Thierry Burkhard (chef d’état-major des Armées) : « On est l’adversaire numéro 1 désigné par les Russes ! »

Si ce n’était pas si grave, cette annonce prêterait au sourire.
Au sourire car, en vérité, les Anglais sont bien plus actifs et incisifs que les services français qui peinent à s’occuper du jardinet qui leur a été dévolu : la Roumanie. Les services britanniques encadrent et contrôlent la formation des ukrainiens, leurs opérations spéciales amphibies sur les côtes de Crimée, les tentatives de sabotage dans la profondeur du territoire russe. Mention spéciale pour l’attaque avec des drones réalisée en collaboration avec le Mossad sur les aéroports de bombardiers stratégiques, spectaculaire mais peu efficiente au demeurant ; elle fut une répétition pour des attaques similaires orchestrées par les Israéliens en Iran.


Si Burkhard se plie à l’injonction élyséenne de présenter la France comme la principale menace et cible de la Russie, c’est inquiétant quant à l’inféodation du réel à une servilité contraire à la déontologie militaire et patriotique ; mais s’il en est lui-même convaincu, c’est alors très inquiétant et pathétique.

Je répète que, en cas d’engagement plus substantiel de la France, à Odessa par exemple, Poutine n’aura pas à faire tirer un coup de feu ; il n’aura qu’à répéter fois 5 ou fois 10 l’explosion des banlieues de juin 2023 que les Russes avaient alimentée puis éteinte en collaboration avec les services algériens, via les caïds locaux. Alors, comme le corps expéditionnaire à Narvik en juin 1940, les légionnaires et para devront rappliquer dare-dare en métropole pour épauler les policiers et gendarmes débordés, sachant que les effectifs de l’armée française remplissent aujourd’hui tout juste le stade de France.

S’agissant des Anglais, j’ai écouté une émission très intéressante sur une chaîne youtube anglaise indépendante. Les Russes n’oublient rien et rendent les coups. Il paraît que, un peu partout dans le monde, des soldats d’élite SAS se font régulièrement dessouder. Impossible pour le gouvernement britannique de protester officiellement car ces forces spéciales sont engagées dans des opérations clandestines. Là où l’émission que j’ai écoutée devient très intéressante (et inquiétante) est que l’invité, bien informé semble-t-il, a livré son sentiment sur les motivations britanniques.

Là comme ailleurs le pays part à vau-l’eau, le système médical et les différents budgets s’effondrent, les affrontements intercommunautaires sont de plus en plus palpables sous le coup de l’incurie de la non politique migratoire. Or, face à son incapacité à juguler l’effondrement, le système ne verrait son salut, pour préserver la cohésion menacée, que par la fuite en avant dans la guerre, un ennemi extérieur déclaré permettant de justifier la suppression des libertés, la nécessité de réduire les budgets sociaux et de l’entretien des services publics pour soutenir l’effort de guerre. Depuis 1830 la France est à la remorque des Anglais et depuis 1917, melon sur le gâteau, des États-Unis. Macron, qui fait ce qu’on lui dit de faire, dépourvu d’empathie, plus encore de patriotisme, n’a pas hésité à céder les fleurons industriels; son suivisme de l’agir délétère anglais est donc très envisageable.

La « prise de conscience » réclamée par le chef d’état-major ressemble davantage à une injonction à la peur qu’à un appel à la raison.

Dans le décor solennel d’une conférence de presse, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des Armées, a lâché une petite bombe rhétorique, aussi calculée qu’un tir de mortier : la Russie, nous dit-on, aurait « désigné la France comme son premier adversaire en Europe ». Rien que ça. « Il ne faut pas chercher à faire peur », a-t-il ajouté, la mine grave, avant d’appeler à une « prise de conscience ». Le ton est martial, l’ambiance pesante, et l’on jurerait entendre les tambours d’une guerre froide ressuscitée.

mise à jour le 12/07/25

Mais derrière ce théâtre d’ombres, c’est bien Emmanuel Macron, notre cher président-stratège autoproclamé, qui tire les ficelles d’une mise en scène aussi grotesque que périlleuse.

Car ne nous y trompons pas : cette soudaine désignation de la France comme ennemi numéro un de Moscou n’a rien d’une révélation fortuite. Elle s’inscrit dans une longue série de postures belliqueuses adoptées par l’Élysée, où l’on semble confondre gouvernance et jeu de rôle napoléonien. Depuis des mois, Macron enfile l’uniforme du chef de guerre, alternant annonces nucléaires tapageuses et discours musclés, comme s’il suffisait d’agiter le spectre de l’ours russe pour redorer un blason présidentiel terni par les crises internes.

Hier, il promettait des Mirage à l’Ukraine ; aujourd’hui, il se rêve en rempart de l’Europe face à la « menace » poutinienne. Demain, qui sait, peut-être défiera-t-il le Kremlin en duel sur les Champs-Élysées ?

Le cynisme de cette opération est à peine dissimulé. À l’heure où la France ploie sous le poids d’une économie chancelante, d’une grogne sociale endémique et d’un exécutif fragilisé par ses propres errements, quoi de mieux qu’un ennemi extérieur pour détourner l’attention ? La Russie, avec son aura de puissance insondable et son président diabolisé à souhait, est le bouc émissaire idéal. Peu importe que les déclarations du général Burkhard reposent sur des bases floues – quelles preuves, quels faits tangibles ? – l’essentiel est de faire vibrer la corde patriotique, de mobiliser les esprits autour d’une cause aussi vague que commode.

La « prise de conscience » réclamée par le chef d’état-major ressemble davantage à une injonction à la peur qu’à un appel à la raison.

Mais le plus inquiétant, dans cette nouvelle croisade anti-russe, est le danger qu’elle fait peser sur la France. En se posant en fer de lance d’une Europe prétendument unie contre Moscou, Macron joue avec le feu. La Russie, qu’on l’aime ou non, n’est pas une nation à prendre à la légère… Ses capacités militaires, sa résilience face aux sanctions occidentales de Bruno le Maire et sa diplomatie pragmatique en font un acteur qui ne se laisse pas intimider par les rodomontades d’un président en mal de légitimité.


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En attisant les tensions, l’Élysée risque non seulement d’isoler encore plus la France sur la scène internationale, mais aussi de l’entraîner dans un conflit dont elle n’a ni les moyens, ni l’envie, ni la nécessité.

Et pendant ce temps, que fait l’exécutif pour répondre aux véritables urgences du pays ? Rien, ou si peu. Les hôpitaux manquent de moyens, les enseignants de reconnaissance, les agriculteurs de perspectives. Mais qu’importe : Macron préfère parader en chef de guerre, drapé dans une rhétorique belliciste qui masque mal son impuissance. Le général Burkhard, en bon soldat, joue sa partition, mais c’est bien le locataire de l’Élysée qui compose la mélodie.

Une mélodie dissonante, où les accents de bravoure sonnent faux et les appels à l’unité fleurent bon l’opportunisme, car les appels au rassemblement du peuple derrière son chef ont un  but très concret : faire avaler les couleuvres du budget catastrophique présenté par Bayrou le 15 juillet. Macron ne l’aime pas, mais il chauffe la salle avant son entrée en scène. C’est un air connu : pendant la guerre il faut se serrer la ceinture. Macron a commencé les discours hostiles dès son voyage en Grande-Bretagne où on l’a vu se pavaner dans le carrosse royal au son de la très régicide Marseillaise.

Voici le planning :

  8 juillet discours belliciste de Macron en Grande Bretagne
10 juillet re-discours belliciste en Grande-Bretagne
11 juilllet discours belliciste du général Burkhard
12 juillet discours belliciste de Macron
14 juillet défilé de Macron devant son armée
15 juillet annonce du budget par Bayrou

par Yoann

Source : Le Média en 4-4-2

Note de la rédaction de Profession-Gendarme :

Merci au Média en 4-4-2 pour cette publication. Même si celle-ci date du 12 juillet 2025 il est a préciser que le général Thierry Burkhard n’est plus le Chef d’Etat Major des Armées.

Programmé pour faire au moins un an supplémentaire, il a brusquement « démissionné » de son poste ou plus problablement s’est fait « éjecter » à la suite de son discours anti Russe et par la déception de ses hommes, a la suite de ce discours et qui avaient placé leur confiance en lui.

Souhaitons que le nouveau C.E.M.A soit d’un autre trempe que lui vis à vis de la Macronie.

Précisons que la Russie n’a jamais été l’ennemi de la France et que sans elle (21 millions de morts) le nazisme n’aurait pas été vaincu lors de la seconde guerre mondiale.

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