Affaire de convictions

Par WD

De temps en temps, le webmaster de Profession-Gendarme recadre les commentateurs qui se laissent aller dans la voie de l’insulte ou de la critique sans fondement. Il aime les gens qui ont des convictions même si elles sont aux antipodes des siennes. L’essentiel pour lui est de savoir si les protagonistes idéologiques sont honnêtes, objectifs, ouverts aux autres dans un esprit objectif. Rien n’est plus dramatique lorsqu’une personne s’enferme dans son dogme et reste hermétique. La multipolarité des opinions fait la richesse humaine. S’enfermer dans une pensée unique ou pauvre en écoute est contraire au sens de la vie.

Autre problème dans le débat, celui où un intervenant ne fait que répéter avec sa verve personnelle le fruit de la doxa. Le bis repetita de la grande messe médiatique est insupportable d’autant que le discours en chaire est trop souvent tenu par les gamelins.

Par ailleurs, peut-on en toutes circonstances et à tous propos être et rester objectif ? Évidemment, il faut être investi d’une volonté farouche d’honnêteté et d’un certain esprit constant d’équité pour le prétendre. Toutefois peut-on l’être réellement ? Est-ce que tant l’inné que l’acquis ne pervertissent-ils pas nos réflexions et conclusions ?

On sait que l’acquis, résultant autant de ses expériences personnelles évoluant dans un milieu particulier que de l’influence sociétale obligatoire aux contours dogmatiques, détruit le sens fragile de l’objectivité. Plus l’acquis est harcelé par un ou plusieurs flux extérieurs moins l’objectivité ne brille tel un phare dans la pénombre.

On peut dès à présent comparer l’objectivité à l’intelligence. L’une et l’autre sont la capacité de tirer profit de tous ses synapses contrôlant toutes les régions cérébrales. Telle une toile d’araignée, plus il y a de fils maîtres, plus la construction est aboutie et efficace.

Tout être vivant, humain compris, subit des stimulus du milieu ambiant et des altérations extérieures qui conditionnent son identité. Fort de ce constat existentiel où nul n’y échappe, pas même les plus rebelles, est-il possible de rester objectif ? En avons-nous la capacité physiologique et psychologique ? De ce fait, quelle est la mesure acceptable pour être en droit de se proclamer comme tel ?

Certains prônent ce grand axiome : « Pas d’objectivité sans liberté d’esprit ». Cette dernière est conditionnée par le « sans affect ». En effet, n’oublions pas que l’essentiel de notre vie est régenté par l’instinctif et l’émotionnel. Le centre de la réflexion est constamment shunté par ce duo, ce qui rend l’objectivité bien malingre.

L’objectivité est-elle une bonne chose face à l’hypocrisie ambiante, aux Tartuffes qui sont légions, aux manipulateurs et autres galapiats qui constituent l’essentiel de notre société ? Cette valeur n’est-elle pas perçue comme une faiblesse ? Ne dessert-elle pas notre position dans ce monde où le plus fort croque sans vergogne le plus faible ?

Tout vrai débat cherche le consensus or on constate trop souvent qu’il n’est qu’un conflit entre compétiteurs. Chacun veut imposer son concept, ses convictions. A l’issue de ce déballage idéologique, chacun repart avec sa doctrine. Le spectateur garde ses opinions et la séance reste stérile. En d’autre terme, ce collectif a perdu son temps.

Nous avons tous le droit de ne pas être en accord avec le propos de quelqu’un. Le lui signifier en étayant sa position est un devoir intellectuel. Toutefois, le faire via l’insulte et le dénigrement sans apposer sa base de réflexion est une malhonnêteté conceptuelle digne d’un primate type pithécanthrope brutus. A défaut d’objectivité, restons probes et loyaux.

WD

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