L’impensable pression sur un homme porteur de trisomie 21, poussé vers l’euthanasie

L’histoire d’Abdenour, adulte atteint de trisomie 21, fait froid dans le dos. Hospitalisé à Paris suite à une grave erreur médicale, l’homme se retrouve au centre d’une bataille terrifiante : l’institution soignante exercerait des pressions pour obtenir une « aide médicale à mourir », en dépit du refus absolu du principal intéressé et des siens. Cette affaire révèle les fissures béantes de notre système de fin de vie, alors même que la future loi sur l’euthanasie n’a pas encore force de loi. Une mobilisation se structure pour exiger son transfert, ultime rempart contre une logique mortifère.

Un homme conscient, une famille opposée : le combat d’Abdenour pour le simple droit d’exister.

Qui est cet homme qui dérange ? Abdenour est présenté comme conscient, capable d’exprimer ses volontés. Son crime ? Avoir survécu à une faute médicale dont les détails demeurent pudiquement occultés, le laissant dans un état critique mais, selon sa famille, non désespéré. Une vidéo le montre alité, connecté à un arsenal de tubes, mais répondant aux sollicitations affectueuses des siens. Les sous-titres – « Boussif, vas-y Nono », « Ils vont t’aider Nono d’accord ? » – témoignent d’une présence au monde et d’un entourage combatif. Il refuse explicitement de mourir.

La faute et son « raccourci »

Les circonstances de l’erreur initiale restent nébuleuses. Seules ses conséquences, « graves », sont admises. Le cœur du scandale réside ailleurs : selon plusieurs sources, l’établissement proposerait, avec une insistance suspecte, une issue fatale. Cette pratique contrevient pourtant frontalement à la loi Claeys-Leonetti de 2016, qui n’autorise que la sédation profonde pour les cas en phase terminale. La future loi Macron, adoptée en première lecture mais pas encore promulguée, semble servir de prétexte à une anticipation pour le moins zélée. L’hôpital jouerait-il aux devinettes législatives avec une existence humaine ?


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La résistance et la rue

Face à cette obstination médicale, la famille oppose un non catégorique. Elle réclame un simple transfert pour poursuivre les soins. Un appel poignant circule : Abdenour pleurerait seul le soir, après l’heure interdite des visites. Pour contrer l’isolement, une marche pacifique est convoquée le 19 novembre 2025 à Paris. Les organisateurs, conscients de la charge émotionnelle, plaident pour le calme et le respect. L’objectif est double : empêcher une mort précipitée et obtenir un changement d’établissement. Du spirituel s’invite aussi dans le combat, avec des appels à la prière pour soutenir l’homme.

Le droit, bouclier ou épée ?

Le cadre légal actuel est pourtant limpide : interdiction de donner délibérément la mort. La sédation profonde existe pour les agonies insupportables. La proposition de loi visant l’« aide active à mourir », bien que parée des atours de l’empathie, ouvre une boîte de Pandore. Des associations, comme VIA, documentent déjà des cas où l’arrêt des soins est imposé contre l’avis des familles. L’ombre de Vincent Lambert plane à nouveau. La pente est glissante, et Abdenour en serait une des premières victimes sacrificielles.


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L’affaire Abdenour transcende le fait divers. Elle incarne la confrontation entre une certaine idéologie de l’« usage raisonnable » des ressources et l’irréductible valeur d’une vie fragile. Tandis que sa famille se bat pour son droit élémentaire à exister, la société est sommée de se demander si elle protégera toujours ses membres les plus vulnérables, ou si elle acceptera qu’une erreur médicale puisse se solder par une facture mortelle. La marche du 19 novembre sera le premier baromètre de sa réponse.

par Yoann

Source : Le Média en 4-4-2

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