Meyer Habib : « Macron m’a dit qu’il allait reconditionner son annonce sur la Palestine »

L’ancien député Meyer Habib, relais officiel de Netanyahou à Paris, affirme avoir obtenu d’Emmanuel Macron un revirement sur la reconnaissance d’un État palestinien. Selon lui, le Président aurait promis de « reconditionner » son annonce et de la subordonner à des conditions israéliennes. Une vantardise à la fois grotesque et révélatrice, servie sur un plateau par CNews et amplifiée sur les réseaux.

Meyer Habib serait-il devenu le conseiller officieux de l’Élysée ?

Les prétendues confidences de l’Élysée

Lors de cette intervention médiatique, Meyer Habib, se présentant comme un intermédiaire incontournable, a assuré avoir longuement conversé avec le chef de l’État ce week-end. Macron lui aurait alors confié son intention de lier toute reconnaissance palestinienne à la libération des otages israéliens et au démantèlement du Hamas. « Wait and see ! » clame-t-il sur X, avec la subtilité qui le caractérise.

Cette révélation, traitée comme un « scoop », n’est étayée par aucune preuve tangible. Elle s’apparente davantage à une opération de communication destinée à servir les intérêts de son camp – celui de Benyamin Netanyahou – qu’à un compte-rendu diplomatique sérieux.

Un contexte tendu et des ego surdimensionnés

Rappelons les faits : fin juillet, Emmanuel Macron annonçait la reconnaissance de la Palestine à l’ONU le 22 septembre, provoquant la fureur de Tel-Aviv. Netanyahou avait même menacé de lui fermer sa porte. Dans ce bras de fer, Meyer Habib s’érige en gardien du temple, multipliant les déclarations incendiaires et les mises en garde.

Son récent exploit verbal s’inscrit dans cette lignée : entretenir son propre mythe d’influenceur et tenter d’infléchir, par la pression médiatique, une position française qu’il exècre.

Un démenti silencieux qui parle

À ce stade, l’Élysée ne confirme rien. Le silence présidentiel est éloquent. Les canaux officiels maintiennent la ligne initiale : reconnaissance le 22 septembre, sans conditions préalables explicitement énoncées.

La stratégie de Meyer Habib est transparente : créer un fait accompli dans l’opinion, forcer la main de l’exécutif et s’offrir un rôle d’acteur qu’il n’a plus. Les réactions en ligne, entre adulation complaisante et scepticisme absolu, illustrent la polarisation autour d’un sujet où l’émotion l’emporte souvent sur la raison.


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Jeu trouble et crédibilité en berne

Si ces allégations s’avéraient fondées, elles révéleraient une diplomatie française versatile et soumise, caporalisée par des pressions externes et les egos de quelques intermédiaires auto-proclamés. Dans le cas contraire – le plus probable –, elles confirmeraient que Meyer Habib reste fidèle à lui-même : un faiseur de rumeurs, spécialiste de l’esbroufe et du coup médiatique.

La véritable annonce se fera à la tribune de l’ONU. D’ici là, méfions-nous des prophètes qui s’auto-célèbrent.

par Yoann

Source : Le Média en 4-4-2

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