Vent de fronde chez les femmes de gendarmes à Sospel

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Les trois femmes de gendarmes « rebelles » posant devant la caserne de Sospel, objet de toutes leurs critiques.Anaïs Brochiero / Le Parisien
Brisant le tabou du devoir de réserve, les épouses de trois gendarmes dénoncent les conditions de vie « indignes » dans la caserne de Sospel. Et relancent le débat sur l’état des bâtiments

Il serait donc moins glamour d’être gendarme à Sospel qu’à Saint-Tropez ! Pas un scoop. Quand sur le sable de Pampelonne, l’adjudant Cruchot traquait les nudistes, ce sont moisissures et autres stigmates de l’insalubrité que les gendarmes du haut pays mentonnais chassent au quotidien. En fait de gendarmes, ce sont leurs épouses qui s’en chargent… Ou plutôt qui, en ayant ras le képi de vivre dans des logements de fonction qu’elles jugent « indignes », ont mis les pieds dans le plat !

Posant sous les fenêtres du casernement où leurs époux ont été affectés, les trois jeunes femmes ont brisé le tabou du mutisme militaire en rendant public dans les colonnes du « Parisien » leur colère.

La caserne courant d’air

Leur coup de gueule, il est relatif à l’insalubrité des locaux de fonction qui leur ont été attribués. Si le groupement de gendarmerie ne nous a pas autorisés à vérifier leurs dires, les trois « rebelles » détaillent volontiers leur quotidien dans le Parisien. Elles évoquent des conditions de vie indigne. La partie centrale du bâtiment où elles ont élu domicile avec leur gendarme de mari et leurs enfants « menace ruine ». Elle avait même un temps été « abandonnée aux pigeons » et aux quatre vents.

Et ce n’est pas tout. La vétusté aurait aussi un prix que Natacha, Valérie et Emilie font plus que contester. Dans ce bâtiment délabré, la facturation du chauffage serait, selon elles, plus qu’exagéré. Il y a peu de temps encore, les conduits de chauffage central à peine isolés passaient quelques centimètres sous le bitume du casernement de Sospel. Moralité, la chaudière réchauffait tout autant la cour du casernement que les appartements de gendarmes… D’où un différend sur les arriérés de charges qui s’élèverait à 18 000 euros !

Le litige serait toujours pendant entre les trois « rebelles » et la direction générale de la gendarmerie. Qu’en sera-t-il après ce mini « scandale » ? Nul ne le sait.

Petite bombe…

Dans la gendarmerie où le devoir de réserve est une loi, la montée au créneau des trois jeunes femmes est une petite bombe. D’autant que, sur le fond, nul ne conteste que leurs griefs soient fondés.

En faisant le tour du propriétaire de ce gigantesque bâtiment qui semble baigner dans son jus depuis qu’il fut érigé, à savoir en 1885, il est clair que la gendarmerie de Sospel fait partie des derniers casernements d’un autre âge (photo ci-contre). La façade des logements de fonction tient du « squat » avec ses carreaux cassés, ses volets à persiennes délabrés, ses fenêtres opacifiées par le temps, l’humidité et l’abandon. Il est vrai que ce qui fut un casernement d’une compagnie de chasseurs alpins n’accueille plus que les cinq militaires et leurs familles aujourd’hui.

Source : Nice Matin


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