Profession-Gendarme n’est pas un exutoire, mais un espace d’éveil
Chers lecteurs,
Ce site vous offre une liberté précieuse : celle de vous exprimer librement, sans tabou ni censure. J’y ajoute une autre forme de liberté, plus exigeante encore : celle de penser par soi-même, de regarder la réalité en face, même lorsqu’elle dérange.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : la liberté d’expression n’autorise ni l’injure publique, ni l’outrage. Ces dérapages relèvent de qualifications pénales précises. Et jamais il n’est nécessaire d’insulter pour défendre une idée, aussi tranchée soit-elle.
C’est pourtant à cause de tels propos que j’ai récemment été convoqué par la gendarmerie, à la demande du parquet de Béthune. En cause : des commentaires injurieux visant une commandante de gendarmerie, filmée en train de notifier un arrêté préfectoral à M. Dieudonné Mbala Mbala, lui enjoignant d’interrompre son spectacle.
Nous avons publié cette vidéo parce que nous sommes viscéralement attachés à la liberté d’expression. En 2025, il nous semble proprement invraisemblable qu’un humoriste — aussi controversé soit-il — puisse être empêché de monter sur scène dans un pays qui prétend encore défendre les droits de l’Homme.
Cela ne justifie en rien, cependant, les attaques ad hominem, les outrages, ni les comparaisons historiques aussi absurdes qu’inacceptables dont cette commandante et ses gendarmes ont fait l’objet. Elle ne faisait que son travail, probablement sans même percevoir qu’elle n’était, dans cette affaire, qu’un rouage au sein d’une mécanique bien plus vaste. Qu’on veuille débattre de l’éthique de cette mission ou du degré d’adhésion personnelle qu’elle y mettait, soit. Mais cela aurait dû se faire sans invectives, sans injures, et sans clouer l’institution au pilori.
Lors de cette audition, j’ai été entendu comme témoin. Le dossier était soigneusement balisé par le parquet, avec une série de questions préparées à l’avance. L’une d’elles m’a particulièrement interpellé :
« Profession-Gendarme ne serait-il pas en train de prendre une dérive complotiste ? »
Le mot est lâché. “Complotiste”. Un terme fourre-tout, flou, galvaudé — sans définition juridique, dépourvu de fondement en droit pénal, mais dont l’effet dissuasif fonctionne à merveille. Il suffit de l’évoquer pour que le débat se ferme, et que l’étiquette fasse office de condamnation.
Je n’ai pas évité la question. J’ai même répondu, sans détour, que si ce terme signifie refuser d’avaler sans broncher le discours officiel, alors oui : j’assume. Car l’inverse, ce serait l’obéissance aveugle. Et cela n’a jamais fait une société libre.
Mais cette simple question en dit long. Elle montre que ce qui gêne, au fond, ce n’est pas seulement un commentaire déplacé, mais que Profession-Gendarme pense autrement. Il semble qu’en France, aujourd’hui, certaines opinions ne soient plus tolérées, dès lors qu’elles s’écartent de la “ligne”.
Alors oui, je suis responsable de tout ce qui s’écrit sur ce site. Un simple commentaire peut suffire à engager ma responsabilité pénale. Et si je n’avais pas répondu avec transparence à cette convocation, les conséquences auraient pu être bien plus lourdes : mise en examen, fermeture administrative, disparition pure et simple du site.
Mais ce site n’est plus seulement le mien. Il est devenu le vôtre. Vous le faites vivre par vos lectures, vos contributions, votre fidélité. Moi, je suis à la barre — mais sans équipage, aucun navire ne tient le cap. Et cet équipage, c’est vous.
Depuis 2013, 35 000 articles publiés, près de 340 000 commentaires. Il m’est impossible de tout lire. Et je ne le souhaite pas : je ne fixe pas de ligne idéologique. Je laisse les idées circuler. Mais jamais je n’accepterai l’injure ou la haine.
Dire à quelqu’un : « Tu te trompes, ce que tu dis est absurde » — oui, bien sûr. Cela fait partie du débat, de la confrontation des idées. Voltaire — ou du moins la maxime qu’on lui attribue — résumait parfaitement cet esprit :
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. »
Je resterai toujours fidèle à cet adage. Mais défendre la liberté d’expression, ce n’est pas tout permettre. Ce n’est pas traiter des gendarmes de « SS », de « milice », de « Gestapo ». Ça, non. Mille fois non.
Cela ne relève plus de l’opinion, mais du mépris. Ce n’est plus du débat, c’est de l’injure. Et cela, je ne l’accepterai plus.
Profession-Gendarme est animé par un ancien gendarme, épaulé par d’autres camarades, anciens d’active. Ceux qui insultent nos frères d’armes n’ont rien à faire ici.
Et à ceux qui franchiraient encore la ligne rouge : vous mettez en danger ce que nous avons construit. Il en va de la survie du site. Bien qu’initialement entendu en qualité de témoin, j’aurai très bien pu être placé en Garde à vue car JE SUIS RESPONSABLE, en tant que directeur de publication de tout ce qui se dit et s’écrit sur Profession-Gendarme. Je ne l’accepterai plus.
Désormais, tout propos pénalement répréhensible fera l’objet d’une exclusion immédiate. Ce constat m’amène à une décision que je repoussais jusqu’ici : la nécessité d’instaurer une véritable modération des commentaires s’impose désormais comme une évidence.
Car la liberté, voyez-vous, ne se consomme pas. Elle s’exerce, elle s’entretient. Et surtout : elle se défend. Chacun ici est RESPONSABLE de la bonne tenue de Profession-Gendarme Tout en conservant et défendant NOTRE Liberté d’Expression.
Je vous remercie de votre discernement, de votre fidélité, et surtout de votre liberté d’esprit.
Merci à chacun d’entre vous de votre présence.
Ronald Guillaumont
Rédacteur de PG et toute son équipe.


Laisser un commentaire