Un dispositif qui a du chien à la gendarmerie de Briey

Pour optimiser ses conditions de travail, l’adjudant Marc Chicaud, maître-chien au Psig de Briey, a mis au point un dispositif permettant à son binôme à quatre pattes de sortir du véhicule sans l’intervention de l’homme.

Marc Chicaud, au premier plan, a présenté son dispositif à Bernard Cazeneuve le 23 mars.  Photos Fred LECOCQ

Marc Chicaud, au premier plan, a présenté son dispositif à Bernard Cazeneuve le 23 mars. Photos Fred LECOCQ

L’idée est d’optimiser la mise en œuvre du chien, de faciliter sa sortie par n’importe quelle issue. » L’adjudant Marc Chicaud, gendarme depuis vingt-cinq ans, et maître-chien au Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) de Briey depuis dix ans « vit pour son métier », comme le souligne le commandant Niggemann, chef de la compagnie de Briey. Le militaire, qui ne fait qu’un avec son berger belge malinois, a créé un Dispositif de projection rapide du chien (DPRC). Entendez par là, une technique permettant à son binôme à quatre pattes de s’extraire du véhicule sans obliger son maître à sortir de la voiture pour lui ouvrir la portière.

« J’ai découvert ce système il y a une quinzaine d’années lors d’une coopération avec la brigade canine sarroise. Je n’avais pas encore de chien mais je me destinais à cette spécialité et les Allemands ont une culture cynophile très avancée. Je me suis dit qu’il fallait adopter ce dispositif », explique Marc Chicaud. Puis, le temps a fait son œuvre. Et les derniers événements liés aux nouvelles menaces auxquelles sont confrontées les forces de l’ordre ont incité l’adjudant à mettre au point un prototype.

« J’ai mis en place un système permettant d’abaisser le siège arrière et d’ouvrir ainsi le box du chien. Par cette trappe, l’animal peut ainsi sortir de l’habitacle par la portière latérale ou par n’importe quelle fenêtre ouverte. » Le gendarme, assis au volant, a simplement tiré sur une corde pour rabattre le siège sans mettre sa vie en danger. « C’est très utile si un véhicule bloque l’arrière de ma voiture. » En restant à l’intérieur, il fait intervenir le chien sans se mettre en danger. Pour l’instant, la commande de ce dispositif est manuelle, mais grâce à l’aide d’un officier de réserve qui travaille dans le domaine automobile, elle pourra bientôt être automatisée par un bouton sur le tableau de bord ou une télécommande.

Reçu à Paris

Marc Chicaud a présenté son projet de DPRC à l’ensemble de sa profession lors de la dixième édition des Ateliers de performance (ADP). « Les gens intéressés par la technologie en fonction de leur spécialité peuvent mettre au point des innovations et les présenter à la Direction générale de la gendarmerie à Paris. » L’idée de son dispositif a été retenue après différents tests et présentée au général Denis Favier, Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) et au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Reçu place Beauvau parmi trente concepteurs de dispositifs innovants, l’adjudant Chicaud se réjouit de pouvoir enfin utiliser son DPRC mais a le triomphe modeste. « Le ministre est très heureux de constater cette dynamique au sein de la gendarmerie mais le mérite revient à toute l’équipe du Psig de Briey. Car le chien seul ne réussit pas à sauver le monde ! » Ses collègues ont d’ailleurs réalisé un film, destiné à l’usage interne, expliquant le fonctionnement du DPRC et ses avantages sur le terrain. Enfin, le dispositif a été testé et validé en conditions réelles lors d’un stage de formation de cynotechnicien de sécurité intérieur au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie, d’août à décembre 2015, sous l’autorité de l’adjudant Genyese. Et le militaire à quatre pattes, de 32 kilos à seulement 28 mois, est déjà opérationnel !

Source : Le Républicain Lorrain

 

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