Les mystères du Rosaire : l’Annonciation – Mystère d’humilité de P. C. Aubrit St Pol

Bonne Fête de la Nativité, que Dieu bénisse votre maison et vous comble de ses grâces.
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L’ANNONCIATION
L’ Humilité
L’HUMILITÉ
Les cinq premiers mystères du Rosaire sont dits joyeux, parce que la Promesse faite à nos premiers parents s’accomplit : « Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ! Elle te brisera la tête, et toi, tu lui tendras des embûches au talon » (Gn. 3, 15) Une promesse que confirma le Ciel de Noé à Abraham et à sa descendance. L’Annonciation ouvre l’accomplissement. La Nouvelle Alliance se met en place, ce qui implique que, dès l’Annonce de l’archange Gabriel à Marie, la lutte de Lucifer contre Dieu et ses fidèles s’intensifie. Les anges démons et ses affidés de la Terre s’adaptent surtout quand au pied de la Croix, Lucifer comprend qui est ce Saint Homme. C’est pourquoi Jésus ouvre une voie qui sera droite et étroite ; c’est Marie qui, à sa suite, nous invite à le prendre avec elle, elle qui est la victoire sur le dragon.
Ces cinq premiers mystère du Rosaire contiennent en puissance l’accomplissement du salut.
Le Fiat de la Vierge est l’instant T dans lequel l’Ancienne Alliance est accomplie.
Le mystère de « l’Annonciation » contient plusieurs mystères qui déroulent la puissance infinie de Dieu. Ils sont décisifs, simultanés et indissociables :
1 – l’exercice souverain de la liberté de Marie, fille d’Israël, inverse le « non » d’Ève ;
2 – la conception virginale et néanmoins purement humaine de Jésus dans le sein de la Vierge ;
3 – l’animation immédiate du corps par la création de l’âme spirituelle créée directement par Dieu et l’apport des trois puissances ;
4 – l’Incarnation du Verbe, le Fils unique de Dieu, Dieu Lui-même. Il s’établit immédiatement l’union hypostatique par laquelle le Verbe éternel assume tout de la condition humain sauf et à l’exclusion de tout péché.
5 – À cet instant T, le Fils de Dieu, Dieu Lui-même se fait citoyen de Nazareth, Fils d’Israël, descendant de David.
Tout cela advient en un unique et indivisible instant T : celui du « Fiat » de Marie, la Vierge enfant d’Israël, dont le « oui » libre, humble et total ouvre irrévocablement l’histoire du salut :
« Et Verbum caro factum est, et habitavit in nobis. – Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ». (Jn 1, 14a)
« Ecce concipies in utero, et paries filium, et vocabis nomen ejus Jesum. » (Luc 1, 31), réponse de Marie :« Ecce ancilla Domini : fiat mihi secundum verbum tuum. – Voici que tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole. » (Luc 1, 38)
Saint Léon le Grand : « In ipso ergo conceptionis et nativitatis exordio, agnoscimus initium capitis nostri. – Dès le commencement même de sa conception et de sa naissance, nous reconnaissons le commencement de notre Chef ». (Sermon1 de la Nativité du Seigneur)
Saint Bernard de Clairveaux : «Totum mundi pretium in utero Virginis clausum est. – Tout le prix du rachat du monde fut enfermé dans le sein de la Vierge ». (Homélie sur « Il fut envoyé »)
Le salut est irrévocablement en marche et pour l’éternité : « Et le prophète dit : Écoutez donc, maison de David : Est-ce peu pour vous d’être fâcheux aux hommes, puisque vous êtes fâcheux même à mon Dieu ? À cause de cela le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voilà que la vierge concevra et enfantera un fils, et son nom sera appelé Emmanuel.1 »
Méditer sur l’Annonciation, c’est bien plus que contempler la seule visite de l’ange : c’est entrer dans l’instant décisif où le Dieu Trine sollicite – et reçoit librement – le « Fiat » » de Marie, fille de David. L’instant précis où s’accomplit la Promesse que le peuple d’Israël portait dans sa chair depuis Adam et Ève, Abraham, Isaac, Jacob. Cependant, cette Promesse de salut n’est pas née en Israël. Elle résonne déjà, dès l’aube brisée de l’humanité, dans le premier cri de miséricorde lancé par Dieu au cœur même du drame du péché originel.
« Le Seigneur dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre les animaux de la terre : tu ramperas sur ton ventre, et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : Elle te brisera la tête, et toi, tu lui tendras des embûches au talon.2 »
L’Annonciation n’est pas le cœur du mystère de l’Incarnation ; mais son instrument admirable. Par elle, Dieu le Père réalise son dessein éternel de salut, en parfaite communion de désir et de volonté libre de la Vierge Marie, mais aussi de saint Joseph et, à travers eux, avec le « petit reste » de fidèles qui, de génération en génération, prépare et accueille la venue du Messie, et aujourd’hui prépare avec Marie le retour du Fils de l’Homme venant sur la nuée.
L’archange transmet l’appel divin, afin que le Verbe éternel, qui est Dieu Lui-même, puisse s’incarner dans le premier génome qui, à cet instant du « OUI » de Marie, est une personne en voie d’accomplissement. Le Verbe prend chair dès l’instant T du Oui de Marie, en la personne humaine de Jésus de Nazareth, fils de Marie selon la chair et fils de David par Joseph selon la Loi. Il n’y a pas de latence, aucun intervalle entre le consentement libre de Marie, la conception de la Personne humaine de Jésus, et l’Incarnation du Verbe. Dieu est Dieu.
Ce point crucial de la conception humaine et de Jésus et de son Incarnation est le fondement de la problématique de l’animation chez l’homme, sise dans la Pensée de Dieu le Père, dans la Parole créatrice du Verbe, dans l’œuvre sanctifiante de Dieu le Saint Esprit. Si le Verbe a bien assumé tout de la condition de l’homme – ce qui est de foi – alors la réponse au questionnement sur l’animation est là sous nos yeux, dans le mystère de l’Annonciation. Ne craignons pas de poser les fondations d’une métaphysique catholique3.
Contexte géopolitique, historique de l’Annonciation
L’Annonciation survient dans un contexte où Israël n’est plus un État, mais un peuple soumis à Rome, et localement gouverné par des potentats despotiques, immoraux, abreuvés de sang.
Rome impose sa loi sur le monde connu. L’empereur Auguste, maître incontesté de la Méditerranée, règne depuis des décennies : du 16 janvier 27 av. J.-C. au 19 août 14 apr. J.-C. Sous son autorité, l’Empire s’étend des colonnes d’Hercule – le détroit de Gibraltar – jusqu’aux rives de la mer Noire, mais la Gaule n’est pas encore conquise. Rome symbolise la capitale du monde connu, et Israël reste, à son corps défendant, l’instrument du salut des nations.
Certes, le Temple a une certaine autonomie, et il est le cœur battant de la foi d’Israël, centre du culte et de la culture juive. Toutefois, il est entouré de religions idolâtres multiples et diverses. Le paganisme triomphe. Hérode le Grand règne sur la Judée, vassal de Rome ; c’est un tyran cruel et très inquiet pour l’avenir de son trône. Rien ne laisse présager, humainement, un événement qui possiblement renverserait la situation, et pourtant, la Promesse s’accomplit. En Galilée, un événement silencieux va bouleverser le monde.
Les acteurs de l’Annonciation
Les protagonistes directs de cette théophanie : l’archange Gabriel, Marie ; les acteurs indirects : Anne, Joseph, Nazareth – le nom signifie lieu de prière ou des ermites – et le petit reste de fidèles.
SAINT JOSEPH : présence du Père éternel
Saint Joseph, chaste époux de Marie, était le troisième d’une fratrie de six et descendant direct de la lignée du roi David. Son père, Jacob, occupait la demeure de Jessé – père de David – à Bethléem. Ses frères, attachés à leur rang social, n’admettaient pas que Joseph ne se maintienne pas dans le niveau social qui était le leur, aristocratie royale. Ils le rudoyaient sévèrement, le maltraitaient, l’humiliaient, allant jusqu’à le frapper avec violence, si bien qu’il dut quitter la maison paternelle – événement qui nous renvoie à l’appel d’Abraham, du patriarche Joseph et de Moïse.
Joseph menait une vie pieuse, ne recherchant que l’intimité avec Dieu, priant avec ardeur pour la venue prochaine du Messie. Un jour, un ange lui apparut, lui demandant de cesser tout travail : » […] car, comme le patriarche Joseph avait eu autrefois entre les mains, par la volonté de Dieu, tous les grains de l’Égypte ; ainsi, disait l’ange, le grenier du salut allait bientôt être confié à ta garde4. » Il ne comprit pas les propos de l’ange, il continua de travailler. En fait, les paroles de l’ange peuvent se considérer comme nécessaires à l’activation de l’information que son âme reçut au moment de son animation, à l’intérieur de la memoria Dei5.
Joseph parvenu dans sa dix-huitième année, Dieu acheva son œuvre secrète en lui ; son corps spirituel atteignit sa plénitude d’autant qu’il fut présanctifié6 à la circoncision. Dès lors, il avait une vie d’union à Dieu. Un état intérieur de sanctification, donc de grâce. Il fut, d’une certaine manière privilégié en vue d’être surnaturellement le récipiendaire de la venue sur Terre de l’Immaculée Conception.
Dieu le Père ne pouvait permettre que naquît Celle qui serait sans tache, la Vierge Marie, sa fille bien-aimée sans qu’au sein d’Israël se trouvât un homme pur, un juste selon la grâce donnée à l’humanité. Cet homme était saint Joseph, que Jésus considérera tout à la fois comme son père commun et l’icône vivante de son Père des cieux. Ainsi advint que, dans la dix-huitième année de Joseph, naquît Marie, la Vierge d’Israël, l’Immaculée Conception. Il ne fut ni témoin ni acteur de l’Annonciation, de même qu’il ne le sera pas de la Passion ni de sa Résurrection.
Il ne le pouvait, puisqu’il représentait visiblement Dieu le Père et qu’il n’a pas été conçu immaculé.
Cependant, si son rôle diffère de la Vierge Marie, il n’est pas moindre quant à sa mission et à sa dignité. Ce que Marie signifia lors de sa dernière apparition publique à Fatima : Joseph apparaît à ses côtés, portant l’enfant Jésus dans ses bras, légèrement en avant d’elle – ce qui indique l’importance de son rôle dans cette fin des temps auprès du petit reste de fidèles –. En effet, les mariophanies à Fatima tracent la ligne droite des événements purificateurs de l’humanité, ce qu’annonçait la Vierge Marie à La Salette, alors que les mariophanies de Fatima annonçaient le triomphe de son Cœur Immaculé.
Saint Joseph, fils de David a une vocation directement liée à celle du peuple Hébreu, peuple choisi pour confesser l’unique Dieu vivant, pour exalter sa Loi, chanter sa miséricorde, accueillir et reconnaître le Messie de Dieu. Il est le roi légitime, caché et silencieux d’Israël. Sa souveraineté est surnaturelle. Il deviendra le gardien secret de la Très Sainte Trinité qui se manifestera bientôt au milieu de son peuple. Comme le fût le patriarche Joseph, gardien des greniers de Pharaon. Il accomplit la mission qu’annonçait son aïeul, la raison pour laquelle Dieu l’appela à prendre pour épouse la Sans-Tache, l’Immaculée Conception.
Saint Joseph est le témoin de la mémoire des patriarches, dépositaires de la Promesse du salut. Une mission qui est sociale par excellence dans ce peuple à la nuque raide. Il veille sur le Pain descendu du ciel, destiné à nourrir les nations en vue de la vie éternelle et bienheureuse :
« Mandé par le grand prêtre, Joseph se rendit aussitôt à Jérusalem et vint se présenter au Temple. Il dut, à son tour, tenir sa branche à la main pendant la prière et le sacrifice. Il ne l’eut pas plutôt posée sur l’autel devant le Saint des saints, qu’elle poussa une fleur blanche semblable à un lys. En même temps le Saint Esprit descendait sur lui sous une forme lumineuse. Joseph était donc l’homme destiné par Dieu à devenir l’époux de la sainte Vierge. Il lui fut présenté par les prêtres, en présence d’Anne sa mère. Marie se soumit avec humilité ; elle accepta celui qu’on lui donnait, sachant bien que tout était possible, au Dieu qui avait reçu son vœu de n’être qu’à lui seul.7 »
Saint Joseph n’eut d’autre mission et rien de moins que d’être, selon la Loi, l’époux de Marie, la Vierge d’Israël et le gardien silencieux du Fils unique de Dieu.
Il fut le silence sacré ; crucifié et offert en noble oblation du mystère du salut.
Il reçut en héritage la paternité des peuples et des nations promise à son père Abraham, et accomplie pleinement en lui dès l’instant où il accepte d’épouser Marie.
Il devient le père de l’humanité nouvelle, renouvelée par le sacrement du baptême et sanctifiée dans le sang de l’Agneau. Il est l’une des clefs essentielles des Temps nouveaux, et à la compréhension des événements liés à la nécessaire purification.
La pureté et la chasteté qui régnaient entre les deux époux ne leur furent pas un problème : tous les deux s’étaient donnés à Dieu. En effet, selon la tradition la plus ancienne et honorable dans les courants religieux juifs : c’est l’épouse qui va vers son mari et non l’inverse. L’époux voit, dans l’élan de son épouse, la volonté de Dieu et le signe du don de la vie.
Dès lors, il se comprend mieux la profonde souffrance de Joseph quand il s’aperçut que Marie était enceinte… Mais il n’appartenait pas à Marie de lui dévoiler le mystère de son état, cela ne pouvait venir que de Dieu seul. Cette joie avait sa part de douleur dès le commencement de l’œuvre rédemptrice.
Anne revint en compagnie de Marie à Nazareth, après les noces. Saint Joseph dut s’absenter afin de régler les affaires familiales conséquemment à son mariage. Il retourna à la maison de son père. Sainte Anne resta auprès de Marie jusqu’au retour de saint Joseph, comme le voulaient les usages de leur société. Ce fut durant l’absence de Joseph que se déroula l’Annonciation. Sainte Anne ne fut probablement ni témoin ni la confidente de cette théophanie. « Marie gardait tout dans son cœur ».
La chasteté, la pureté des époux est celle de l’Église instituée dans et par les sacrements. Elle est socialement, et surnaturellement l’une des puissances les plus marquantes pour cette fin de temps. Elle est avec les injustices sociales la flamme la plus acérée, la plus brûlante de la justice divine pour nos sociétés qui ont tourné les dos à toute morale à tout respect de la dignité de l’homme. Le sort réservé aux membres du sacerdoce et des consacrés qui se seront installés dans ce lisier est terrifiant au sens le plus strict8.
Sainte Vierge Marie : présence du Saint Esprit
La conception de la Très Sainte Vierge Marie ne dérogea en rien à l’ordre établi par le Créateur dans la nature humaine. Cependant, elle fut entourée d’un éclat miraculeux, car sainte Anne, épouse de saint Joachim, était frappée de stérilité, et leur âge avancé semblait fermer pour toujours le sein maternel. Leur épreuve rappelait celle des justes Abraham et Sara, qui, dans leur espérance, crurent à la Promesse de Dieu ainsi que, celle plus proche, la stérilité de sainte Élisabeth, mère de saint Jean le Baptiste.
Or selon la vision rapportée par la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, les deux époux – Anne et Joachim- se rencontrèrent sous la Porte Dorée, lieu consacré, où le Seigneur avait, de tout temps, répandu ses grâces singulières sur son peuple. Là ils s’embrassèrent dans la pureté de leur amour, et le Très-Haut exauça leur prière.
Il ne faut pas prêter à ce baiser la puissance d’engendrer à lui seul la Mère du Sauveur. Certes, pour Dieu rien n’est impossible ; néanmoins, puisque le Verbe voulait assumer toute la condition de l’homme, avec l’histoire depuis l’origine, aucun des ancêtres de Marie ne fut exempté de la condition commune à toute chair. Ainsi, si ce baiser scella la fin de cette épreuve et ouvrit la source fermée, il ne supprima pas l’union corporelle des deux époux, accomplie dans l’intention de donner la vie.
La fable d’une conception purement miraculeuse dans l’ordre charnel n’a pas de fondement théologique : car si Marie était la Nouvelle Ève, elle l’est selon la grâce, et non selon la chair. Marie n’est pas une recréation de l’humanité, mais jaillit comme le lys immaculé au milieu du peuple issu d’Adam.
La Vierge Marie fut consacrée et élevée au Temple de Jérusalem dès l’âge de 3 ans et 3 mois. Elle y reçut l’instruction des Saintes Écritures et fut formée dans l’espérance ardente de la venue du Messie promis.
La tradition de consacrer si tôt une enfant issue de la lignée de David répondait à l’attente de l’accomplissement divin ; elle s’enracinait dans les usages pieux observés, entre autres, par les Es-séniens courant mystique, rien à voir avec la secte des Esséniens. De même, il était coutumier que les vierges du Temple fussent mariées à la fin de leur service, dès l’âge de quatorze ans.
Saint Joseph fut l’époux désigné par dieu à l’issue de prières ferventes et de sacrifices offerts par les prêtres du Temple. Selon la Providence, son bâton, disposé sur l’autel des sacrifices, fut me seul à fleurir, signe de son élection comme époux de Marie.
Cependant, le dessein de dieu plaçait Marie et Joseph dans une situation délicate : demeurer dans la chasteté parfaite. Or, dans la société d’Israël, l’infécondité conjugale passait pour un signe de malédiction divine. Aussi, du point de vue des hommes, il n’y avait rien de surprenant à ce que saint Joseph, rentrant chez-lui et la découvrant enceinte, veuille la répudier. Dans le contexte de cette époque et avec les exigences cultuelles et culturelles, il a affronté un drame cauchemardesque, car il aimait Marie. L’Incarnation était pour Joseph une improbable et très douloureuse épreuve. Il a dû connaître un effondrement intérieur, ce qui ne l’a pas empêché de rester un homme noble, élégant, bienveillant. Il fallut que Raphaël9 vint l’enseigner, cet archange est le protecteur des chastes, des époux, des vocations et protecteur et gérant des foyers chrétiens catholiques10.
« Alors Marie reprit : Voici la servante du Seigneur, qu’il me sont fait selon votre parole. Et l’ange s’éloigna d’elle11. »
Le « FIAT » de Marie ouvre son sein à la Très Sainte Trinité. C’est le don total d’elle-même à la volonté divine dans un acte d’une liberté si absolue qu’il ne s’agit plus ici de vertu d’obéissance, mais bien celle du don – du don de soi jusqu’à l’oubli -. l’obéissance ici n’est pas liée à la volonté au sens de volontarisme, c’est un état de conscience perdu par le péché originel. Marie du fait de son Immaculée Conception ne s’expose pas la tentation.son « FIAT », elle le prononce dans une béatitude qui ma projette, par une assomption intérieure, dans la vie trinitaire. N’est-elle pas comblée de grâce ?
Certains généticiens, sur la bases de leurs observations scientifiques, ont proposé qu’à l’instant de son « OUI » donné dans un élan d’amour total, il se serait produit une hémorragie cardiaque ce qui aurait donné la matière physique de la fécondation virginale et surnaturelle du corps physique de Jésus. C’est possible, mais le mystère est si profond que tout ce que l’on peut en dire n’en est qu’un rien. Admettons que dans l’ordre du créé comme de l’incréé, il existe un non-connaissable totalement infranchissable qui ne s’ouvrira à notre intelligence que dans la vision béatifique.
Il est cependant à noter que le Verbe a voulu et pris tout de notre condition humaine ; il est donc tout à fait envisageable que, dès l’apparition du premier génome, dans l’instant T du « FIAT » Dieu le Père, créateur de l’âme, ait créé l’âme humaine et Lui ait communiqué les attributs divins, c’est-à-dire les trois puissances de l’âme humaine. Dans le même instant T de cette animation, le Verbe s’incarne et s’établit l’union hypostatique – union indissociable entre la nature humaine de Jésus de Nazareth, fils de David, et la nature divine du Verbe. Il peut être affirmé, selon les enseignements des Pères de l’Église et du Magistère infaillible, qu’à l’instant T de la conception virginale de Jésus, la Personne de Jésus est là présente en voie d’accomplissement.
Marie est donc :
– la fille bien-aimé de Dieu le Père -lys de pureté ;
– l’épouse bien-aimée de Dieu l’Esprit Saint – rose de charité ;
– la Mère bien-aimée de Dieu le Fils – violette d’humilité.
Marie, fille d’Israël, l’Immaculée Conception dans son « FIAT » fait son triple don d’elle-même dans un mouvement de liberté qui est celui de l’amour au Dieu Trine. Voici, la Nouvelle Ève. Là, nous entrons dans le silence de la contemplation.
Citations des docteurs et des Pères de l’Église
« In ipso instanti conceptionis Christi, anima Christi fuit plena gratia et veritate, et Verbum caro factum est. » Trad. : « Au tout premier instant de la conception du Christ, son âme fut comblée de grâce et de vérité, et le Verbe s’est fait chair. »
« In ipso instanti quo caro Christi fuit concepta, verbum Dei ei fuit hypostatice unitum. » Trad. : « Au même instant où la chair du Christ fut conçue, le verbe de Dieu lui fut uni hypostatiquement. »
(S. T. IIIa, q. 30,a. 1 & IIIa, q. 33, a. 3 St Thomas d’Aquin)
« Aperuit se Virgo credendo, concept credendo, peperit credendo. Fiat enim tuum, Domine, fiat in me secundum verbum tuum. » Trad. : « La Vierge s’est ouverte en croyant, elle a conçu en croyant, elle a enfanté en croyant. Que ton Fiat, Seigneur, que ton Fiat s’accomplisse en moi selon ta parole. » (St Augustin d’Hippone – Sermon 215, 4 – Annonciation.)
«Le « oui » de Marie dans l’Annonciation mûrit en un « Fiat » qui se prolonge tout au long de sa vie […] Par ce « Fiat », Marie devient la Mère du Fils par l’opération de l’Esprit Saint, et en même temps elle est la Fille du Père éternel et l’2pouse véritable de l’Esprit Saint. » ( Pape st. J.P. II – Enc. Redemptoris (Mater (25/05/1987, n°13)
« Au moment même où Marie prononce son « Fiat », le Verbe éternel du Père commence a exister comme homme dans son sein. L’Incarnation se réalise dans l’instant même du consentement libre et plein d’amour de la Vierge. » (Pape st. J. P. II – Audience générale 13/12/78)
« Dans le « Fiat » de l’Annonciation, Marie accueille le mystère de l’Incarnation avec une disponibilité totale. À cet instant précis, le Verbe s’est fait chair en elle ; la Personne divine du Fils s’est unie hypostatiquement à la nature humaine assumée dans son sein virginal. » (Pape st J. P II – Audience générale 7/1/2004)
« Le « Fiat » de Marie est le oui qui rend possible l’Incarnation. Au moment où Marie dit « qu’il me soit fait selon ta parole », le Verbe éternel entre dans l’histoire, il prend chair. C’est l’instant décisif où Dieu se fait homme en elle. » ( Pape Benoît XIV – Homélie du 1/01/2008)
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1 Is. 7, 13-14
2 Gn. 3, 14-15
3 Cf. ma prochaine publication sur la nature de l’âme qui sera suivit de l’animation.
4 Idem, note 10 ch. XXI
5 Première des trois puissances de l’âme ou premier des attributs de Dieu (question ouverte).
6 Ce qui équivaut au sacrement du baptême, comme le sera saint Jean le Baptiste.
7 Idem, note 10 ch. XXI
8 Cf. Les messages de la Vierge Marie à la Salette et à Don Gobi dans le Livre Bleu : Réciter les Sept allégresses et les Sept Tristesses de saint Joseph et terminer chaque chapelet avec une prière qui l’honore est une source inouïe de grâces.
9 Réciter chaque jour une litanie attachée à chaque archange et à l’ange gardien est une source de grande protection surtout en ces temps si confus et obscures.
10 Ne sous-estimons pas le rôle et la mission des anges, des chœurs angéliques auprès de nous. Ils sont d’une surabondante charité.
11 Luc 1, 38
Source : Sur le Roc

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