Un officier de la Marine destitué de sa Légion d’honneur et du Mérite national

7920477_4c0f9658-d154-11e8-a0d9-fe71cc0b769e-1_1000x625Sous le commandement d’Eric Delepoulle, la frégate «La Fayette» était surnommée le «bateau de l’enfer» tant l’ambiance y était « exécrable». DR.

[MARINE NATIONALE -DESTITUTION ]

L’ex-commandant de la frégate «La Fayette» ne peut plus arborer ses décorations sur son uniforme, après sa condamnation pour «harcèlement moral» suite au suicide de l’un de ses hommes.

C’est une décision exceptionnelle. Et rare. Un officier supérieur de la Marine nationale a été destitué de deux de ses décorations les plus prestigieuses : la Légion d’honneur et l’Ordre du Mérite. Les deux décrets concernant cette décision visant le capitaine de vaisseau Eric Delepoulle, ex-commandant de la frégate « La Fayette », ont été signés par le président de la République.
Elles sont désormais purgées de tout recours car cet officier a été condamné en première instance et en appel à un an de prison avec sursis et une amende de 10 000 € pour « harcèlement moral » après le suicide d’un de ses sous-officiers, Sébastien Wanké en 2010.

« Au-delà des condamnations pénales, je voulais aussi rendre justice à mon fils Sébastien poussé au suicide par harcèlement. Il m’était insupportable que cet officier puisse arborer ces décorations. S’il avait continué son commandement, il y aurait eu d’autres victimes », confie Martine Wanké, 64 ans, la mère de Sébastien, sous-officier marinier qui s’était suicidé à bord du bâtiment de guerre le 15 juin 2010. Il s’était pendu dans le « coqueron » du bâtiment, la réserve des vivres pour la table du commandant.

Un équipage au bord de la mutinerie
Ce sous-officier marinier, âgé de 36 ans, était devenu « l’esclave domestique » du pacha de la prestigieuse frégate « La Fayette » selon l’enquête confiée à la gendarmerie maritime. Soumis à des brimades quotidiennes, Sébastien, qui était le maître d’hôtel de son commandant à bord de l’unité, se voyait infliger des notations médiocres. Humilié chaque jour selon l’enquête, il avait fini par se donner la mort. La gendarmerie avait aussi relevé que l’équipage avait fait l’objet de 114 punitions entre juillet 2009 et mai 2010. Un équipage au bord de la mutinerie.

« Une procédure exceptionnelle dans une affaire exceptionnelle. Il a fallu attendre que le dossier pénal soit purgé de tout recours pour engager cette démarche qui a abouti », se félicite Me Jean-Jacques Rinck, l’avocat de la famille Wanké.

Le commandant Delepoulle, lui, avait continué sa carrière dans la Marine nationale, promu dans un état-major. A l’issue des procédures judiciaires, il a fait l’objet d’une enquête interne disciplinaire.

Source : www.leparisien.fr

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