Un gendarme s’immole à Belfort, une tragédie passée pratiquement inaperçue.

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La justice prend son temps la gendarmerie et le ministre de la défense condamnent. Le gendarme accusé de vol tente de se suicider par le feu devant le tribunal de Belfort.



Le 18 avril l’adjudant Marc MOLINIER du peloton autoroutier de DENNEY (90) s’est aspergé d’essence et s’est transformé en torche humaine. Brulé à 8o% son pronostic vital est engagé.

Agé de 45 ans, ce militaire a été radié des cadres par le ministre de la Défense au début du mois d’avril. Il logeait toujours avec sa femme et son fils de 12 ans dans des locaux de gendarmerie. Il avait vingt-cinq ans de carrière gendarmerie, Il était affecté en Territoire de Belfort depuis quelques années.

Selon son avocat, « il a toujours eu un engagement exemplaire et n’a jamais posé de problème dans son métier, c’est un homme qui entretenait de bons rapports avec ses collègues. Il était très engagé, c’était même le réfèrent des jeunes gendarmes qui arrivaient à Belfort ». De notre côté nous avons recueilli de nombreux témoignages qui font l’éloge de ce sous-officier.

Il lui a été reproché le vol de deux coffrets contenant du gel douche et du parfum lors de son intervention sur un accident de poids lourd. Les faits remontent à deux ans et le gendarme a toujours clamé son innocence. Il a mal vécu sa garde à vue et a déjà fait une tentative de suicide. Selon l’avocat il s’agit de faits non prouvés qui sont encore à l’instruction débutée depuis un an et demi.

La hiérarchie de ce militaire à estimé que les éléments qu’elle peut détenir suffisent et qu’il est inutile d’attendre que les gens qui disent la loi se prononcent pour appliquer une sanction.

Le service communication de la gendarmerie en Franche-Comté n’a pas souhaité s’exprimer, renvoyant sur le parquet de Belfort qui a préféré « ne pas communiquer dans ces circonstances douloureuses » se bornant à « ne rien confirmer sur l’existence ou non d’une affaire judiciaire le concernant ». L’ancien gendarme n’a jamais été convoqué devant la justice et il est probable que c’est en raison du fait que son affaire traînait depuis deux ans qu’il a choisi de s’immoler devant le tribunal de grande instance. Sans attendre les suites, la gendarmerie avec la bénédiction du ministère de la Défense avait condamné et exécuté sa sentence qu’elle a prononcée en l’occurrence une radiation des cadres. Cette « condamnation » est tombée il y a une quinzaine de jours. Une procédure administrative est en cours pour contester la décision.

Ce drame nous permet de juger de la prise en compte des risques psycho-sociaux par la gendarmerie. Un suicide s’était produit à l’escadron de Belfort le 23 janvier mais il semblait qu’il était lié à des problèmes personnels, probablement comme ceux qui motivent la tentative qui nous intéresse aujourd’hui…

Notre pensée va à la famille et aux proches de ce militaire à qui nous souhaitons de se rétablir rapidement. Nous n’oublions pas les camarades de ce gradé qui doivent être particulièrement choqués par ce drame. L’absence de médiatisation de cette tragédie provoque notre incompréhension à croire que l’appel au secours de ce gendarme ne mérite pas qu’on l’entende.

source : AGetC

 

Note : Profession-Gendarme prend note avec cette revue de presse qu’ il se confirme que ce gendarme a été condamné par sa hiérarchie bien avant que la justice ne soit passée.

Ceci est encore une fois l’expression d’un code de la défense désuet et en contradiction avec ce qu’il énonce en son article  L4121-4 dont nous nous faisions l’écho ici même le 20 avril 2014 : « il appartient au chef, à tous les échelons, de veiller aux intérêts de ses subordonnés ».

L’Association Gendarmes et Citoyens remarque avec justesse l’absence de médiatisation de cette tragédie, laissant croire que l’appel au secours de ce gendarme ne mérite pas d’être entendu.

 

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