partage tes interrogations sur la Justice de notre pays, la France.

Gilbert Beauval

Source : Place d’Armes

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