Un gendarme réserviste de Pontoise condamné pour violences conjugales

Illustration. Palais de justice de Pontoise. LP/A.L.

C’est d’abord le grand amour, l’impression de vivre une aventure un peu spéciale. Puis les premières disputes, les premières insultes et finalement les coups, la dégringolade. Comme chaque vendredi, le tribunal correctionnel de Pontoise a eu à juger une histoire « classique » de violences conjugales. Mais ce vendredi matin, l’histoire d’Alizé sort du lot. Car celle-ci a été victime des coups d’un ancien gendarme, réserviste de la brigade de Pontoise et formateur à la sûreté ferroviaire. Un profil qui a longtemps fait hésiter la jeune femme de 29 ans avant qu’elle ne décide de rompre le silence.

Finalement, la justice a condamné son ex-conjoint, Laurent, âgé de 45 ans, à six mois de prison avec sursis mise à l’épreuve durant 18 mois, avec obligation de soins en participant à des groupes de paroles, comme l’avait requis le procureur. Le tribunal a également décidé de ne pas inscrire sa condamnation au casier judiciaire pour qu’il puisse conserver son travail et ainsi verser une pension alimentaire à Alizé, avec qui il a eu un garçon aujourd’hui âgé de six ans.

A l’audience, Laurent – accompagné de sa nouvelle petite amie et d’un officier de gendarmerie – a reconnu les violences a minima. « Je suis conscient que mon problème c’est mon agressivité. C’est le stress, et le stress, on l’évacue de plusieurs façons. Pour moi, c’est physique », concède-t-il. Quand elle parle de coups de poing et de coups de pied, lui (qui fait de la boxe) parle de claques, de bousculades.

 

De quoi faire bondir Me Nathalie Tomasini, l’une des avocates de Jacqueline Sauvage, récemment graciée par François Hollande. « Monsieur est monsieur Hulk, une petite pichenette et clac ! Fracture du nez ! Monsieur est un dur, il le prouve, il a toutes les décorations pour lui », lâche-t-elle, outrée. Une défense percutante portée par une avocate de la cause choisie délibérément par Alizé. « J’ai eu beaucoup de mal à être entendue, le 9 avril, quand j’appelle les gendarmes alors qu’il m’avait menacé avec un couteau. On ne me positionne pas en tant que victime, mais on me dit si vous portez plainte, il va perdre son travail… »

Pour le procureur, il ne s’agit pas de « la parole d’une femme contre celle d’un gendarme ». La représente du ministère public s’appuie sur des certificats médicaux de 2008, 2014 et 2016 établissant un traumatisme facial, une fracture de l’os du nez et un traumatisme crânien. Du côté de la défense, l’avocate souligne qu’il n’y a pas eu de jours d’incapacité totale de travail. « Oui il s’est passé quelque chose en 2008, mais c’est prescrit, il fallait déposer plainte », ajoute l’avocate du prévenu, évoquant des violences dans un contexte de séparation impliquant la responsabilité de chacun.

Source :   leparisien.fr

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