L’hélico des gendarmes a les malfaiteurs à l’oeil

Depuis le ciel, l'équipage peut donner la direction de fuite d'un véhicule suspect et guider les patrouilles. - Depuis le ciel, l'équipage peut donner la direction de fuite d'un véhicule suspect et guider les patrouilles.

A 800 pieds au-dessus du sol, l’Écureuil de la section aérienne de Tours apporte un appui précieux lors des opérations anti-délinquance des gendarmes.

Plusieurs fois par mois, le groupement de gendarmerie organise des opérations anti-délinquance à l’échelle du département. Objectif : enrayer la série des vols avec effraction qui empoisonne la vie des habitants en traquant et gênant les cambrioleurs dans leurs déplacements.

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Jeudi, 120 militaires étaient à nouveau déployé sur une cinquantaine de postes de contrôle répartis sur les principaux axes, les péages, les communes davantage touchées par les actes de délinquance. Régulièrement, ce dispositif reçoit le soutien de la section aérienne de la gendarmerie de Tours (SAG) qui met à disposition un de ses deux hélicoptères pour appuyer le dispositif.

Ce jour-là, l’Écureuil, parti de Tours et piloté par l’adjudant-chef Frédéric Reynaud, se pose après un quart d’heure de vol sur l’héliport du centre hospitalier de Blois. Le pilote est accompagné du capitaine Pierre-Luc Gaboriau, mécanicien de bord et responsable de la maintenance de la section. Tous deux ont une longue expérience de la gendarmerie et des missions en plein ciel.

Une mission qui va durer une heure

Pour cette opération, ils sont rejoints par le chef d’escadron Frédéric Boutteau, un des commandants adjoints du groupement. Cet officier va se charger d’assurer par radio la liaison entre les unités au sol et l’appareil. Avant de décoller, les trois hommes examinent la carte où sont répartis les postes de contrôle. L’hélicoptère a une autonomie de trois heures, la mission à proprement parler va durer une heure. Même si le ciel est gris, les conditions de vol s’annoncent plutôt bonnes. Il y a peu de vent et la visibilité est satisfaisante. L’opération débute à 15 heures précises : l’Écureuil décolle en douceur. L’appareil gagne rapidement une altitude de 800 pieds (245 m). Après avoir franchi la Loire, il se dirige vers Saint-Claude-de-Diray. Sur le plancher des vaches, plusieurs gendarmes bien identifiables à leur chasuble fluorescente sont justement en train de contrôler des automobilistes. Puis l’appareil met le cap sur Suèvres. Pas question d’aller beaucoup plus loin car la centrale nucléaire de Saint-Laurent est toute proche et s’en approcher nécessite d’indispensables autorisations y compris pour un hélico de la gendarmerie.
Dans le casque, le chef d’escadron Boutteau écoute les messages radio de ses collègues au sol. Tout est calme, l’opération se déroule sans anicroche. L’appareil de la SAG pique vers le sud pour rejoindre la vallée du Cher. A tout moment, il peut être amené à quitter le dispositif en cas d’urgence. D’autant que l’autre hélicoptère, un EC 135 récemment affecté à Tours, est mobilisé par la visite du président chinois à Versailles. Mais aucun appel ne va perturber cette mission anti-délinquance dont le pilote et le mécanicien sont coutumiers. En survolant Noyers et Saint-Aignan, l’adjudant-chef Reynaud reconnaît immédiatement un paysage qu’il a survolé jour et nuit lors des événements de juillet 2010. Puis l’Écureuil se dirige vers Romorantin passé en zone gendarmerie en septembre dernier. Pendant quelques minutes, il survole la cité pour indiquer aux habitants sa présence. En bas, certains passants lèvent la tête et saluent de la main en apercevant l’appareil aux couleurs de la gendarmerie. Il est déjà temps de rentrer. Dix minutes plus tard, on aperçoit la Loire, l’hélico s’annonce par radio. Une voix féminine lui répond : « Écureuil, DZ* de Blois disponible, vous pouvez vous poser. »

* Dropping zone ou zone d’atterrissage.

la phrase

 » L’hélicoptère apporte une plus-value essentielle. « 

« Depuis le ciel, il voit beaucoup plus de choses qu’une patrouille au sol. L’appareil peut ainsi signaler un véhicule qui veut se soustraire à un contrôle. Il va ensuite engager une course-poursuite tout en renseignant les unités qui vont se charger de l’intercepter. » Le colonel Valynseele, patron du groupement de gendarmerie, compte aussi sur la qualité dissuasive de l’hélicoptère dans la lutte contre la délinquance. Ces opérations associées au travail d’enquête et aux actions de prévention commencent à payer : les vols avec effraction diminuent avec 239 faits depuis le 1er janvier, soit 19 cambriolages en moins par rapport à l’an dernier à la même période.

en bref

Des missions variées

La section aérienne de Tours intervient d’Orléans à Angers et de Bourges à Parthenay. Elle effectue principalement des missions de recherche de personnes disparues et de malfaiteurs en fuite. La section intervient aussi pour la police nationale ou la SNCF pour lutter les vols de cuivre. Les hélicos sont équipés de projecteurs puissants et aussi de caméras thermiques. La section compte six pilotes, six mécaniciens et deux opérateurs radio.

Source et vidéo : La Nouvelle République

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