Le programme « EVARS » décrypté par un enseignant

Propagande scolaire au prétexte de l’éducation sexuelle

Ce n’est pas avec ça qu’on va améliorer le niveau ni « réarmer la France en bébés »

vendredi 26 mai 2023, par Lionel Labosse

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Propagande scolaire au prétexte de l’éducation sexuelle

Le programme « EVARS » décrypté par un enseignant

Ce n’est pas avec ça qu’on va améliorer le niveau ni « réarmer la France en bébés »

vendredi 26 mai 2023, par Lionel Labosse

Le programme « EVARS », adopté et présenté en février 2025 dans un document PDF de 48 pages qui en détaille les préconisations, suscite des craintes légitimes. Il a été maintes fois commenté, et fait parfois l’objet de fantasmes de la part de personnes qui ne l’ont pas lu et s’horrifient parfois de ce qu’il ne contient pas, alors qu’ils devraient se formaliser de ce qu’il contient. Il se trouve que, si je ne suis pas psychologue, mon parcours d’enseignant fait que je suis particulièrement qualifié pour commenter ce programme, ce que je vais tenter dans une vidéo incluse dans cet article, en espérant pouvoir échanger avec d’autres personnes sur ce sujet, si un média dissident daigne me donner la parole.
Comme chaque fois que l’on commente les « notre projet » de la mafia macroniste, le piège est de s’enfermer dans la critique du projet, et d’oublier ce dont le « notre projet » prend la place pour détourner notre attention. En effet, à un moment où la France plonge dans les abysses du classement PISA (voir mon article sur Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ?, d’Aude Denizot) et où la Cour des comptes fait un constat sévère sur l’école primaire : « Un système éducatif en situation d’échec », mais surtout à un moment où le spectre de la dénatalité étend son ombre funeste sur la France, voici la priorité d’un gouvernement minoritaire, et d’une ministre qui n’a pas d’enfants (au moins n’en a-t-elle pas en école privée élitiste comme ses prédécesseurs) et proclame n’avoir aucune connaissance du milieu scolaire, qui a succédé à un ministre qui avait les mêmes qualités et était issu d’une école privée élitiste. Je terminerai donc mon exposé par quelques idées de ce que l’on pourrait faire si l’on voulait que l’école Fasse la France Forte Fissa (FFFF), car telle est ma devise, francisation du « MAGA » trumpien !
Voici la vidéo, assez longue et pas de qualité professionnelle, vous voilà prévenu !

Le programme « EVARS » décrypté par un enseignant – Lionel Labosse, 27 mai 2025
par Lionel Labosse

Après avoir suivi ma scolarité secondaire et passé mon bac dans des établissement publics de Seine-Saint-Denis, je suis professeur de Lettres depuis 35 ans (rentrée 1990), toujours dans l’enseignement public, dont 23 ans en Seine-Saint-Denis, 9 ans en collège puis 14 ans dans deux lycées classés ZEP, puis « zone sensible » de ce département. Entre 1997 et 2014, j’ai été pionnier dans l’éducation à la sexualité, volet « lutte contre l’homophobie », envisagée d’une façon moins réductrice que cette formule. Avant puis après la loi du 4 juillet 2001 qui est à la base du programme EVARS, j’ai expérimenté des dispositifs de « lutte contre l’homophobie » (que je préférais nommer « diversité sexuelle »), dans les établissements du 93 où certains individus qui n’ont jamais quitté les beaux quartiers de Paris prétendent que les « Frères musulmans » pour reprendre cette expression tendance dans l’actualité récente, font régner la terreur. J’ai donc une certaine expérience de ce que l’on peut faire et de ce qu’il vaut mieux éviter, pour une « éducation à la sexualité » respectueuse des enfants et de leurs familles. Quelques traces dans la presse et dans les documents institutionnels témoignent de cette expertise, bien avant que ce soit la mode. Entrevue publiée dans le cadre du dossier « sexe et école » de feu Le Monde de l’Éducation en mai 2005, et dans les Cahiers de l’action n°40 de l’INJEP en 2013. Cela fait des lustres que j’ai pris mes distances avec le LGBT, depuis au moins la parution de mon essai Altersexualité éducation & censure en 2005, ce que Xavier Poussard a subsumé en cette formule dans Devenir Brigitte : « Lionel Labosse, enseignant et écrivain, est un militant altersexuel opposé à l’agenda LGBT ». Cela me vaut à la fois d’être ignoré dans le milieu LGBT, et détesté des homophobes, qui ne disposent pas de la nuance « altersexuel opposé à l’agenda LGBT ».

Ce programme « EVARS » constitue la dernière étape d’une Chronologie des circulaires et autres dates marquantes de l’éducation à la sexualité, que j’avais réalisée en 2010, après avoir commenté en 2007, année de création de mon site altersexualite.com, la circulaire N°2003-027 du 17-2-2003 consacrée à « L’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées », ancêtre d’EVARS. Extrait de cette circulaire de 2003 : « Cette démarche est d’autant plus importante qu’elle est à la fois constitutive d’une politique nationale de prévention et de réduction des risques – grossesses précoces non désirées, infections sexuellement transmissibles, VIH/ sida – et légitimée par la protection des jeunes vis-à-vis des violences ou de l’exploitation sexuelles, de la pornographie ou encore par la lutte contre les préjugés sexistes ou homophobes. » Voici ce que j’en écrivais à l’époque : « On constate à cette lecture que l’on recherche des « prétextes » à aborder la sexualité, tous liés à des interdictions et des prescriptions terrifiantes pour les élèves, et qu’il n’est absolument pas question d’éducation. Où est passée la notion de plaisir ? »

Mon commentaire est presque inchangé 15 ans après. L’impression qui se dégage de ces 48 pages est édifiante. À cette vision négative et quasi policière de la sexualité, considérée comme tout et son contraire, mais surtout pas un moyen de faire des enfants, qui est pourtant une nécessité vitale pour la France, s’ajoute une dimension de propagande, que je vais tenter de montrer à partir de la lecture commentée du document, basée sur mon expérience de terrain et sur ce que j’ai appris depuis la tyrannie covidiste. Ce dispositif ne vise pas à l’éducation, mais au bourrage de crâne. Il ne vise pas à « réarmer la France en bébés » selon une de ces expressions ridicules dont notre présiroi a le secret, mais à formater des citoyens dociles, non pas éduqués, mais dressés.
Je commencerai par une liste subjective des mots les plus utilisés dans ces 48 pages, et des mots dont l’absence m’étonne. Je ne commenterai guère cette liste, que chacun pourra refaire à sa façon, différente de la mienne, car je reprendrai ces termes au fil de ma lecture d’un grand nombre de points au fil des pages. Attention : le dossier est classé par âges et par niveaux, d’où un côté répétitif, car les notions sont abordées de façon de plus en plus complexe de la maternelle à la terminale, et pour les deux années de CAP en lycée pro, sur le modèle général de l’enseignement du français ou des mathématiques, qui reprend et approfondit. Un mot qui n’est présent que 3 fois n’est pas forcément considéré moins important qu’un mot présent 20 fois, mais à n’aborder qu’en fin de lycée. Cette liste subjective vise juste à donner la tonalité du programme EVARS.

La violence, une expression malheureusement fréquente de l’amour entre les hommes.

© anonyme / Facebook

Fréquence des mots clés dans le PDF EVARS

Violences, violent : 109
 Amour(eux) : 23
 « Comprendre que » : 23
 Personne / adulte de confiance : 20 + personnes ressource : 2
 Famille : 17
 Penser, analyser de façon critique : 17
 Porno : 15 (-graphie : 10 + pornodivulgation : 5)
 Danger(eux) : 14
 Puberté : 14
 Contraception : 13
 Grossesse : 12, dont 2 positives et 10 « non prévue », « non désirée », + IVG (7)
 Inceste : 11
 Ami, amitié, amical : 10
 Papillomavirus et vaccination : 7 (quasiment toujours ensemble sauf 1)
 Parents : 7 (dans homo/mono/hétéroparentalité + parents au sens large de « parenté »
 Excitation : 5
 Règles : 4 + menstruations, menstruel : 4
 Sérophobie : 3 + séropositif = 2
 Pénis 2
 Clitoris 2
 Préservatif 2
 Majorité numérique : 2

Les mots absents :

 père, papa
 mère, maman
 bébé ; accouchement ; allaitement
 fonder une famille
 vulve ; vagin
 seins
 anus
 pénétration
 masturbation
 sodomie
 sperme
 stérile, stérilet
 majorité sexuelle
 obésité

À titre de comparaison, j’ai profité d’une soirée entre amis pour demander à un échantillon de 4 personnes autour de la soixantaine, 2 hommes et 2 femmes, d’établir une liste de 10 mots que leur inspire la notion de « vie affective et relationnelle, sexualité », sans leur dire de quoi il s’agissait. Voici les 4 réponses. Je vous suggère de faire la même chose avec des personnes d’âge différent dans votre entourage.
 Tendresse – Rencontre – Attirance – Échanges – Complicité – Affection – Fidélité – Longévité – Plaisir partagé – Qualité
 Amour – Tendresse – Connaissance – Fusion – Vérité
 Sentiments – Amour – Espérance – Rire – Lien – Connexions – Souvenirs – Plaisir –
 Bisous – Cœur et Sexe – Rupture et Réconciliation – Parole – Silence – Dialogue – Vieux couple ensemble

Lecture critique du programme EVARS

Avant de vous proposer ma lecture subjective et libre (je ne suis adhérent d’aucun syndicat, d’aucun parti politique, et ne fais partie d’aucune association de quelque nature que ce soit), je vous renvoie à un document publié par l’Enseignement catholique le 17 février 2025, intitulé « Éducation affective relationnelle et sexuelle ». En termes feutrés, ce document adressé aux « directeurs diocésains » et aux « référents EARS » émet quelques réserves, mais on trouve les traces de commentaires plus anciens datant de la période de consultation avant la publication de la circulaire. Voici un extrait :
« Dans le contexte actuel, l’Enseignement catholique comprend la nécessité d’un programme comme mesure invitant à prendre au sérieux une éducation essentielle pour le développement des jeunes.
La juste compréhension des enjeux ne diminue en rien les inquiétudes fondamentales concernant des éléments susceptibles d’être contraires à l’intérêt premier de l’enfant notamment :
• lorsqu’ils ne s’inscrivent pas dans une éducation intégrale et une vision positive des relations et de la sexualité ;
• lorsqu’ils anticipent certaines notions sans prise en compte de la maturité des enfants (les contenus doivent rester imperméables à toute influence idéologique) ;
• lorsqu’ils tendent à éloigner les parents de leurs responsabilités au lieu d’en faire les partenaires incontournables. »
Pour info, les syndicats ont également été consultés. La lecture de cette page de la CFDT suffira à vous faire comprendre que les syndicats majoritaires se préoccupent de tout sauf du bien des enfants. Extrait : « Il a fallu cependant peser de tout notre poids avec d’autres organisations syndicales pour obtenir que soient explicitement mentionnées les différentes discriminations contre lesquelles le programme entend lutter comme l’homophobie, la transphobie, ou la mention des personnes intersexes, et ce, dès le collège. »
Certes, j’ai œuvré pour cela dans le passé, mais à aucun moment pour que ce soit le noyau de toute éducation à la sexualité ! Je vous renvoie à mon mémorandum sur l’écriture inclusive pour montrer que les syndicats majoritaires agissent contre l’intérêt des enfants, pour l’intérêt des entités malfaisantes qui les financent. Quant aux syndicats minoritaires, leur préoccupation principale est de seconder l’agenda néoconservateur pour contrebalancer les options gauchistes des syndicats majoritaires. Tout cela ne m’inspire que dégoût. J’en ai dit ce que j’en pensais dans cet article.

Faire la France Forte Fissa (FFFF)

Et voici quelques idées provocatrices pour que l’école contribue à Faire la France Forte Fissa.

1. Supprimer l’Éducation nationale, qui est un instrument de propagande. Sur le modèle de la Suisse, de l’Allemagne ou des États-Unis, l’éducation doit être ramenée au niveau local (régions, voire départements). L’émulation permettra de dégager les meilleures idées pour hausser le niveau, et d’éliminer les moins bonnes. Supprimer par conséquent tout ce qui a révélé son inefficacité, voire sa nuisance. Je ne donne qu’un exemple qui est le plus flagrant dans ce domaine : cela fait des décennies que l’on consacre des heures à la « lutte contre l’antisémitisme », et la communauté juive organisée ne cesse de se plaindre qu’il n’y a jamais eu autant d’antisémitisme ! Le bon sens élémentaire dicte de cesser immédiatement cette perte de temps au profit d’autres activités utiles.

2. Restaurer la possibilité entière de l’éducation en famille, dans le même esprit de dégager les meilleures pratiques.

3. Enseigner la musique et la pratique instrumentale à tous les enfants. Voir le modèle de la Chine, qui en l’espace d’un demi-siècle a atteint l’excellence dans un domaine qui lui était totalement étranger, la musique classique occidentale. La musique est un objet d’étude en soi, mais démultiplie les capacités cognitives.

4. Favoriser dès le plus jeune âge la pratique de plusieurs langues étrangères.

5. Pratiquer des sports au choix, notamment les arts martiaux et le maniement des armes à feu (comme en Suisse ou Israël), pour pouvoir vaincre l’ennemi, en cas d’attaque des méchants Russes ou des méchants musulmans sous faux drapeau.

6. Favoriser la pratique des arts, en remplaçant les subventions des artistes à la botte du régime par des prestations rémunérées d’artistes dans les écoles (littérature, théâtre, arts plastiques, cirque, danse, etc.)

7. Apprendre à chaque enfant l’autonomie, à construire sa maison, cultiver son jardin, se soigner, se nourrir, cuisiner, entretenir ses machines, maîtriser les moyens de communication et leur technologie.

Terminer en chansons

 Pour terminer comme d’habitude, voici une chanson qui nous rappelle que cette éducation à la sexualité ne fait que se conformer aux préconisations de l’OMS. C’est ce qui a entraîné des confusions dans l’esprit de certains commentateurs, qui ont extrapolé à partir de vidéos d’interventions de transsexuels ou de militants prosélytes dans des écoles.

Merci l’OMS
par La résistance heureuse

Pour aller au fond de ma pensée, je vous propose de réécouter « Le grand Pan » de Georges Brassens, dont voici l’analyse des paroles.

Georges Brassens « Le grand pan » | Archive INA
par Ina Chansons

Je vais me faire traiter de tous les noms, mais je rappelle ce qui est au cœur de la fondation de mon site. Nous ne sommes pas une civilisation « judéo-chrétienne », mais helléno-romano-chrétienne, comme le rappelle cet article de l’institut Iliade. D’autres grandes civilisations exhibent la sexualité dans les temples, par exemple au Népal, avec des sculptures explicites visibles de tous, y compris des enfants, qui peuvent d’ailleurs voir aussi des chats et des chiens jouer à la bête à deux dos (macron appelle ça « se chamailler » !) Voyez mon article sur Le Banquet de Platon, et ayez une pensée pour ce bon Diogène, le philosophe cynique qui se masturbait en public des siècles avant le Christ. Donc ce qui est pervers dans ce programme EVARS, ce n’est pas l’apologie de la sexualité génitale, qui n’y figure pas, mais l’invisibilisation du rôle des parents, et la judiciarisation de l’amour et des relations humaines.

 Si vous avez apprécié et article, alors celui-ci vous intéressera : « Vaxination : Faut-il quitter la France pour avoir des enfants ?.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Le programme « EVARS » en ligne

Source : Altersexualité

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