Tuerie en Picardie: Ruffet « regrette » d’avoir tué un gendarme

Tuerie en Picardie: Ruffet "regrette" d'avoir tué un gendarme

« Je regrette énormément, c’est pour le gendarme que je suis ici », a affirmé mercredi Marcel Ruffet, accusé d’avoir tué au fusil trois membres d’une même famille et un gendarme dans un camp de gens du voyage à Roye, devant la cour d’assises de la Somme.

« Je ne savais pas que c’était un gendarme, je veux payer pour le gendarme, c’est terrible. Ce que j’ai fait, on ne peut plus le ravoir, les gendarmes ne m’ont rien fait », a déclaré l’accusé au deuxième jour du procès.

Ruffet, ex-forain de 73 ans, est accusé d’avoir tué en août 2015, avec 2,29 g d’alcool dans le sang, Laurent Pruvot, 44 ans, un gendarme qui était intervenu sur l’aire d’accueil de Roye pour tenter d’immobiliser celui qui venait de tuer trois membres de la communauté des gens du voyage.

Gendarme depuis ses 23 ans, M. Pruvot, deux enfants, a été décrit par ses proches comme une personne « joviale », « très investie dans son travail » et « un peu taquin ». Divorcé, il avait demandé sa nouvelle compagne en mariage 16 jours avant le drame. « C’était mon amour, c’était Laurent », a déclaré cette dernière en larmes à la barre.

« Vous avez dit peu de chose, mais vous avez dit une fois vis-à-vis des gendarmes +j’ai tiré dans le tas+, comme on tire quand on va à la chasse, vous avez tué un homme et vous avez saccagé une enfance, une adolescence, une vie de famille… », a lancé à l’accusé Me Ludovic De Villèle, avocat de la famille de Laurent Pruvot.

Marcel Ruffet, dont le casier judiciaire était vierge au moment des faits, s’est aussi excusé d’avoir tué Lovely, 8 mois, et Mallaurie, 19 ans, qui se trouvaient dans une caravane sur ce camp de tziganes où le mis en cause vivait bien que ne faisant pas partie de cette communauté.

« Je m’excuse, je ne pensais pas que la fille et l’enfant étaient dans la caravane, je pensais que c’étaient les autres charlots », à savoir les trois fils de Michel Baumgaertner, 46 ans, tué également, a affirmé Ruffet, décrit la veille par un expert comme un homme pétri de haine envers les gens du voyage.

« M. Ruffet est arrivé sur l’aire d’accueil parce qu’il a été rejeté de partout, mais il y avait sa place, on n’est pas des racistes. Il restait dans son coin, on ne s’en occupait pas », a expliqué à la barre Rosita Lafont, compagne de Michel Baumgaertner.

« Vous allez me dire que c’est un être humain ça ? Non. C’est de la +merde+ », a-t-elle lâché, en fixant l’accusé qui est resté stoïque.

Mercredi après-midi, des images de la scène du crime prises en hélicoptère ont été projetées. La vue du corps sans vie de Michel Baumgaertner, couvert de sang, a plongé la salle d’audience dans un lourd silence.

Des bandes sonores ont également été diffusées. Sur l’une, on y entend les derniers mots de Mallaurie, provoquant des pleurs dans le public. « Oui la gendarmerie ? Venez vite, quelqu’un m’a tiré de dessus, je suis plein de sang », dit-elle.

Jugé jusqu’au 5 mai pour assassinat et tentative d’assassinat, l’accusé a face à lui une trentaine de parties civiles.

Source : Le Point

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