Le terroriste a tué le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame à coups de couteau

20180325130727117-0Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame en 2013. / DR Gendarmerie Nationale

L’autopsie réalisée sur le corps d’Arnaud Beltrame a révélé « une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche », qui a causé la mort du gendarme et des lésions par balles non létales. Son assassin, Radouane Lakdim, le djihadiste âgé de 25 ans auteur des attentats mortels de Trèbes l’a donc poignardé avant de lui tirer dessus.

Ce sont ces tirs, justement, qui ont décidé le GIGN à lancer l’assaut final vendredi après-midi. A ce moment-là, le lieutenant-colonel de la gendarmerie de l’Aude, qui a proposé au terroriste de se substituer à Julie, une caissière du Super U qui était la dernière otage retenue, était seul dans le magasin avec le terroriste depuis deux heures et demie quand des coups de feu ont retenti. Les forces de l’ordre suivaient ce face-à-face angoissant grâce au téléphone allumé, qu’en professionnel aguerri, le gendarme avait réussi à poser sur une table sans se faire remarquer.

Lorsqu’ils ont entendu les tirs, les gendarmes du GIGN de Toulouse ont donné l’assaut, dans lequel deux d’entre eux ont été blessés et le terroriste abattu. Mais, ce qu’ils redoutaient s’est produit : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a été très grièvement blessé : transporté en urgence au centre hospitalier de Carcassonne, il décédera samedi à l’aube.

Dans le supermarché, les enquêteurs ont retrouvé un poignard et un pistolet 7.65, une arme de petit calibre, appartenant à Radouane Lakdim ainsi que trois enveloppes plastifiées contenant des poudres explosives mélangées, avec des mèches qui dépassaient des enveloppes.

Les gardes à vue de la compagne et d’un ami du terroriste prolongées dimanche soir

Une centaine d’enquêteurs de la Sous direction antiterroriste de la police judiciaire et de la DGSI (renseignement intérieur) poursuivent ce dimanche leurs investigations sur ces attentats. Les gardes à vue de la compagne et d’un ami de Radouane Lakdim ont été prolongées en début de soirée.

La jeune femme, âgée de 18 ans, avait été interpellée vendredi soir et l’ami, un jeune homme de 17 ans, dans la nuit de vendredi à samedi. Les enquêteurs cherchent à déterminer les raisons du passage à l’acte de l’assaillant jihadiste et à trouver d’éventuelles complicités. Une source proche de l’enquête a précisé que tous deux répondaient aux questions des enquêteurs pendant ces gardes à vue et que la jeune femme « manifeste des signes de radicalisation ». Dans les enquêtes antiterroristes, les gardes à vue peuvent être prolongées jusqu’à 96 heures, et jusqu’à 144 heures dans les cas exceptionnels.

Lors de la perquisition effectuée au domicile du djihadiste, les services antiterroristes ont découvert des « notes faisant allusion à l’État islamique. » Selon une source proche de l’enquête, il s’agit d’« un testament écrit à la main où il se revendique de l’EI ». Cela pourrait contredire la version d’un passage à l’acte brusque et peu réfléchi. Par ailleurs, les enquêteurs ont trouvé « des supports numériques », un téléphone portable et un disque dur, qui sont en cours d’analyse pour livrer leurs secrets.

CLAIRE RAYNAUD

Source : La Dépêche

Lire également : 20 Minutes – Attaques terroristes dans l’Aude : Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame serait mort poignardé

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *