Violences policières : du rififi entre la Gendarmerie et la Police Nationale

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Cruchot le “gendarme de St Tropez” contre “Pinot simple flic”, c’est symboliquement une des images qui émerge d’un documentaire diffusé par BFMTV. Dans un extrait, diffusé avant le reportage on voit un colonel de Gendarmerie, Michaël Di Méo, réagir à une séquence, tournée le 1er décembre 2018 dans un restaurant Burger King avenue de Wagram. On y voit des CRS s’en prendre à coups de matraques répétés à des personnes réfugiées dans le “fast-food”. “C’est de la violence policière”, commente à chaud le colonel Di Meo quand on lui montre la vidéo. Puis enfonçant le clou il poursuit :
“Malheureusement, quand les manifestants parlent de violences policières, je suis obligé d’aller dans leur sens“.

Le colonel Michaël Di Meo n’est pas n’importe qui, il commande le groupement II/1 de gendarmerie mobile de Maisons-Alfort. Pourtant sa haute fonction n’a pas empêché les réactions indignées, de personnels de la Police. Ainsi le directeur général de la Police nationale Eric Morvan a regretté sur twitter l’utilisation du terme de “violences policières” qui “suggère un système sciemment organisé. C’est évidemment faux”, poursuit le chef de la Police. Dans un communiqué au titre évocateur : “La balance”, le syndicat de police “Synergie officiers”, a lui, demandé au ministre de l’Intérieur de “rappeler à l’ordre la Gendarmerie qui n’est pas la directrice de conscience des policiers”.

Pour essayer d’y voir clair dans ce face à face, il est important de quantifier ce qui différencie aujourd’hui la gendarmerie de la police lors du maintien de l’ordre.
– Le CNEFG de Saint-Astier est spécifique à la gendarmerie. Il permet à la fois de former d’entraîner et de perfectionner les personnels au MO (Maintien de l’Ordre) mais aussi d’expérimenter de nouveaux véhicules, de nouvelles armes et munitions et de nouvelles tenues. La police ne possède pas l’équivalent.
– La gendarmerie est un corps militaire avec un règlement, des grades, des traditions et une éthique propre à toutes les armées. Les policiers eux sont des civils revêtant l’uniforme, pour certains, avec des syndicats et des porte-paroles désignés.

Sur un plan plus spécifique aux manifestations des Gilets jaunes il faut noter que :
– Après des violences présumées contre des Gilets jaunes le ministre de l’Intérieur a annoncé que les deux inspections (IGPN et IGGN) sont saisies de 209 enquêtes portant sur des soupçons de violences policières (On voit donc que contrairement à ce qu’énonce Eric Morvan celles-ci existent bien). Pour la police 199 pour la Gendarmerie 10. Soit un pourcentage de 95,2 % pour la Police et de 4,8 % pour la Gendarmerie.
– La majorité de ces 209 saisines concernent l’utilisation par les forces de l’ordre du lanceur de balles de défense de 40 mm (LBD-40). Or les données de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) font état, jusqu’au début février 2019, de 13.460 tirs de LBD-40. De son côté, l’IGGN évalue à “un millier” les tirs de LBD par les gendarmes pour la même période, soit 93 % pour la Police et 7 % pour la Gendarmerie. A noter que, côté Police, la très grande majorité des tirs de balles de défense a été le fait des policiers des BAC, constitués en détachements d’action rapide (DAR), et des compagnies d’intervention de la Police.

Même si les violences policières existeront toujours, on peut affirmer que les Gendarmes mobiles grâce à leur déontologie et leur savoir-faire ont une attitude qui minore notablement dans les manifs les risques de bavures.

Source : Boulevard Voltaire

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