Un Lotois condamné pour avoir harcelé les gendarmes au téléphone

imageL’affaire a été jugée au tribunal de Cahors. DDM – DDM- MARC SALVET

Pour avoir réitéré à plusieurs dizaines de reprises des appels « farfelus » à la gendarmerie, un homme de 57 ans originaire de Souillac a été condamné vendredi 30 septembre à 2 mois de prison ferme.

C’est le conte de Pierre et le loup revisité. Sauf que, dans cette histoire entendue vendredi 30 septembre au Tribunal correctionnel de Cahors, Pierre est Jacques (*), un Souillagais de 57 ans, et le loup ses chimères. « Le jour où vous aurez vraiment un problème, les gendarmes ne viendront pas », préviennent de concert la juge Gwenaëlle Leclerc et la substitut du Procureur de la République Aurélie Barbosa.
À la barre, Jacques, ancien éducateur sportif, est accusé d’avoir passé plusieurs dizaines d’appels aux gendarmes : 67 entre le 30 mars et le 7 avril 2018, 133 entre le 24 juillet 2017 et le 26 mai 2018 et 21 dans la nuit du 6 au 7 août. « Des appels farfelus sous l’effet d’une alcoolisation très prononcée », estime la juge au regard de l’expertise psychiatrique. « C’est grave ! », s’exclame la Procureure. « Les gendarmes travaillent pour sauver la vie des gens ».

De fausses alarmes

Pour justifier ses appels, Jacques évoque une fois son inquiétude de ne pouvoir joindre son ex-compagne, qui suivait alors une cure de désintoxication, une autre sa voisine qui lui aurait jeté de l’acide au visage alors qu’il fumait à la fenêtre. Alertés, les secours s’étaient précipités pour constater la fausse alarme : l’acide était en fait des cendres de cigarettes. Quant à la troisième fois, « j’avais perdu mes clefs, j’étais coincé dans le hall d’entrée », explique-t-il. Ce soir-là, il avait affirmé vouloir « mettre le feu », obligeant à nouveau les secours à se déplacer. Pour rien. Aux gendarmes, il avait ensuite déclaré qu’il voulait « porter plainte contre [son] téléphone qui appelait tout seul ».

« Il est à côté de la réalité »

« Plus ça va, moins ça va, il est complètement à côté de la réalité », martèle la Procureure. « […] Ce serait plus simple d’aller voir un psy que d’appeler les gendarmes. »
Jacques à réponse à tout, nie sa consommation excessive d’alcool et encore plus une quelconque dépendance. « Si j’avais bu, je n’aurais pas été en capacité de faire le numéro », affirme-t-il. « Quand je travaille, je ne bois pas ». « Mais vous ne travaillez plus depuis 3 ans », lui rétorque la juge.
En face, Jacques opine, s’excuse : « C’est vrai que je suis lourd quand je réitère mes appels ». Condamné, il écope finalement de 2 mois d’emprisonnement fermes et de 2 autres assortis d’un sursis et mise à l’épreuve de 2 ans et d’une obligation de travail et de soins.

(*) Le prénom a été changé.

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