Ukraine : « la défense territoriale » entre en scène

Il est parfois nécessaire de relever certaines informations discrètes comme celle-ci : “Le parlement ukrainien adopte une loi autorisant la défense territoriale à effectuer des missions dans les zones d’opérations de combat” (1). Mine de rien, c’est une information clé qui s’insère dans un tableau plus général caractérisé par un front de l’Est qui semble à l’arrêt mais quand les annonces militaires se limitent à se plaindre de l’artillerie russe (leur point fort), c’est mauvais signe.

La défense territoriale, ce sont des troupes qui ne sont pas entraînées au combat et qui n’en ont ni la forme physique (âge, notamment) ni l’armement. Ce sont des “réservistes de réservistes”, des troupes de basse police. Si cette “autorisation” qui est en fait un ordre de les envoyer au front, est donnée c’est vraisemblablement parce qu’il n’y a plus de vraies troupes sur ce front du Donbass où ont lieu les combats ou au moins plus assez (voir infra). Les soldats entraînés et équipés doivent être en grande partie morts ou blessés pour que Zelensky envoie le “Volkssturm”. Dois-je faire un rappel sur ce terme et ses implications ou les souvenirs sur l’état de l’armée Allemande en 1945 sont-ils encore assez frais ?

Le front du Donbass pour les Ukrainiens ce sont les 60.000 soldats qui, quelque part entre le 1e et le 10 mars, devaient anéantir la révolte des russophones du Donestk-Lougansk et que l’offensive russe du 25 février a pris de vitesse comme l’affirme le général Français Delawarde. Ce sont… Non, c’étaient les troupes de choc de l’armée ukrainienne armés et entraînés par l’Otan (22.000 en 5 ans selon le Pentagone et Londres), les plus motivés… et les plus infestées de néo-nazis (2).

Je vous conseille https://www.vududroit.com/2022/05/guerre-en-ukraine-quelle-est-la-doctrine-russe/ qui est un article de théorie militaire écrit par un journaliste spécialiste de longue date des questions militaires (et pas un animateur de plateau TV) pour mesurer le temps qui nous sépare de l’écrasement des troupes ukrainiennes sur le front du Donbass. Pour les passionnés de la seconde Guerre Mondiale (GM) sur le front de l’Est, cette « tactique stratégique » russe rappellera des souvenirs.

Pour les anglophones ou ceux qui savent utiliser Deepl.com/Google Translate, il y a aussi deux articles de l’Allemand de Moon of Alabama ainsi son analyse du reportage de l’Agence France Presse (AFP) sur les soldats ukrainiens envoyés au repos. Rien que la photo est éclairante.


Si ce qui précède est exact, il ne restera plus alors à l’Ukraine que les troupes que l’attaque de diversion sur Kiev a fixé là-bas au début du conflit. Deux problèmes : d’abord elles n’ont plus assez de moyens de transport pour rejoindre le front car les trains sont à l’arrêt faute d’électricité (transformateurs détruits par les missiles de précision russes) et les camions sont en quantité insuffisante puisque, comme la Russie, l’Ukraine dépend principalement des trains pour ses communications militaires. C’est un héritage soviétique lié à la taille du pays d’alors. Les soldats pourraient y aller a pied. Les chars et les canons, c’est plus difficile. Deuxième problème, l’agitation militaire de façade (ou pas) en Biélorussie est une menace potentielle qui interdit aux Ukrainiens de tout basculer vers le nord-est.

Dans le Donbass, la rupture du front permettra à l’avancée russe de choisir :

– soit d’aller vers le Dnierp. Disons-le tout net : c’est inarrêtable sans intervention extérieure (Pologne ?) et la partie russophone de l’Ukraine serait alors à terme sous leur contrôle. C’est aussi la partie la plus riche de l’Ukraine : industrielle, agricole, minière qui disparaîtrait du coup. Ce qui disparaîtrait aussi c’est la garantie de l’Occident que les armes (de second choix (3)) livrées à Kiev seront un jour payées vu la faillite économique inéluctable de ce qui resterait de l’Ukraine.

– soit vers Odessa, zone mieux défendue qui impliquerait la perte de contrôle de la mer Noire pour l’Ukraine. Ce serait moins catastrophique pour les pays de l’Otan et l’Ukraine mais plus stratégique pour la Russie que le Dniepr qu’elle devrait probablement rendre, au moins en partie : l’expérience du Traité de Versailles suivi de 1933 a montré que ce n’est jamais une bonne idée d’affamer le perdant.

Tout cela ne se passera pas sans fortes agitations dans les chancelleries de l’Otan et faux drapeaux (« false flags ») comme intoxications médiatiques (infox ou « fake news ») dans nos média, soyez-en assurés.

—————————————————————————
(1) Source : https://histoireetsociete.com/2022/05/05/operation-speciale-de-la-russie-en-ukraine-diffusion-en-ligne-jour-70/ mais vous la trouverez aussi sur d’autres sources francophones aussi fiables.

(2) On peut toujours compter sur les USA pour se choisir des alliés « mucho sympatico » : les fous de Dieu et le Wahhabisme dans les pays musulmans y compris l’Afghanistan communiste (1978-1987), les dictateurs sanglants dans les pays d’Amérique Latine depuis 100 ans, les nazis en Ukraine en 1946-1950 via l’UPA, et maintenant… https://www.donbass-insider.com/fr/2022/05/05/ces-francais-engages-en-ukraine-neonazisme-et-idiots-utiles/

(3) Je pense par exemple aux 100 vieux canons anti-aériens motorisés livrables par les allemands qui ne demandent « que » 6 mois de formation pour être utiles selon les militaires allemands qui les ont utilisés jadis. Encore faut-il que les Suisses autorisent la ré-exportation de leurs munitions (c’est eux qui les fabriquent) et c’est pas joué…

Source : Cocyec

Répondre à DanyW Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *