Lettre ouverte aux guignols de l’Assemblée Nationale
Objet : L’Assemblée des Clowns – Retour à la crèche pour apprentis législateurs
Messieurs, mesdames les députés, ou devrions-nous dire : les Tanguy de la République. Collés à vos fauteuils, vissés à vos privilèges, plus accros à vos indemnités qu’un gosse à son doudou. Il est temps d’arrêter la mascarade. Vous n’êtes plus des élus du peuple. Vous êtes les figurants mal maquillés d’un théâtre d’ombres. Des enfants perdus dans une salle de classe sans tableau, qui ont confondu l’hémicycle avec une salle de jeux.
Le point de départ est pourtant simple, clair, implacable : vous votez des textes qui ne sont pas conformes à la Constitution, qui violent les traités européens, qui piétinent les conventions internationales. C’est documenté, reconnu, parfois même censuré par les juridictions que vous êtes censés respecter. Vous faites passer des lois que des étudiants en droit de première année sauraient contester. Vous signez sans comprendre, vous légiférez sans lire, vous ratifiez sans vérifier. Et vous osez encore parler d’État de droit, de République, de démocratie ?
Ce que vous démontrez chaque jour, c’est une incompétence crasse, une inculture juridique consternante, un niveau scolaire à peine digne d’un collégien dissipé. On vous confierait une rédaction de CM2 sur la Déclaration des droits de l’homme, vous rendriez une feuille blanche avec un smiley en haut de page. Vous êtes les cancres de la République, mais des cancres dangereux, car armés d’un pouvoir législatif que vous utilisez comme une massue contre le peuple au lieu de le protéger.
Et que dire de cette dernière absurdité révélée au grand jour ? Il manquerait, tenez-vous bien, 10 milliards d’euros de TVA dans le budget 2025. Et vous ne savez même pas où ils sont passés. Pas 10 euros. Pas 10 000 euros. Non. Dix milliards d’euros. Volatilisés. Égarés. Oubliés ? Glissés entre deux lignes comptables comme un vieux trombone dans un tiroir de Bercy ? C’est digne d’un sketch de la 7e compagnie. — « Chef, chef ! On a perdu les 10 milliards ! » — « Mais comment ça, perdus ? » — « Ben, j’sais pas… ils étaient là… puis PAF… ils y sont plus. »
Et vous comptez faire quoi ? Les chercher sous le tapis ? Accuser les citoyens de fraude parce qu’ils n’ont pas scanné un ticket de caisse ? La réalité est simple : vous allez rattraper ces 10 milliards sur le dos des Français. Encore. Toujours. Vous ne perdez jamais une occasion de prendre, mais vous perdez l’argent une fois qu’il est entre vos mains. Vous êtes un gouffre sans fond, une passoire institutionnelle, une armée de percepteurs sans honneur.
Vous êtes devenus les personnages secondaires d’une mauvaise série politique, un spin-off raté entre « Les Bronzés font du déficit », « La 7e Compagnie vote le budget », et « Le Gendarme perd la Constitution ». On vous entend brailler à la tribune, la bouche pleine de mots creux, en expliquant que la France va mieux, alors qu’elle est à genoux, étranglée par les dettes que vous accumulez, les taxes que vous pondez, les normes que vous multipliez, et les couleuvres que vous nous faites avaler.
Cruchot, dans les « Gendarmes », passait au moins pour un comique attachant. Vous, vous êtes des Cruchot sans charme, sans répartie, sans lucidité. Vous courez dans les couloirs du Parlement comme s’il s’agissait d’une caserne mal gardée, oubliant qu’il ne s’agit pas de rire mais de légiférer. Et encore, Cruchot avait de la discipline. Vous n’avez que des feuilles volantes, des éléments de langage et des relents de petits fours.
Et parlons des Guignols. Oui, vous leur ressemblez. Mais même eux, au moins, étaient des marionnettes honnêtes. Vous, vous êtes devenus les caricatures de vous-mêmes, mais sans le second degré. Des bouffons sans conscience, des baudruches gonflées à l’ego et à l’argent public. Quand on vous voit débattre, c’est à se demander si Canal+ ne vous a pas légué les vieux moules. Sauf que les Guignols faisaient rire. Vous, vous donnez envie de vomir.
Vous votez des lois sans les lire, comme on clique sur « J’accepte » sans lire les conditions générales. Vous signez des amendements qu’on vous a faxés à 3h du matin entre une conférence sur l’éco-féminisme subventionné et une dégustation de produits régionaux à l’Assemblée. Vous avez fait de l’ignorance une méthode de travail, du suivisme un principe de carrière, et de la lâcheté un idéal politique. À ce niveau-là, ce n’est plus un Parlement, c’est une garderie pour adultes en échec civique.
Dans « Mais où est donc passée la 7e compagnie ? », on cherchait des soldats disparus. Nous, on cherche vos neurones. Vos votes ressemblent à des scènes de guerre sans stratégie : ça part dans tous les sens, personne ne comprend rien, et à la fin, on applaudit les ruines. Vous êtes les Pithivier et Tassin de la République, toujours à côté de la plaque, mais persuadés d’avoir sauvé la France en votant l’obligation du tri sélectif par couleur de slip.
Et que dire de vos supporters ? Oui, ceux qui se pressent dans les salles comme à un concert de boys band raté, qui crient au génie à la moindre phrase toute faite, qui brandissent des pancartes comme s’ils allaient libérer la France à coups de slogans en carton. Ceux qui vous regardent comme des messies alors que vous êtes à peine des marionnettes sans ficelle. Des militants, dit-on. Des suiveurs dociles, des fans de la première heure, qui confondent engagement et adoration, critique et trahison, mensonge et discours inspiré.
On les voit remuer la queue comme des chiens dressés à coups de promesses. Ça piaffe, ça jappe, ça répète les éléments de langage comme des perroquets sous anxiolytiques. Un député lève la main ? Ovation. Il éternue ? Standing ovation. Il promet « le changement maintenant », « la révolution demain », « le progrès tout de suite » ? Et ça crie, ça saute, ça transpire de naïveté. Pourtant, ça fait dix législatures que la même promesse en mousse est servie tiède, et ça en redemande encore. Les voilà hypnotisés par des postillons de mensonges, fiers d’applaudir des saynètes d’indignité, persuadés d’être des résistants, alors qu’ils sont les figurants d’un sketch tragique.
À gauche, à droite, au centre, même recette, même serviteurs. LFI, RN, LR, Renaissance, EELV, PS, PCF : tous dans le même bocal, et leurs militants en bancs de sardines, tournant en rond à chaque élection en criant « cette fois c’est la bonne ». Ce n’est plus du militantisme, c’est du fanatisme de meeting, du hooliganisme de préau républicain. Et pendant ce temps, les vrais enjeux, eux, passent sous les radars, pendant que les foules font la ola pour un bon mot, une tirade enflammée, ou une indignation feinte jouée comme dans un mauvais téléfilm.
Et puisqu’on parle de fuite, impossible de ne pas évoquer vos complices en chemise blanche et micro-cravate : les chroniqueurs télé, les éditorialistes de plateau, les commentateurs en costard qui font semblant de débattre entre deux pubs pour des crédits revolving. Les journalistes de BFMTV, CNEWS, LCI ou France Info, si prompts à couper la parole aux opposants réels, mais si doux avec les perroquets de parti. Eux aussi sont les gardiens de votre mascarade. Des potiches diplômées en servilité, dressées à hocher la tête et relancer avec un sourire complice. Ils vous invitent, vous interrogent mollement, vous offrent des fauteuils plus confortables que les bancs de l’hémicycle. Ils sont le décor de votre théâtre. Ils ne vous contredisent que sur la forme, jamais sur le fond. Parce qu’ils mangent à la même gamelle. Parce qu’ils font partie du même monde. Celui des faux indignés, des vrais pistonnés. Celui des applaudissements en studio pendant que la France pleure dans sa cuisine.
Si vous croyez qu’ils vous sauveront, qu’ils vous rendront justice, qu’ils vous redonneront votre dignité, c’est que vous avez échangé votre lucidité contre un sticker de campagne. Vous n’êtes pas complices : vous êtes leur carburant. Leur alibi. Leur excuse pour continuer à ruiner un pays en se faisant acclamer.
Pendant ce temps, dans la vraie vie, le peuple souffre. Ce n’est pas une image. Ce n’est pas une rhétorique. C’est une réalité. Une mère de famille fait ses comptes avec un nœud à l’estomac, et finit le mois avec des coquillettes au beurre quand il y en a. Des enfants n’ont jamais vu la mer, ne partent plus en vacances, ne vont plus au cinéma, mangent moins de viande, moins de fruits, parfois pas du tout. Des retraités ramassent des pommes de terre sous la pluie ou reprennent un emploi à 70 ans pour ne pas crever de froid l’hiver. Et vous, vous osez encore parler de justice sociale entre deux coupes de champagne au salon de l’agroalimentaire bio ?
Les factures explosent. L’électricité, le gaz, les loyers, l’essence, la cantine, les assurances. Tout monte. Tout sauf les salaires. Mais vous, vous votez vos propres revalorisations. Vous parlez d’exemplarité mais vous planquez vos avantages. Vous parlez d’efforts mais vous vous excluez des sacrifices. Vous parlez d’urgence écologique mais vous voyagez en avion pour assister à des colloques sur la sobriété énergétique.
Et maintenant, vous préparez la suite. Parce qu’il faut bien combler les trous que vous avez creusés. Alors vous enverrez vos exécuteurs des finances publiques venir ponctionner ce qu’il reste. Encore une taxe. Encore un impôt. Encore une surtaxe verte, une redevance numérique, une contribution exceptionnelle. Vous appelez ça « ajustement budgétaire ». Nous, on appelle ça un braquage fiscal sur des Français déjà à terre. Ce n’est plus de la politique. C’est de la prédation.
Vous êtes devenus la honte du pays. Vous salissez la fonction que vous occupez. Vous ridiculisez l’histoire parlementaire. Vous trahissez chaque jour un peu plus ceux que vous étiez censés représenter. Ce que vous faites n’est pas concevable. Ce que vous cautionnez est impardonnable. Il faudrait vous infliger un stage de réalité : six mois au SMIC. Pas en tant qu’observateur, mais comme exécutant. À l’usine, en caisse, sur les routes, à charger des colis, à faire des ménages à 5h du matin. Avec un vrai loyer, des vraies factures, un vrai frigo vide, un plein à 80 euros, et des chaussures trouées à force de courir après les heures sup. Vous verriez ce que vous avez détruit. Vous ressentiriez ce que vous avez ignoré. Et peut-être alors, un sursaut d’humanité émergerait. Mais rien n’est moins sûr.
Vous avez validé des budgets que même un enfant aurait refusés. Vous avez légitimé des lois que même un élève de 6e aurait contestées. Vous avez effacé la démocratie à coup de 49.3, de décrets en cascade, d’ordonnances à tiroirs, de conventions signées dans le dos du peuple. Vous avez laissé filer les droits fondamentaux comme on égare une feuille de cantine. Vous êtes devenus des parasites du bien commun, des glandeurs de l’intérêt général, des fraudeurs moraux.
Vous méritez des bancs, oui. Mais ceux de la maternelle. Vous méritez des puzzles en mousse, des feutres lavables, et des ateliers pâte à sel. Vous devriez réciter la Déclaration des droits de l’homme en boucle avant chaque session, entre deux siestes et un cours de motricité. Et si vous faites plus de cinq fautes, on vous retire vos privilèges. Et on vous colle au tableau pour expliquer pourquoi on ne peut pas dépenser 400 milliards quand on n’a rien dans la caisse.
Vous êtes capables de vous humilier publiquement sur les plateaux télé, dans des scènes dignes d’un cirque médiatique, mais seriez-vous capables de lire cette lettre à haute voix à l’Assemblée nationale ? Devant le peuple ? Face caméra ? On en doute. Car cette lettre, elle vous colle aux doigts. Elle vous arrache le masque. Elle dit tout haut ce que la France pense tout bas. Mais vous ne l’affronterez pas. Vous la fuirez. Comme vous fuyez les débats de fond, la vérité, et surtout, la réalité.
Et puisqu’on parle de fuite, impossible de ne pas évoquer vos complices en chemise blanche et micro-cravate : les chroniqueurs télé, les éditorialistes de plateau, les commentateurs en costard qui font semblant de débattre entre deux pubs pour des crédits revolving. Eux aussi sont les gardiens de votre mascarade. Ils vous invitent, vous interrogent mollement, vous offrent des fauteuils plus confortables que les bancs de l’hémicycle. Ils sont le décor de votre théâtre. Ils ne vous contredisent que sur la forme, jamais sur le fond. Parce qu’ils mangent à la même gamelle. Parce qu’ils font partie du même monde. Celui des faux indignés, des vrais pistonnés.
La France se meurt. Vous riez. La France s’endette. Vous signez. La France s’indigne. Vous twittez. La France s’appauvrit. Vous vous enrichissez. La France se bat. Vous vous absentez. La France s’effondre. Vous vous planquez. Mais elle n’oubliera pas. Le peuple grince encore les dents. Mais il aiguise ses mots, ses actes, sa mémoire.
Un jour viendra où vous ne pourrez plus vous réfugier derrière les institutions. Où il ne sera plus question d’amendements, mais de comptes à rendre. Où vos noms seront associés à ce que vous avez été : des enfants gâtés du pouvoir, des cancres de la République, des saboteurs de destin collectif.
Retournez à la crèche. Ramassez vos légos. Et cette fois, écoutez. Apprenez. Et respectez. Car le prochain bulletin ne sera pas électoral. Ce sera un verdict. Irrévocable.
JMM
LETTRE OUVERTE AUX DÉPUTÉS – SPÉCIALE “FIDUCIES, AISS & GRAND CIRQUE RÉPUBLICAIN”
Messieurs, Mesdames les députés,
Nous avons déjà constaté votre niveau scolaire approximatif, votre capacité de lecture aléatoire et votre sens aigu de la législation improvisée, permettons-nous aujourd’hui de vous parler de quelque chose d’encore plus grave que votre abstention chronique au courage politique : les fiducies privées dans lesquelles se baladent en douce les milliards de la Sécurité sociale, et l’adhésion quasi clandestine de nos caisses françaises à une association étrangère basée à Genève. Oui, on sait, cela fait beaucoup d’informations à gérer. Respirez, prenez un stabilo, asseyez-vous. Vous allez découvrir un monde parallèle où les URSSAF signent des contrats de droit privé, où la DGFiP devient co-gérante de structures gérées par des avocats fiduciaires, et où l’argent public voyage plus que vous pendant vos voyages d’études à l’autre bout du monde aux frais du contribuable.
Commençons par les fiducies STG Services. Ah, ce grand chef-d’œuvre juridique, ce petit bijou administratif, cet ovni comptable qui ferait pâlir d’envie le Ministère de la Magie dans Harry Potter. Vous ne connaissez pas ? Évidemment. Il faudrait pour cela lire les documents. Ou demander. Ou vérifier. Trois actions manifestement exclues de votre fiche de poste. Dans ces fiducies, vous trouverez URSSAF, DDFIP, DRFIP et même la DGFiP, tous en train de signer, gérer, transférer, manipuler des fonds publics comme si ces organismes avaient le droit d’exister juridiquement. Petit rappel de droit, niveau CE2 renforcé : ces entités n’ont pas de personnalité morale. Elles ne peuvent donc pas être co-gérantes d’une structure fiduciaire de droit privé, pas plus qu’un chat ne peut devenir expert-comptable agréé. Et pourtant, elles y sont. Noircissant des pages, signant des actes, engageant des milliards comme si elles géraient une colonie de vacances plutôt que la Sécurité sociale.
Et le meilleur, c’est que ces montages sont signés chez des avocats fiduciaires et des administrateurs judiciaires qui pensent probablement être des personnages secondaires dans une série Netflix sur l’évasion fiscale. On injecte l’argent du peuple dans ces structures, et ensuite — magie — il disparaît du circuit budgétaire classique. Plus dans les comptes sociaux. Plus sous le contrôle de la Cour des comptes. Plus visible. Plus rien. Il part dans une dimension parallèle où les taux de rentabilité côtoient les rémunérations occultes. Et vous, à l’Assemblée, vous continuez tranquillement à parler du “trou de la Sécu”, comme si le trou n’était pas en réalité une galerie de mine creusée par des tunneliers juridiques pilotés par des cabinets d’affaires et supervisés par des syndicats plus silencieux que des adolescents pris en flagrant délit.
Puisque nous parlons de syndicats, attardons-nous deux secondes. Ils siègent dans les conseils d’administration des URSSAF, de l’ACOSS, de la CNAM, de la CNAF, de la CNAV. Ils votent. Ils valident. Ils approuvent. Ils regardent l’argent partir dans les fiducies, et pas une fois ils ne lèvent le petit doigt pour dire : “Au fait, il se passe quoi avec les milliards du peuple ?”. Pas un communiqué. Pas un cri. Pas une alerte. Rien. Le silence des agneaux. Sans doute une coïncidence totale, évidemment. Une coïncidence aussi crédible que de vous voir lire un rapport budgétaire du début jusqu’à la fin sans somnoler.
Et maintenant, parlons de l’AISS, cette petite structure étrangère basée à Genève, à laquelle nos institutions françaises de la sécurité sociale adhèrent allègrement en payant des cotisations avec l’argent… des cotisants. Autrement dit, avec l’argent du peuple. Vous saviez que la CNAM, la CNAV, la MSA, l’ACOSS, et presque toute la galaxie sociale française en fait partie ? Non ? Normal. Personne ne vous l’a dit. Et manifestement, vous n’avez pas cherché. Pourtant, c’est une information publique. Mais vous préférez sans doute vous battre pour un amendement sur les fontaines à eau ou sur la couleur des gobelets recyclables dans les cantines scolaires. Quant à l’AISS, personne ne sait exactement quel rôle elle joue dans l’élaboration ou l’inspiration des PLFSS successifs, mais il serait peut-être temps de vous en soucier. Parce que si votre travail consiste à voter des projets de loi influencés par des structures étrangères sans mêmes les connaître, alors autant prévenir directement les Français que le Parlement est devenu un centre de tri où vous tamponnez des textes préparés ailleurs.
Au bout du compte, les Français s’appauvrissent pendant que vous faites semblant de les protéger. Les hôpitaux s’effondrent pendant que des millions s’envolent dans des fiducies opaques. Les retraités comptent les centimes pendant que leurs cotisations alimentent des réseaux qu’ils ne verront jamais. Les artisans tombent en ruine pendant que l’URSSAF organise sa petite vie fiduciaire dans les coulisses. Et vous, vous continuez à débattre comme si de rien n’était, le visage grave, la posture noble, le ton professoral — alors même que vous n’avez jamais mis le nez dans les contrats que vous êtes censés connaître pour légiférer honnêtement.
Le peuple souffre. Les finances publiques s’évaporent. Les comptes sociaux sont transformés en machine à laver financière. Et vous, confortablement installés dans votre hémicycle, continuez à voter comme on clique sur “J’accepte les conditions”, sans lire, sans comprendre, sans assumer. Ce n’est plus de l’incompétence. C’est de la complicité par négligence massive. Si demain quelqu’un découvre que les fiducies ont siphonné plusieurs milliards, ne venez surtout pas dire “on ne savait pas”. Car désormais, vous savez. Et ne venez pas non plus dire “ce n’est pas notre faute”. Car désormais, elle l’est.
Un jour, les Français n’auront plus seulement faim de justice. Ils auront faim de vérité. Et ce jour-là, ils ne viendront pas chercher des amendements, mais des comptes. Vous n’êtes pas seulement responsables. Vous êtes comptables. Et l’heure approche où il faudra arrêter d’additionner les privilèges et commencer à soustraire les mensonges.
Gardez cette lettre. Lisez-la. Réfléchissez. Et surtout, assumez. Parce que la prochaine fois, ce ne sera plus une lettre ouverte. Ce sera votre bilan.
JMM

Objet : Lettre ouverte aux sénateurs et sénatrices – Avant de voter le PLFSS…
Mesdames, Messieurs les sénateurs,
Ou devrions-nous dire : les vestiges d’un Sénat devenu salle d’attente pour ambitieux retraités de la politique. Vous voici, une fois encore, réunis pour discuter d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Un de plus, un de trop. Mais avant que vous ne leviez la main mécaniquement pour approuver ce que vos conseillers ou les technocrates de Bercy vous ont glissé sous le nez, nous vous invitons à faire quelque chose d’inédit : réfléchir, lire, interroger, rendre des comptes.
Savez-vous réellement ce que vous votez ? Avez-vous seulement connaissance de ce que deviennent les milliards issus des cotisations sociales du peuple français ?
Parce que, voyez-vous, la France est en train de crever. Les gens n’ont plus accès à un médecin généraliste, encore moins à un spécialiste. Les urgences ferment, les lits disparaissent, les rendez-vous médicaux s’obtiennent dans six mois ou jamais. Et pendant ce temps, vous débattez du “trou de la Sécu” comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel, une sorte de geyser budgétaire. Vous osez parler de déficit structurel, de responsabilité collective. Mais qui détourne l’argent ? Qui vide les caisses ? Qui organise cette faillite programmée ? On vous le dit : vous êtes en train de légaliser un détournement de fonds publics en bande organisée.
Car pendant que les Français cotisent, pendant que les travailleurs s’éreintent à payer des charges monstrueuses dans l’espoir d’un accès aux soins, des milliards d’euros sont transférés dans des fiducies privées. Oui, Mesdames et Messieurs : l’argent du peuple est transféré – en toute opacité – dans des structures fiduciaires gérées par des avocats d’affaires, des fiduciaires privés, et parfois même par des administrateurs judiciaires cumulards. Et qui sont co-gérants de ces fiducies ? Les URSSAF, l’ACOSS, les DDFIP, la DGFiP. Oui : des organismes sans personnalité morale, censés représenter l’intérêt général, qui signent des contrats de droit privé dans le dos des Français.
Aucun contrat public, aucun acte constitutif publié, aucun bilan accessible, aucun flux financier communiqué. Rien. Pas même un entrefilet dans un coin du Journal Officiel. Tout est verrouillé. Et pourtant, il s’agit de l’argent du peuple français, siphonné en silence dans des montages privés, hors de tout circuit démocratique. Où sont passées les obligations de publicité ? Où sont les comptes annuels, les rapports de gestion, les bilans fiduciaires ? On ne trouve rien, nulle part. Parce que tout cela est volontairement dissimulé. L’opacité n’est pas un dysfonctionnement : c’est une méthode. Une méthode discrète, soignée, indolore — sauf pour les millions de Français qui, eux, saignent à blanc.
Et les syndicats, dans tout ça ? Vous les croyez innocents, distraits ou simplement incompétents ? Non. Ils sont au cœur de l’opération. Ils siègent dans les conseils d’administration des URSSAF, de l’ACOSS, de la CNAM, de la CNAV, de la CNAF. Ils votent, arbitrent, valident. Ce sont eux les co-décideurs de ces transferts. Ce sont eux qui ont laissé passer — ou plutôt co-signé — les fiducies. Et jamais, pas une seule fois, ils n’ont prévenu les assurés, les cotisants, les citoyens. Pourquoi ? Parce qu’ils sont co-auteurs du système. Co-auteurs de la trahison. Complices organisés. Ils ont permis que l’argent des cotisations sociales parte se promener dans des structures opaques, domiciliées chez des avocats fiduciaires, gérées par des cabinets d’affaires, bien loin des hôpitaux en sous-effectif ou des retraités comptant les centimes à la fin du mois.
Trois fiducies, rien que pour commencer : STG Services (Actions), STG Services (Murs) et DS. Des perles juridiques où apparaissent, noir sur blanc, les signatures d’organismes publics comme les URSSAF, les DDFIP, la DGFiP. Et pas comme simples créanciers : comme parties prenantes, parfois même comme co-dirigeants. Sans qu’aucune loi n’en trace le cadre. Sans qu’aucun parlementaire n’en débatte. Des entités dépourvues de personnalité morale — donc de responsabilité directe — qui engagent des milliards dans des structures privées pilotées par des avocats fiduciaires. Une fois les fonds injectés, ils sortent des comptes sociaux. Ils disparaissent du radar budgétaire. Plus de contrôle parlementaire. Plus de Cour des comptes. Plus de justification. Juste des transferts et des clauses opaques, protégées par le secret fiduciaire.
Et dans votre noble hémicycle : silence absolu. Pas une question. Pas un amendement. Pas même un sourcil levé. Pourtant vous continuez à parler du “trou de la Sécu” avec un air de gravité feinte, alors que ce sont vos propres institutions qui creusent le tunnel à la pelleteuse. Et pas n’importe laquelle : celle des grandes entreprises du BTP budgétaire, avec syndicats à la manœuvre, avocats au volant et conseillers ministériels pour déblayer l’accès.
Comme si cela ne suffisait pas, on découvre que la quasi-totalité des institutions de sécurité sociale françaises sont membres d’une structure étrangère appelée AISS — Association internationale de la sécurité sociale. Oui, étrangère. Basée à Genève. Pendant que nos hôpitaux tombent en ruine, que les médecins jettent l’éponge et que les Français attendent six mois pour une IRM, nos caisses cotisent à une association suisse. Et avec quel argent ? Celui des cotisations sociales. Donc celui du peuple.
Et vous, Mesdames et Messieurs les sénateurs, avez-vous déjà voté une loi autorisant cela ? Une petite ligne discrète ? Un amendement nocturne ? Non ? Savez-vous au moins combien cela coûte chaque année ? Ce que fait l’AISS de nos contributions ? Si elle participe à l’élaboration des PLFSS ?
Officiellement, on nous répondra que le PLFSS est rédigé par la Direction de la sécurité sociale, en partenariat avec la Direction du budget. Bien sûr. Et la marmotte, elle plie les feuilles de soins. Sérieusement : vous croyez encore ce que vous dit ce gouvernement ? Celui qui nie tout : déficit, fraude, mensonge, opacité. Soyons clairs : tout indique que l’AISS ne se contente pas d’observer. Elle inspire, oriente, influence peut-être même les “réformes” que vous votez, persuadés d’être utiles.
Et si ce n’est pas le cas, alors il est urgent d’obtenir une réponse officielle, claire, publique, transparente. Parce que vous êtes censés être des représentants du peuple, pas des caisses enregistreuses de textes venus d’ailleurs.
Pendant que vous votez des milliards pour acheter drones, missiles et équipements militaires — pour mener des guerres jamais approuvées par le peuple — vous votez des budgets de misère pour la santé, les retraites, les familles. Vous parlez d’austérité pour les enfants, mais de “nécessité stratégique” pour les armes. Combien de lits d’hôpital pour un Rafale ? Combien de spécialistes pour un missile ? Combien de vies sacrifiées pour un siège à l’OTAN ?
Et vous continuez de vous pavaner dans les salons dorés du Sénat, entre deux déjeuners républicains, deux colloques écologiques, deux hausses d’indemnités. Vous êtes déconnectés. Allez vivre six mois au SMIC, avec un frigo vide, un loyer à payer, un enfant malade et une voiture en panne. Et surtout, tentez d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. Vous verrez ce que c’est, la France santé.
Pendant ce temps, les Français, eux, font faillite. Littéralement. Les petites entreprises tombent comme des mouches, étranglées par des cotisations URSSAF délirantes et des contrôles fiscaux aussi violents qu’un redressement sans anesthésie. Des artisans abandonnent, des commerçants ferment, des indépendants s’effondrent en silence dans leur cuisine. Le chômage s’étend, les dettes explosent, les familles implosent.
Certains Français n’ont plus de quoi bouffer. Oui : bouffer. Pas “se nourrir dignement”. Juste remplir une assiette. D’autres ne peuvent plus se chauffer. Ils passent l’hiver en doudoune sur le canapé pendant que vous discutez d’une ligne budgétaire pour le “verdissement énergétique des bâtiments publics”. Ils ne partent plus en vacances, plus en week-end, plus nulle part. Leurs salaires s’évaporent en cotisations, taxes, relances, factures, amendes, agios. Et vous appelez ça la solidarité nationale ?
Vous continuez de voter des lois comme on distribue des cacahuètes, en pilote automatique, sans lire les contrats de fiducie, sans exiger de bilans, sans lever un sourcil. Vous pourriez marcher devant un cadavre d’infirmière épuisée sans détourner les yeux, du moment que le traiteur a livré les petits-fours pour la commission de 14h.
Pas besoin d’un budget pour la Défense : vous assassinez déjà votre propre peuple, à coups de lignes budgétaires, de lois absurdes, de contrôles barbares et de silences complices.
Il faut le dire franchement : vous devenez les comptables d’un blanchiment institutionnel. Vous signez les yeux fermés pendant que l’argent du peuple s’envole dans des montages opaques. Vous êtes les garants officiels d’un détournement de fonds publics estampillé République. Il ne manque que le tampon : “Validé par le Sénat, merci d’avoir détourné avec nous.”
Et le pire ? Même pas une enquête. Même pas un rapport d’information. Même pas un aparté gêné en commission. Rien. Le silence doré de ceux qui regardent ailleurs pendant que la maison brûle.
Avant toute poursuite du débat sur le PLFSS, ces questions doivent être posées — publiquement, clairement — au gouvernement. Ce n’est pas une faveur : c’est une exigence démocratique. Une obligation de transparence. Une condition préalable à tout vote digne de ce nom.
Qui a lu les contrats de fiducie impliquant URSSAF, DDFIP, DRFIP, DGFiP ? Qui a validé l’inclusion d’entités publiques dans des structures de droit privé ? Qui sont les bénéficiaires réels ? Combien d’argent a été transféré ? Sur quelle base juridique ? Avec quelle autorisation parlementaire ? Par quelle loi ces engagements ont-ils été approuvés ?
Quels montants annuels la France verse-t-elle à l’AISS, cette structure étrangère basée à Genève ? Et pourquoi les syndicats n’ont-ils jamais alerté ? Sont-ils complices ? Initiateurs ?
Tant que ces questions resteront sans réponse, vous n’avez aucune légitimité à voter un centime du PLFSS. La transparence d’abord. Les comptes ensuite. La confiance, peut-être, après.
Sinon, vous ne serez pas des sénateurs. Vous serez des complices. Des clowns de velours rouge, en toge d’apparat, applaudissant la spoliation du peuple.
Complices d’une prédation. Complices d’un pillage. Complices d’un crime contre la nation.
Et ne vous étonnez pas si bientôt le peuple envahit l’Assemblée ou le Sénat, non pas pour crier, mais pour demander des comptes. Parce que cela suffit. Parce que ce que vous faites n’est pas seulement immoral : c’est illégal. Et la patience des Français n’est pas éternelle.
Pendant que vous votez, la France saigne.
Pendant que vous discutez de ratios budgétaires, des gens meurent faute de soins.
Pendant que vous financez les canons, les cravates fiduciaires étranglent les comptes sociaux.
Vous êtes sénateurs de la République. Agissez comme tels.
Ou dégagez.
PL, JMH, JMM, JL, DB


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