Week-end pascal sous la protection des gendarmes réservistes

Douze réservistes sont arrivés jeudi soir à la gendarmerie de Briey pour renforcer les équipes sur le terrain en ce week-end pascal. Quelle est la motivation de ces gens du cru ou du civil qui intègrent la réserve opérationnelle ?

A bientôt 63 ans, Yves Brice fait partie de ceux qui n’en ont jamais assez. Jamais assez d’adrénaline, jamais assez d’action, jamais assez de responsabilités. Alors la retraite, très peu pour lui. Aussi, quand son dernier jour de travail est arrivé, celui qui était à l’époque capitaine de la communauté de brigades (Cob) de Saint-Dié-des-Vosges n’a pu se résoudre à quitter cette grande famille qu’est la gendarmerie. Aujourd’hui, cet ancien de « l’active » est dans les rangs de la « réserve opérationnelle ». Et pour ce sportif confirmé fondu de montagne qui pratique le ski, la course à pied, la natation, le VTT, l’escalade et un tas d’autres activités de plein air, il ne s’agit pas d’une vaine mission.

« Quand on fait un métier comme le nôtre, on en garde des séquelles. On est impliqué auprès de la population. C’est passionnant, prenant. On ne peut pas tout arrêter du jour au lendemain. » Depuis six ans, il intervient donc en renfort des unités présentes sur le terrain comme pendant ce week-end de Pâques où le trafic important et les derniers attentats de Bruxelles nécessitent un contrôle des flux intensifié. Mais son rôle ne s’arrête pas là, Yves Brice forme aussi les jeunes issus de la société civile qui veulent devenir réserviste. « C’est une excellente expérience pour eux. On apprend la vie en groupe avec la rigueur militaire », souligne Pascal Niggemann, le commandant de la Compagnie de Briey. L’uniforme conditionne ces hommes et femmes qui ont choisi cette voie en plus de leur métier dans le civil. « Ils ont la même façon de travailler que n’importe quel gendarme. Ils respectent les personnes, constatent les infractions et en réfèrent à l’officier de police judiciaire (OPJ) compétent de leur territoire », détaille le commandant Niggemann. Sur le terrain, il est d’ailleurs impossible de les différencier de leurs collègues de l’active.

24 hommes en renfort

Pendant ces quatre jours du week-end pascal, depuis vendredi et jusqu’à lundi soir, douze réservistes apportent leurs concours aux militaires de Briey, notamment aux péages de Beaumont et Jarny. Six sont affectés à Lexy, trois à la Cob d’Audun-le-Roman et trois à celle de Mars-la-Tour. « Ce n’est pas neutre, ça représente beaucoup plus de monde sur le terrain pour assurer la surveillance des personnes sur les routes mais aussi aux abords des églises ou pour lutter contre les cambriolages », confie le chef de la compagnie de Briey qui apprécie la véritable « réactivité opérationnelle » de ces militaires qui sont rémunérés en fonction de leur grade et de leur situation familiale. « On ne s’est jamais autant rendu compte de l’importance de la réserve que depuis la mise en place de l’état d’urgence. »

Et ce n’est pas le capitaine Brice qui dira le contraire, il comptabilise déjà 45 jours de mission depuis le début 2016. Une question nous vient alors à l’esprit : que fera ce passionné lorsqu’il aura atteint la limite d’âge fixée par son grade (64 ans pour un capitaine, NDLR) pour faire partie de la réserve opérationnelle ? « Je me recyclerai dans l’encadrement de sorties sportives et j’en profiterai pour voyager. » Histoire de voir si le monde tourne rond…

Source : Le Républicain Lorrain

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